You drew stars, around my scars, but now I'm bleeding.

9 0 0
                                    

(N.D.A : Vous reconnaissez sûrement la musique Cardigan de Taylor Swift, elle n'a pas vraiment de rapport avec cette nouvelle, simplement cette phrase m'a inspiré cette histoire courte.)

Les larmes tombaient l'une après l'autre sur le plancher de sa chambre, incapable de contrôler ses sanglots, elle n'avait que sa vielle peluche à enlacer pour se sentir mieux. C'est là qu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir, et elle savait déjà ce qui l'attendait, ayant pour effet d'aggraver son angoisse.

« Lou ! T'es déjà rentrée ? » Appela son colocataire.

Elle essaya de se faire le plus discrète possible, ne souhaitant pas qu'il la remarque, mais ses prières ne furent pas exaucées quand il entra dans sa chambre et la trouva en boule sur le sol à côté de son lit.

« Lou ! Oh mon Dieu qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ? » S'affola-t-il en venant se poser à côté d'elle.

« S'il-te-plaît Drew, pas maintenant... Laisse-moi. » Implora-t-elle difficilement de sa voix cassée, entre deux sanglots.

« Ne t'inquiète pas, ça va aller, je vais nous préparer des plaids et des chocolats chauds et tu vas tout me raconter et ça ira beaucoup mieux, fais-moi confiance. » Répondit-il en se levant sans réellement l'écouter, avant de saisir sa main pour qu'elle le suive.

Celle-ci s'échappa directement de son emprise et vint essuyer les larmes de Lou.

« J'ai pas envie d'en parler. »

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu sais bien que tu peux tout me dire ! Aller viens. » Insista Drew, cette fois-ci en prenant ses avant-bras, faisant tomber la peluche par la même occasion.

Elle se libéra à nouveau et recula de quelques pas, jusqu'à cogner contre sa table de nuit, et que sa lampe alla rejoindre la peluche sur le sol.

« Arrête. Vraiment, je t'en supplie, arrête. »

« Arrêter quoi ? »

« Ça ! Ce que tu fais à chaque fois ! »

« T'aider ? »

« Tu ne m'aides pas ! À chaque fois tu arrives et tu décides de ce que tu penses serait le mieux pour moi sans m'écouter avant de me faire des leçons de morale sur mes problèmes et de tout comparer à ta situation. Tu as beau essayer de m'aider à chaque tu ne fais qu'empirer la chose ! » S'écria Lou, sa colère prenant le dessus sur sa peine.

L'étonnement et la douleur pouvaient se lire sur le visage de Drew, jamais il n'aurait cru que son amie pouvait se sentir ainsi à cause de lui. Cette révélation lui faisait l'effet d'un couteau dans le dos assez long pour transpercer son cœur.

« Je ne comprends pas... Je voulais juste être là pour toi. Qu'est-ce que je fais de mal ? »

« Drew... Sois honnête avec toi-même, tu ne le fais pas pour moi. Tu le fais pour toi, pour avoir bonne conscience ou pour te détourner de tes propres problèmes, je ne sais pas. Mais avant de vouloir résoudre les problèmes des autres, tu devrais résoudre les tiens. »

« Non je... Je... »

« Moi de mon côté j'étouffe. Je n'en peux plus que tu t'incrustes dans chaque aspect de ma vie pour en faire la tienne. Je ne supporte plus, de ne plus avoir le droit de pleurer et de toujours faire en sorte d'aller mieux le plus rapidement possible sans réellement prendre en compte mes émotions, mes sentiments, et les renfermer pour que tu ne les remarques pas. Je ne t'en veux pas d'essayer de me réconforter Drew, mais plus tu essaies plus je me sens mal... Alors s'il-te-plaît, aujourd'hui laisse-moi avec ma tristesse et laisse-moi la gérer comme je le veux, parce qu'au final je suis la seule qui sait réellement ce qu'il me faut pour que j'aille mieux. »

Peut-être aurait-elle pu faire preuve de plus de tact, peut-être aurait-elle dû faire comme d'habitude et suivre les directives de son ami, peut-être que ça aurait empêché que deux cœurs soient brisés au lieu d'un.

Mais elle n'a pas réussi, à nouveau tout ce ressentiment qu'elle gardait enfui le plus profondément possible a fait surface.

À lui son problème était de ne pas réussir à aider les autres, tout simplement parce qu'il n'arrivait pas à s'aider lui-même. À elle c'était de tout contenir jusqu'à ne plus pouvoir le faire et de souvent regretter d'avoir lâché.

Et en voyant les yeux de Drew remplis de larmes, à nouveau le regret la prit et elle aurait voulu supporter sa peine et sa colère encore quelques heures, plutôt que de le blesser.

Elle ne se faisait jamais passer en priorité, les rares fois où elle l'avait fait lui avait valu d'être abandonnée et traitée d'égoïste. Elle s'oubliait souvent pour être l'amie parfaite, toutes ses émotions elle les partageait avec son entourage, sa peine était la seule qu'elle avait réussi à garder pour elle, pour se retrouver.

Et Drew était celui qui voulait le lui enlever.

Autant qu'elle l'aimait, elle ne pouvait pas le supporter.

« Très bien, puisque c'est ce que tu ressens. » Lâcha-t-il.

Mais ce qui fut le plus dur ce jour-là, c'est entendre la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau, et que plus jamais elle ne s'ouvrit sur Drew, puisqu'il ne revint jamais.

Et à nouveau le même schéma se répétait. 

-------------------------

Seconde nouvelle...

Always treat your trauma first kids ! 

En deuxième position dans ce recueil mais pourtant la toute première que j'ai écrite, la plus courte, que je trouve moins bien que Leurs Ombres, logique en même temps. Après bien qu'elle ne soit pas parfaite et probablement celle avec le moins de sens, elle mérite aussi sa place ici. Vous en pensez quoi hi hi ? 

Bisous 😘

Insta : @ellie.bramms_writer

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant