Prologue

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Ayden


Je m'engouffre sur l'autoroute pied au plancher, agacé d'avoir dû faire la queue au péage derrière une bande de connards qui se prend pour une famille juste parce que le coffre est plein de jouets pour abrutir leurs putains de gosses.

Mon coffre à moi est plein des bagages d'Elise et pour être tout à fait honnête, je m'en serai bien passé. Ma solitude est quelque chose que je chéris par-dessus-tout, peut-être plus encore que de tenir une arme avec l'excitation de tuer – et bordel, quelle excitation !

Je jette un coup d'œil sur ma droite où Elise se fait discrète sur son siège, tripotant ses avant-bras comme si elle essayait de les branler. Je me demande comment une femme qui a une vie aussi vide peut trimballer autant d'affaires.

— T'as mis toute ta frustration dans tes valises pour en avoir autant ?

Elle pince sa peau, puis ses lèvres, mais ne me regarde pas ni ne me répond. Elle a l'avantage d'être silencieuse, qualité bien trop rare chez celles qui sont dépourvues de couilles. A croire que le manque de testostérone libère la parole au point de piailler pour ne rien dire.

Je m'arrête un instant sur son profil et la dureté de son visage complètement fermé. Ça me va.

Elle est le genre de femme qui pourrait me faire peur en essayant de sourire.

— Regarde la route.

Je grogne et serre le volant dans mes mains, sentant la tension monter dans mon corps. Je roule à 150km/h, je pourrais ouvrir la porte et la jeter que personne ne penserait à m'accuser.

Personne sauf mon ami à qui j'ai fait la promesse d'amener cet ancien agent de la DGSE avec moi, juste le temps d'une année. Je ne peux décemment la tuer – pas maintenant. Je dois user de patience, la pousser à bout, la convaincre que mourir est la meilleure solution pour qu'enfin, au bout de cette longue année, je sois celui qui lui donne le coup de grâce.

C'est le deal.

Je lui offre un sursis d'un an chez moi, au milieu des montagnes Suisses et, une fois le délai écoulé, je la bute. C'est ce qu'elle veut de toute façon, mourir. Alors pourquoi attendre ?

Parce que j'ai une promesse à mon ami et que la fraternité qui nous unit me pousse à accepter des absurdités sans nom.

Juste un an.

Un an où tous les matins je verrai la sale gueule d'Elise dans mon salon, ma cuisine et ma salle de bains.

Un an où je rêverai de mettre fin à ses jours par tous les moyens possibles et inimaginables.

Et s'ils espèrent tous que cette année permettra de la sauver de son envie implacable de mourir, ils ne savent pas où elle a mis les pieds. Parce qu'elle me suppliera chaque matin d'appuyer sur la détente, si tant est que je lui donner l'autorisation de parler.

L'enfer s'est ouvert hier, Elise a accepté d'y passer son séjour.

— Vu qu'on va être amené à passer du temps tous les deux, commence Elise, la voix peu assurée, tu crois pas qu'on devrait apprendre à se connaitre ?

Mes mains se crispent davantage sur le volant, faisant sortir les veines de mes poignets. Il nous reste six heures de route et elle vient de proposer de me faire la conversation.

— Ta gueule.

C'est long, trois-cent soixante-six jours.

🐰

L'attente pour ce tome aura été interminable ! Mais BOOM, il est là, notre tueur de lapin suisse préféré ! 🐰

Pas moins vulgaire que son acolyte Lyam, vous verrez vite que leur mentalité n'est pas la même. Ayden est... solitaire ( en plus d'être névrosé ) 💀

Joyeuse (ou mortelle) cohabitation à eux-deux

A la semaine prochaine 💕


Insta : Tymlor

366 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant