Chapitre 2

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?? : Allume les lumières on voit rien dans cet endroit de merde.

J'étais obligé d'obéir tant que j'étais pas certain du fait qu'il n'était pas armé. S'il l'est pas je file dans la cuisine prendre un couteau pour le dégager.

Lorsque j'allume la lumière, mon regard se dirige vers le fameux criminel et ce que je vois me refroidit instantanément.

Le gars s'était assis sur une des chaises du restau entre temps et était en effet armé comme je le redoutais. Mais le pire dans tout ça c'était que son corps était en sang. Je pouvais même voir la couleur de ce liquide à travers sa veste en cuir noire.

Je pose donc mon regard sur mes vêtements et vois que le sang sur ses vêtements a également traversé les miens. J'suis à deux doigts de vomir d'angoisse.

Moi: Pourquoi t'es là ? Fais ce que t'as à faire et casse-toi vite.

J'essaie de dissimuler ma peur du mieux que je le peux car il le faut bien. Je savais que je ne devais laisser paraître aucun signe de faiblesse.

???: J'resterai là une heure et après je me barre, te pisse pas dessus entre temps.

Il avait un sourire assez séducteur au visage, mais pour moi ce sourire m'énervait plus qu'autre chose.

Moi: À une heure tu te casses et tu reviens plus jamais, sinon j'appelle les flics.

???: En parlant de ça, passe moi ton portable, je te le prends histoire de pas prendre de risques.

Il se fout de ma gueule ? Qui prendrait un tel risque alors qu'il avait un flingue sur la table ?

Moi: Tu rêves, je vais rien faire avec.

L'inconnu saisit le flingue et le dirige vers moi, en sachant que je me tenais à l'opposé de lui dans la pièce. Je l'observais avec les larmes aux yeux, on voyait bien qu'il s'amusait à me faire peur avec son arme. Et le fait de le voir plein de sang témoignait qu'il n'avait aucun mal à ôter une vie.

Je me baisse doucement et fais glisser le portable par terre, en sa direction. Il se baisse douloureusement pour le saisir, puis le pose à côté de son gun.

???: Bah tu vois quand tu veux.

Encore ce sourire. Je le maudissais.

15 minutes plus tard j'étais assis sur une des chaises, maintenant une distance raisonnable avec cet homme. J'essayais de relativiser, au moins il n'était pas là pour voler. Et puis c'était qu'une heure... une heure ça représente quoi dans une vie ?

Je relevais les yeux vers lui discrètement et voyais qu'il tapotait sur son téléphone.

J'étais exténué, la seule chose que je voulais faire c'était dormir, mais je ne devais pas avec ce connard à côté. Si je fermais ne serait-ce qu'un œil, je creusais ma propre tombe.

Le truc que je vais faire à la place, c'est le détailler précisément et retenir chaques parties physiques de lui. Demain j'irai aux flics pour tout balancer.

Il était grand, je dirais qu'il dépassait les 1m90. La capuche sur sa tête m'empêchait de discerner qu'elle coupe il avait mais je pouvais savoir en revanche que son teint était mate, et que ses yeux étaient verts. Il avait une barbe très bien rasée et une chaîne en argent autours du cou. Son nez était droit, je me rendais compte que derrière cette couche de sang j'avais affaire à un vrai beau-gosse.

Un beau-gosse tueur, mais quel gâchis.

Je me demandais vraiment qu'est ce qui avait pu se passer pour qu'il soit dans cet état là.

???: J'ai des yeux et des oreilles partout, alors si tu veux pas voir une équipe casser ta porte un soir je te déconseille de faire la poucave.

C'est comme s'il avait deviné à travers mon regard que je le balancerai directement après son départ. Mes mains trembles de haine, je me suis jamais retrouvé dans un bourbier comme ça et ça m'énerves plus que ça me fais peur. On ne dirait pas comme ça mais j'ai un caractère de nerveux.

