You and me agaist the rest of the world

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On s'était rencontrés pour la première fois à l'université. Tous les deux inscrits dans le même cours de musique, et le hasard nous avait placés côte à côte dans la salle de classe. Une curieuse odeur de fleurs à côté de moi, et m'avait beaucoup intrigué. Dès le premier jour, on a ressenti une connexion spéciale, comme si nos âmes étaient destinées à se croiser.

"Jisung", c'était comme ça que tu t'étais présenté, un grand sourire aux lèvres en me tendant ta main. Comme un idiot, j'avais souri, pris ta main dans la mienne en disant à mon tour mon prénom. "Minho."

Tu étais un pianiste talentueux, avec une passion profonde pour la musique classique. Tandis que moi, je jouais de la guitare électrique et étais un fan inconditionnel de rock alternatif. On avait des goûts musicaux radicalement différents, mais cela ne nous a pas empêchés de devenir amis.

Ta si douce et tendre odeur de fleurs nous suivaient partout et je commençais à en devenir réellement accroc.

Au fil des mois, notre amitié s'était renforcée. On passait des heures à jouer de la musique ensemble, fusionnant tes mélodies classiques avec mes rythmes enragés. Nos harmonies étaient magiques, et notre complicité musicale ne faisait que grandir. Tout ça garni de ta si jolie voix qui était si mélodique, voir même angélique. Elle était juste incroyable.

Et puis un soir, alors qu'on était assis dans la salle de répétition, la lueur d'une bougie et le son de nos instruments remplissant l'air. Tu étais soudainement devenu timide, tu avais pris une grande inspiration pour me déclarer tes sentiments. Tu m'avais dit combien tu m'admirais et combien tu avais besoin de ma présence dans ta vie.

Ému par ta sincérité, j'avais pris ta main et t'avais confessé que je ressentais la même chose depuis longtemps. Que sentir ton odeur de fleures à mes côtés me rassurait et que ta voix à mes oreilles n'était que douceur et tendresse. Nos cœurs battaient en harmonie, et on s'était tendrement embrassés sous la douce lumière de la bougie.

Cette nuit là on était rentré dans mon appartement, on avait mangé ensemble, pas mal parlé, rigolé beaucoup et on avait même fini par s'emporter un peu trop, défaisant mes draps et explorant nos corps. Finissant notre nuit ensemble, dans les bras de l'autre.

Notre relation évolua naturellement vers une histoire d'amour. On continuait à jouer de la musique ensemble, mais nos mélodies étaient imprégnées d'un amour profond. Les concerts dans de petits cafés se transformaient en véritables spectacles où on partageait notre amour et notre passion avec le monde.

On s'était installés ensemble, créant un espace où la musique et l'amour régnaient en maître. Notre histoire était une symphonie d'amour, une mélodie qui ne cessait de s'épanouir.

Les années étaient passées, et après deux ans et demi tu te précipitais pas mal de fois au toilette pour vomir après les repas, tu avais perdu énormément de poids mais tu le cachais sous des vêtements trop grand pour toi, ou même, ton nombre de chute de tension était avait fortement augmenté. Tu commençais à devenir distant avec moi. Et même si tu continuais à me dire que tu m'aimais, je savais que tu me cachais quelque chose. Jusqu'au jour où, en voulant partir après avoir déposé des chocolats sur ton bureau, j'avais fait tomber des papiers que tu essayais de cacher avec d'autres.

Je les avais ramassés, et ne voulant pas entrer dans ton intimité, les avais seulement déposés sur ton bureau. Mais mes yeux étaient allés plus vite que mes envies et j'avais lu, j'avais lu la lettre de l'hôpital disant que tu étais positif au cancer. Cette foutue maladie, il fallait que toi, tu l'aies...

Je t'avais entendu arriver derrière moi, mais mon corps, paralysé par la peur, n'avait pas réagi. J'avais peur à ce moment-là, extrêmement peur de te perdre, toi, la seule personne que j'aimais vraiment.

Quand je t'avais entendu ouvrir la porte de ton propre bureau, je pouvais imaginer à quel point tu aurais pu être terrifié à l'idée que je l'apprenne, et j'avais eu raison. Tu m'avais demandé ce que je faisais dans ton bureau d'une voix tellement tremblante que j'aurais pu ne plus être fâché, et pourtant, je t'avais montré les papiers, furieux que tu m'aies caché la vérité. Et tu m'avais demandé de te laisser t'expliquer.

Ce soir-là, on s'était disputés, puis on s'était expliqués, ne sachant pas rester fâchés l'un contre l'autre trop longtemps. Puis on avait passé une nuit agitée, finissant dans les bras de l'autre comme à chaque fois qu'on le faisait. Je me souviendrai toujours de la phrase que tu avais dite ce soir-là : "Ne t'en fais pas, de toute manière, c'est toi et moi contre le reste du monde."

Tu me l'avais dit et je t'avais cru, je t'avais cru jusqu'à ce que je voie la réalité me rattraper, jusqu'à ce que je voie ton état se détériorer. Tu allais à ta chimiothérapie, j'en étais sûr vu que je t'accompagnais. T'avais de plus en plus mal et je déteste te voir souffrir. Mais alors pourquoi est-ce que la chimiothérapie ne faisait rien?

Pourquoi?

Toi, le petit être vivant que j'aimais tant, pourquoi fallait-il que tu me lâches comme ça aussi brutalement ce jour-là. Ce jour si précieux pour nous deux. Le jour où tous les enfants du monde étaient gâtés par un vieillard barbu. Ce jour neigeux où tout une famille se réunissait pour fêter la naissance de celui qui était né dans une étable.

Tes derniers mots étaient "Je t'aime inconditionnellement" et puis, tu avais arrêté de respirer, là, dans mes bras.

Je n'y croyais pas, je ne voulais pas y croire, tu ne pouvais pas t'être éteint la, dans mes bras, l'endroit où tu te sentais le plus en sécurité, l'endroit où je pouvais te protéger, tout cela n'était qu'un mauvais rêve, alors je m'étais endormi. Jusqu'à ce que je sente quelqu'un me réveiller, je t'avais appelé dans l'appartement à plusieurs reprises, sans avoir de réponse, Chris, qui m'avait réveillé m'avait confirmé que tu étais bien mort, que tu n'étais plus là, et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que ce n'était plus toi et moi contre le reste du monde, mais seulement moi contre le reste du monde.

Après tout ça, je ne sortais plus, ne voyait plus personne et ne répondais à personne, je t'avais volé tes pulls, pour me rappeler cette odeur si florale qui émanait de toi. Tu me manquais comme je ne l'aurais jamais imaginé, comme personne ne pouvait le décrire et, comme personne ne pouvait le comprendre. Ce manque que je n'aurais souhaité à personne, même pas à mon pire ennemi.

Et c'est aujourd'hui, seulement un an après, que je décide enfin de te rejoindre, toi mon amour, pour que ce ne soit plus que moi, mais à nouveau toi et moi, contre le reste du monde.

You and me against the rest of the world Où les histoires vivent. Découvrez maintenant