Cœur de Glace

Chapitre 5

Ce matin, je décidai de ne pas prendre le bus. Je m'étais réveillée tôt, vers 5 heures. Je m'étais levée, n'arrivant pas à dormir, et avais décidé de me rendre au lycée à pied. Ce n'était pas si loin que ça et j'avais mis à peine 35 minutes à rejoindre la grille d'entrée. Il était maintenant 8h15. J'étais en avance. Je m'assis sur le bord du trottoir et patientai. Je fus surprise quand je vis Aaron remonter la rue dans ma direction. Persuadée qu'il allait me dépasser, je détournai la tête et commençai à taper un faux SMS sur mon portable. 

_ Eh Luna!? 

Mon cœur se mis à battre a un rythme plus rapide.

_ Oui?

_ Ça va?

_ Pourquoi ça irait pas?

Il était vrai que je ne devais pas ressembler à grand chose avec mes cernes et mes cheveux ébouriffés. 

_ Bah je ne sais pas, t'es toute seule?

A c'était donc ça.

_ Oui

_ Je peux te parler?

_ C'est déjà ce que t'es en train de faire, non?

_ ...

Ah ah je lui avais cloué le bec au pauvre petit garçon. Je savais pas pourquoi, mais il me faisait pitié d'un coup. Je me demandais pourquoi j'étais là, à lui parler. 

_ Je t'aime

Je rêve là. 

_ Tu te fous de ma gueule?

Je souriais comme une débile, il devait pensée que ça me faisait plaisir mais en fait je trouvais juste ça pathétique.

_ Heu ... Non.

Son assurance commençait à faiblir et j'aimais sentir que je le dominais, pour une fois. J'étais étrangement calme.

_ Tu crois que tu peux jouer avec moi comme ça? Ah ah tu me fais rire. Je suis passé à autre chose Aaron, et je viens juste de m'en apercevoir. Je peux te remercier pour ça d'ailleurs, tu m'as ouvert les yeux, maintenant je peux partir d'ici sans regrets. Marre de cette ville ou y'a rien qui se passe. De ces gens, tous pareils. Je suis bête de ne pas m'en être aperçu avant. Quand je pense que j'ai passé la semaine à pleuré quand tu m'as laissé. Désole Aaron, mais c'est toi qui avais raison. Entre nous, c'est fini.

Je venais de réaliser que je n'avais aucune envie de rester ici. Aaron était passé de l'incompréhension à la surprise, avant de comprendre ce que je venais de dire. Il se renfrogna et grogna :

_ Attends, pourquoi tu parles de partir?

Je remarquai la voiture d'Ethan, au coin de la rue. Je me remis sur mes pieds, époussetai mes vêtements et partis en lançant :

_ Je déménage.