Chapitre 6

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Je dois prendre une douche de toute urgence.

Une fois arrivé à l'hôtel je m'empresse de payer la chambre la moins chère et ignore le regard surpris du gars de l'accueil en voyant mon état. Fort heureusement le paiement a été accepté, et je m'en vais en marchant rapidement après avoir saisi les clés.

Une fois arrivé je prends le temps d'observer l'état de la chambre; standard. Elle n'avait pas l'air sale mais l'ambiance y était étrange, c'est sûrement le manque de décorations qui me fait me sentir d'avantage seul.

Je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite mais en rallumant mon téléphone il s'était permit de s'ajouter sur snap et également dans mes contacts. Je vais ensuite regarder en vitesse s'il n'a pas fait de dépenses avec mon téléphone car ma carte bleu était enregistrée dedans.

En observant je ne vois aucun prélèvement, le dernier étant celui du loyer. Je souffle un bon coup, rassuré par ce fait.

Je retire mes vêtements et les lave à la main avec un peu de savon, en essayant d'enlever le plus de tâches possible. Je nettoie en déployant le peu d'énergie qui me restait. Cette situation commençait à me gonfler et je mourrais d'envie de me casser loin. Partir loin ne serait-ce qu'une semaine, oublier tous mes problèmes d'ici. Je commence à avoir un trop plein et je vais rapidement atteindre ma limite. Je souffle un bon coup et nettoie.

Une fois celà terminé, j'observe mon t-shirt et mon pantalon et vois que la tâche de sang, bien qu'elle soit plus estompée, est toujours apparente.

Moi: Aller nique sa mère.

Je jette le t-shirt sur le chauffage de la chambre et pars à la douche. J'allume rapidement et prends une douche froide. Mon corps était suant, sale, dégueulasse.
Cette douche était une bénédiction, je profitais de chaque instant.

En sortant je saisis une serviette que j'enroule autour de ma taille et essuie mes cheveux avec une plus petite serviette. Je vais me poser sur le lit avec ça en attendant que mes vêtements sèchent.

Il faut que je me prenne des vacances. Mais avec quelle thune ?

Le gars du bâtiment, j'ai déjà oublié son nom, saura bien me payer mais je prends un grand risque. Et si il faisait de moi son larbin pour toujours ? Même si j'ai pas le choix, je pourrai au moins réfléchir à un plan pour le mettre dans la merde.

Pour ce fait faudrait déjà que je gagne sa confiance, et vu comment c'est parti ça commence mal...

Je me fais mal à la tête à force de réfléchir, mais ma survie est en jeu là.

Bordel qu'est ce que je dois faire ?

J'en ai la boule au ventre. J'aime pas ce que je vais faire. J'aime pas le fait qu'on m'utilise comme un jouet. J'aime pas le fait d'obéir à des rejetés de la société.

En passant ma main sur ma tête pour la masser je grimace de douleur en me remémorant que ma blessure est toujours ouverte.

Je me relève en vif pour aller me soigner dans la salle de bain. Fort heureusement il y avait une trousse de soin. J'ouvre un sachet de compresse stérilisée et applique de l'alcool dessus. Je viens délicatement poser la compresse en grimaçant puis vient la faire tenir avec du sparadrap, et je retourne enfin dans mon lit.

Enfin bref, il vaudrait mieux que je dorme, ça me ferait du bien.
Je pose mon téléphone sur la table de chevet à ma gauche, retire la serviette que j'avais mise sur ma tête et éteints les lumières.

Je ferme enfin les yeux et me laisse tomber dans les bras de morphée.

__________

Le lendemain j'ouvre difficilement les yeux et observe les environs avant de me rappeler que je suis dans une chambre d'hôtel.

Je me relève rapidement et enfile mes vêtements qui ont séchés durant cette nuit, puis quitte la chambre. Je remets mon gilet également pour cacher ses traces. Dès que je rentre je jette ces putains de vêtements à la poubelle.

Là je retourne chez moi, je vais chercher des affaires. J'espère qu'elle aura calmé son cul celle-là et que je recevrai pas une deuxième poêle sur la tête.

En passant dans le quartier je jette quelques coups d'œil à gauche à droite, on sait jamais si l'autre taré me suit.

Je monte les marches trois par trois dans la montée jusqu'à atteindre mon palier. J'ouvre la porte sans patienter, de toute manière soit ça passe soit ça casse.

En entrant j'entends des sanglots, pourquoi elle pleure ?

J'avance dans la maison et en me dirigeant vers sa chambre je la trouve repliée sur elle même en pleurant à chaudes larmes.

Moi: Maman?

Elle relève sa tête aussitôt et me saute dessus en pleurant d'avantage.

Maman: Oh mon fils ! Si tu savais comme je regrette, je suis tellement désolée reviens à la maison!

Je passe mes bras autour d'elle et resserre son étreinte, pourquoi elle me fait ça à moi ?

Pourquoi est ce qu'elle regrette ses actes ? J'aurai pu partir sans remords, pourquoi cette femme me force-t-elle indirectement à rester avec elle ?

Ces regrets me prouvent qu'elle a encore un cœur derrière ce comportement violent, et ça fait une raison pour moi de rester, cette raison m'empêche de partir prendre mon envole.

Je pleure également en la resserrant dans mes bras. Elle reste ma mère quoi qu'il arrive, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse.

Elle prends ma tête en coupelle et m'embrasse le front mille fois.

Moi: Maman...

Elle caresse mon front, plus précisément la compresse où ma blessure y était réfugiée.

Maman: Je suis tellement désolée...

Le câlin dura longtemps. Très longtemps. J'en profitais également car je sais que je n'en aurai pas d'autre avant longtemps. Pas avant sa prochaine grosse bêtise...

On se relâche finalement et on s'observe quelques secondes.

Moi: T'as pas bu aujourd'hui, hein?

C'est pour ça qu'elle est aussi affective.

Maman: Non... je t'attendais.

Moi: Ça me fait plaisir maman, je suis fier de toi.

Je lui offre un sourire léger avant de retourner dans ma chambre pour me changer. En passant dans la cuisine je fous à la poubelle ce t-shirt, puis fais à manger.

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