9- Haters

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Le soleil se levait à peine lorsque Fleur se réveilla le lendemain de la journée dans la crique. Comme tous les matins, elle se prépara et enfila sa tenue, un pantalon noir léger et une blouse crème en satin, enfila ses baskets avant de partir prendre son petit-déjeuner. C'est en ouvrant ses réseaux sociaux que la jeune fille découvrit l'ampleur de la tempête sur les réseaux sociaux. Assise sur sa chaise, elle fixait son téléphone, les mains tremblantes. Les notifications s'accumulaient à un rythme effréné, et chaque message semblait plus venimeux que le précédent.

"Elle est juste là pour profiter de leur notoriété." "Comment une journaliste peut-elle être aussi proche de ses sujets ?" "Elle doit avoir des intentions cachées, c'est sûr."

Les mots mordaient, chacun étant une lame de plus dans son cœur. Fleur ressentait une profonde détresse. Les accusations injustes, les jugements hâtifs, tout cela l'accablait. Elle ferma son téléphone, sentant les larmes monter. Incapable de faire face à la réalité, Fleur repartit d'où elle venait en courant passant devant les garçons qui allaient déjeuner. 

"Fleur ? Tout va bien ?" Demanda Changbin. 

Mais la jeune fille ne répondit pas, elle n'avait même pas remarqué leur présence. Tout ce qu'elle voulait là maintenant, c'était devenir invisible, elle voulait quitter cette terre, devenir quelqu'un d'autre et surtout, elle voulait faire taire ce fichu téléphone qui n'arrêtait pas de vibrer sous les notifications. Alors dans un élan de rage, elle balança l'objet contre le mur et ce dernier se fracassa dans un bruit sourd en mille morceaux. Voilà une bonne chose de faite. Désormais, Fleur était tranquille, elle se coucha dans son lit et ferma les yeux, espérant que ce ne soit qu'un mauvais rêve. 

Les rideaux étaient tirés, ce qui plongeait la chambre d'hôtel dans une pénombre réconfortante, coupant Fleur du monde extérieur. À son réveil, la jeune fille ne se sentait pas mieux, elle n'avait plus de notifications, mais elle savait que ça continuait, elle s'assit alors, sur le sol, ses genoux repliés contre sa poitrine, son dos appuyé contre le lit. Chaque respiration était un effort, et chaque pensée semblait peser une tonne. Elle serrait les bras autour de ses jambes comme pour se protéger des attaques invisibles, les yeux fixés sur le tapis devant elle, mais ne voyant rien. Elle pleurait sans s'arrêter. Qu'avait-elle fait au bon dieu pour qu'il s'acharne sur elle ainsi, pourquoi ne pouvait-il pas la laisser un peu tranquille, elle avait déjà tant souffert des problèmes de harcèlement lors de sa jeunesse, pourquoi fallait-il que ça continue. 

La douleur de se voir ainsi calomniée était insupportable. Chaque mot cruel, chaque accusation injuste résonnait en elle comme un coup de marteau. Les visages anonymes derrière les commentaires haineux prenaient une forme dans son esprit, un monstre aux mille visages la jugeant et la condamnant sans appel. Elle se sentait piégée, acculée par des ennemis qu'elle ne pouvait ni voir ni combattre.

Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues, brûlant sa peau. Elle avait toujours su que travailler avec un groupe aussi célèbre que les Stray Kids attirerait l'attention, mais jamais, elle n'aurait imaginé un tel torrent de haine. Elle pensait pouvoir rester professionnelle, distante, mais les attaques avaient percé sa carapace, atteignant ses peurs et ses insécurités les plus profondes. Et s'ils avaient raison, ce n'est pas normal, pourquoi était-elle proche d'eux, elle aurait dû rester à sa place, ou même mieux refuser le poste. Mais elle était là et le mal était déjà fait. 

La solitude amplifiait sa souffrance. Elle avait cru trouver un certain réconfort parmi les garçons, mais cette vague de haine la ramenait à une réalité froide et implacable. Elle se sentait seule contre le monde, incapable de se défendre ou même de trouver les mots pour exprimer sa douleur. Personne n'était là pour elle, ses parents refusaient de lui parler et elle n'avait personne d'autre. Qu'allait-elle faire maintenant ? Rester coincé dans sa chambre, démissionner ou juste disparaître ? Chaque solution semblait bien sûr le moment et la minute d'après non. La jeune journaliste ne savait plus que faire. 

C'était écrit ☆ Félix ☆ Stray KidsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant