Une fois toute ma famille partie, j'ai comme réflexe de scroller sur mon téléphone.
Quoi ?
C'est quoi ces « pour toi » ?
Pourquoi je tombe sur des vidéos mystérieuses et effrayantes ?
Tiens, ce masque...de...de clown. Je le reconnais. C'est celui que j'ai vu dans mon rêve, si on peut appeler ça un rêve.
C'est loin d'être une coïncidence.
Pourquoi je tombe sur ça ?
Est-ce juste un rêve ?
J'ai peur de la réponse.
Soudain, quelqu'un m'arrache mon téléphone des mains.
-T'en fais une tête. Ça va ma chérie ?
En levant la tête, je m'aperçois que c'est ma mère qui se tient devant moi. Je ne me suis pas rendu compte que c'était elle au son de sa voie.
-Oui oui, tout va bien ne t'inquiètes pas.
-Si tu le dis.
Elle me redonne mon téléphone sans même avoir prêté attention à la vidéo qui repassait en boucle.
Ces derniers événements m'ont tellement retourné le cerveau que ça m'en a aussi retourné l'estomac. Je sens que si j'avale quelque chose je vais vomir.
Ma vue commence à se troubler mais je ne sais pas pourquoi. Je sens mes larmes coulées sur mes joues. Les images de mon passé remontent. Je ne veux pas les revoir ! Je part en courant dans ma chambre sans que personne ne se préoccupe de moi.
Une fois dans ma chambre, je me dirige vers mon bureau pour prendre un ciseau dans une des mes trousses.
Je me fais des entailles sur le bras jusqu'au sang. Au fond de moi, j'espère que la noirceur que mon passé a laissé dans mon cœur et dans mon corps va partir.
Cet événement qui a marqué ma vie à jamais, je veux l'oublier. L'oublier pour toujours. Jusqu'à me faire du mal pour ne plus jamais y penser.
Mes larmes ne s'arrêtent pas de couler.
Ce briquet caché dans mon armoire m'appelle. Je n'arrive pas à résister à la tentation donc je m'y dirige précipitamment pour ne pas perdre une seconde de plus.
Je l'allume et commence à me brûler la jambe. Cette douleur que je ressens n'est rien comparé à ce que j'ai vécu. Ce que je ressens à l'intérieur est mille fois pire.
Je m'étais promise de ne plus jamais toucher ce briquet mais c'est plus fort que moi. C'est remonté à la surface sans même que je ne m'y attende.
Sans m'en rendre compte, j'ai approché le briquet trop prêt et pendant trop longtemps. Ça me brûle tellement fort que j'en oublie mes pensées. Ma cuisse est presque noir.
Je commence à me gratter le bras tellement fort que j'en deviens rouge. Demain, je vais devoir me couvrir pour ne pas que l'on aperçoive ces marques sur mon corps.
Les paroles de logical me reviennent en tête.
the sky is green
the grass is redSans que personne ne le sache, j'étais en train de me tuer petit à petit.