Moi: Je compte sur la justice divine pour que tu paies ce que tu fais, t'inquiètes pas.

Il ne répondit pas, et je ne le voyais même pas sourire. Peut-être que ce que je venais de dire l'avait touché. Et tant mieux.

Je suis dans une position d'inconfort totale. Je ne peux même pas aller en cuisine pour chercher un couteau, et cela m'étonnerait que Islam cache un flingue dans son restau. Impossible pour moi de le désarmer.

Et puis c'est pas avec mon gabarit que je vais réussir à le faire. Le seul truc que je pouvais faire c'était de le regarder de travers.

Islam n'avait pas intérêt de savoir ça, il ne me fera plus jamais confiance et je perdrai mon taff à coup sûr. Par chance, il n'avait pas assez de budget pour une caméra de surveillance, j'avais déjà ce soucis en moins à me faire.

Moi: ...J'peux au moins savoir pourquoi t'es là ?

???: Nan.

Bon.... Bah je peux aller me faire foutre.

Moi: Tu penses pas que je mérites un minimum d'explications !? Tu te pointes et tu tâches mon beau t-shirt de sang ?! Tu tâches les chaises aussi, et puis t'as une arme faut que je le précise !?

???: J'ai dit que je te tirerai pas dessus à quoi tu joues là ? T'as pas besoin de faire ta fouine. J'ai juste à attendre 1 heure ici et après je me casse, c'est tout ce que t'as à savoir.

Il se foutait délibérément de ma gueule je refusais d'y croire.

Moi: Le sang que t'as c'est le tiens où celui d'un autre ?

???: Les deux.

En me disant ça il n'avait pas l'air d'éprouver une once de regret, ce mec manquait cruellement de sentiments.

Moi: Tu vas chopper une mst tu vas rien comprendre.

???: T'es un peu trop à l'aise je trouve.

Moi: Je trouve aussi. Mais celui qui est le plus à l'aise c'est toi puisque tu t'invites ici tout seul ?

???: Je peux te donner un conseil ?

Moi: Mh ?

???: Ferme ta gueule ou je te fais un deuxième trou de balle.

Moi: Ça c'était vulgaire...

???: Tu me forces à parler mal, normal.

Je ferme quand même ma gueule, sait-on jamais. Si il me tire dessus je suis dans la merde. Mais pour être honnête avec vous, plus le temps passe et moins j'ai peur, je sais pas pourquoi. J'ai le sentiment qu'il tiendra sa parole et qu'il ne me tirera pas dessus.

Et puis d'un autre côté, j'ai peur pour ma vie alors que je ne suis même pas attaché à celle-ci. Si je venais à partir ce serait peut-être une meilleure chose qui pourrait m'arriver. Je n'ai plus de parents, c'est comme si ma mère était morte, mon père m'a quitté depuis quelques années et n'ai aucun ami sur qui compter.

Je ne suis attaché à aucun être vivant dans ce bas monde, quoique...

Il y a ce chat dans ma montée que je nourris tous les soirs quand je rentre. Le pauvre doit sûrement attendre devant mon palier que je le nourrisse. Patiente encore un peu, je serai bientôt là.

Je refusais de le laisser à la maison, ma daronne était tellement folle qu'elle pourrait bien le tuer sur un coup de nerfs.

L'homme capuche se releva finalement. Quoi, l'heure était enfin finie ? Il avança vers la porte, mais avant celà il se tourna vers moi.

???: J'prends ton portable pour ce soir, on sait jamais, aller salam.

Moi: Tu te fous de ma gueule !? Il est 1 heure du sbah j'ai besoin de mon bigo pour rentrer !

???: Achète une boussole.

C'est avec un sourire moqueur et ces dernières paroles qu'il ouvre la porte et qu'il relève le rideau métallique du fast-food. Il s'en alla finalement aussi rapidement qu'il était venu.

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