Elle était Colonelle, lui était Commandant
Elle était une Marine gradée , lui était un pirate renommé
Elle se vêtit du manteau de la Justice, lui ne s'habillait qu'à moitié
Elle avait les yeux verts, lui avait les yeux noirs
Elle avait les cheveux...
Les pleurs, les cris, les supplications... L'atmosphère morose était comblée de désespoir. Les gens tentaient d'avancer, les semelles maculées de sang, alors que leurs âmes ternies s'efforçaient à résider dans leurs corps endoloris.
Ce scénario de terreur, elle en fut autrefois victime elle aussi.
C'était l'œuvre d'un pirate, encore.
Mais à présent, c'est elle qui devait porter sur son dos l'espoir de ces innocents à qui l'on a tout pris.
Ceux que la vie gifle, et n'épargne jamais.
Ceux que le monde rejette sans cesse.
Ceux dont la mort sera niée par ces grands gouverneurs à qui tout est donné, et dont la richesse n'est que fruit de leur travail ardu toujours désavoué.
Oui, c'est eux qu'elle essaie de sauver, au dépit des restrictions qui lui sont infligées par son supérieur hiérarchique.
Elle a désobéi pour ne suivre que ce qu'elle pensait être juste.
« Les ordres sont les ordres » lui avait-on dit.
Ces mots dénués de raison et d'empathie pesaient lourd sur la vie de ces gens, et pourtant ils ne suffisaient pas à justifier une telle lâcheté.
Comment aurait-elle pu tourner le dos à cet enfant venu lui prendre la main, la suppliant de lui venir en aide... ?
Cet enfant dans lequel elle y décelait son reflet, car elle était, jadis, comme lui.
Les mêmes yeux emplis de détresses, les mêmes larmes coulant le long de son visage pâlit par la douleur.
La Justice, c'est ce qu'ils proclamaient.
Et pourtant, ils furent les premiers à abandonner ceux qu'ils présumaient comme étant innocents.
« Des dommages collatéraux » c'est comme ça qu'ils les appellent.
Ces familles déchirées par l'agonie, jamais considérées.
Au final, cet acte de bravoure, imprégnée d'une dignité dont elle ne s'était jamais départie, ne sera pas dévoilé au grand jour, ou du moins, jamais dans sa totalité.
On dira qu'elle aura transgressé une règle qui lui a été donné, qu'elle n'aura pas fait son travail. Mais ses motivations honorables resteront toujours dissimulées.
En rogne, l'Amiral en Chef décidera alors d'interdire tout accès aux bases de la Marine à la Colonelle jusqu'à que cette dernière ne revienne avec la tête de Marshall D. Teach, auteur du massacre contre lequel elle a lutté.
Pourquoi ne pas l'avoir laissé se débarrasser de ce pirate ce jour où des citoyens étaient impliqués ?
Pourquoi lui avoir dit de se mettre en retraite si maintenant il l'emmène à sa poursuite ?
Une alliance secrète avait-elle été scellé entre eux ? Une alliance dont seuls les hauts placés de la Marine et du gouvernement étaient mis au courant ?
Se serait-elle mise, inconsciemment, en travers d'un arrangement secret ?
Ou alors, Sengoku n'est pas ignorant du pouvoir que possède Barbe Noire et souhaite diriger la lieutenant vers sa perte ?
Tant de questions sans réponses, de suppositions qui semblent ne jamais pouvoir être clarifiées, mais qui ne pourront jamais, pour sûr, être justifiées.
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