Prologue

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Environ 2000 plus tôt,

Un matin d'hiver, où les flocons de neige couvraient le sol de la forêt de leur couleur blanche, où le froid régnait en maître sur les créatures remplissant ces bois, il y avait une femme. Une femme svelte, de taille moyenne, dont les cheveux bruns et épais couvraient le visage, vêtue des seuls vêtements chauds qui étaient à sa disposition et d'une paire de bottes en fourrure de bête dont nul ne souhaitait croiser la route, ni même le regard.

Malgré tous ces vêtements épais et pesants, elle avait affreusement froid. A son bras gauche, elle portait un panier de paille qui lui semblait si lourd malgré la légèreté du matériel. Mais cela en valait le coup, car dedans, elle transportait la chose qui lui était la plus chère : son enfant, sa joie, sa raison de vivre. Elle observa autour d'elle la forêt qui semblait faire barrage au monde au-delà de celle-ci : les grands chênes cachaient le ciel, empêchant les faibles rayons de soleil de pénétrait au travers de leur feuillage. Ils abritaient dans leurs branches des nids dans lesquels des oshals, petites créatures au bec pointu et aux ailes faites de fer, lesquelles avaient le chant le plus merveilleux de ce labyrinthe de feuillages et de broussailles, trouvaient refuge. Oh, comme elle souhaitait avoir ce que ces animaux avaient. Mais elle n'eut plus le temps de rêver quand les hurlements des loups qui la poursuivaient se firent entendre de nouveau. Elle empressa le pas, agrippant plus fermement le panier contenant son enfant contre elle. Pourquoi était-elle dans la forêt ? nul ne le sait. Et son bébé, que lui arrivait-il ? il, ou plutôt elle, pleurait sans relâche. C'était par sa faute si les loups s'étaient mis à les traquer. Son enfant était enroulée de nombreuses couches de tissues qui l'étouffaient presque, sa mère voulait être sûr qu'elle n'ait pas froid.

Au bout d'un certain temps, la mère, fatiguée des cris incessants de son enfant, décida d'abandonner le panier qui la gênait dans sa course effrénée dans la neige au pied d'un arbre. Elle prit donc dans ses bras sa fille qu'elle blottit contre sa poitrine et se remit donc à courir. Les pleurs de l'enfant se calmèrent tandis que les battements de cœur de la femme étaient si forts que l'on crut presque pouvoir les entendre. Les loups, eux, les entendaient.

La mère, à bout de souffle, s'arrêta à l'entrée d'une forêt plus lugubre encore que celle dans laquelle elle se trouvait. Elle décida de prendre le temps de réfléchir à ses choix, aux possibilités qui s'ouvrait à elle, mais aucune ne lui paraissait convaincante : de toute manière, elle allait mourir, et son enfant aussi, sans doute empoisonnées par un tapmesh, créature presque minuscule au griffes pleines de venin, ou manger par une tzeta, une espèce de croisement entre un mille pattes et un serpent géant qui dévore tout sur son passage. Elle se mit à genoux au sol, blottissant son nourrisson contre elle avec plus d'ardeur. Des larmes chaudes coulèrent sur son visage froid alors qu'elle sanglotait, mouillant au passage les rares cheveux sur le crâne de sa fille.

Soudain, elle entendit au loin dans la sombre forêt des bruits de branches qui se craquèrent sous le poids de la créature, ou personne, qui passait par là. Elle releva la tête, et c'est là qu'elle voyait des yeux rouges luisant dans la pénombre du bois face à elle. Son corps se gèle, incapable de faire le moindre mouvement. Elle distingua dans les ténèbres la silhouette d'un homme. Il semblait grand, vêtu d'une tcheha, une sorte de toge noirs aux manches décorées à leur manchette de broderies au motif de vague dans lesquelles des détails circulaires se trouvaient entre chaque courbe de celles-ci. Elles étaient si longues qu'elles touchaient presque le sol. Ses chaussures, également noires, semblaient être celle portées par les moines du Down du temple de Tatzete au nord du Mortalius, proche de la capitale Efenis. Ces chaussures avaient comme particularité d'être pointues devant comme derrière afin de faciliter leur déplacement à travers les falaises enneigées.

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