Chapitre 2

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 Peu avant une représentation, avant l'arrivée de Perdix, qui arrivait toujours en dernier, Citmène chuchota à son voisin qu'elle aurait à parler à tout le groupe. Celui-ci fut rapidement au courant, et tous s'interrogèrent sur la condition explicitement énoncée par la vieille femme : ne pas, sous aucun prétexte, mettre leur doyen au courant.

 Chacun se regardait, perplexe, mais aucun ne posa de questions. Du moins pas à voix haute...

 Lorsqu'ils en eurent terminé avec Œdipe et sa tragédie, que le vieil homme s'était éclipsé comme toujours, Citmène fit signe aux autres de la suivre dans la pièce d'en haut pour discuter.

 Arrivés là, elle leur conta ce qu'elle avait entraperçu, essayant du mieux qu'elle le put de décrire le mystérieux objet qu'elle avait vu.

 À la fin de sa courte histoire, chaque homme et chaque femme se mirent à débattre dans un capharnaüm épuisant.

 Soudain la femme qui avait convoqué cette réunion, agacée, claqua dans ses mains d'un coup sec pour essayer de ramener le silence.

 - "Avant que tous ici ne finissent avec un mal de tête pire que celui qu'Athéna avait infligé à Zeus, que diriez-vous que nous nous assîmes et discutions comme des citoyens civilisés ?" (NDA : Selon la légende, Zeus aurait avalé la mère d'Athéna alors qu'elle était enceinte, et la déesse serait née dans le ventre de son père. Plus tard, devenue adulte, elle remonta dans la tête de Zeus et tapa sur l'intérieur de son crâne à en donner des migraines horribles à celui-ci...)

 Tous se plièrent sans broncher à sa demande et s'assirent en cercle comme ils en avaient l'habitude.

 - "Bien. reprit Citmène. Que pensez-vous de cette histoire ?"

 Plusieurs levèrent la main, et exposèrent leur point de vue, l'un.e après l'autre, face à cette situation comme les citoyens civilisés qu'on leur avait demandé d'être.

 L'un pensait qu'il fallait confronter Perdix directement sans prendre de détours, et lui soutirer la vérité au sujet de cette arme, et de son utilisation.

 L'autre pensait qu'il fallait l'espionner secrètement pour comprendre.

 Un proposa soudain de le tuer et de détruire l'objet mystérieux. Proposition refusée à l'unanimité.

 Quand soudain, une femme exposa une hypothèse qui fit frémir tous ceux présents de par sa probabilité :

 - "Tu dis l'avoir entendu parler de l'histoire que nous venions de conter, et si c'était un espion envoyé par les romains pour nous voler nos histoires et leur envoyer ? Cela expliquerait aussi son âge : il est traité comme un noble pour service à l'empire."

 Un silence se fit et tous finirent par en venir à la conclusion que c'était l'explication la plus probable.

 - "Mais si c'est réellement un espion romain, comment va-t-on faire pour en être surs ! Et comme agirons-nous si cela s'avère vrai ? Nous ne pouvons tout de même pas le tuer..."

 L'homme qui avait d'abord proposé cette solution radicale sembla vouloir dire quelque chose, mais son camarade assis à côté de lui lui lança un regard qui le dissuada de dire quoi que ce soit.

 - "Je maintiens que nous devrions la jouer honnête, proposa l'homme qui avait émis cette proposition, et aller le confronter à ses actes."

 Les regards se croisèrent. Les doutes aussi. Puis finalement, d'un commun accord, le groupe décida que c'était la meilleure solution. Plutôt que de se torturer, autant aller demander directement des réponses au concerné.

Tales Of The Future PastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant