Le maître ( Russian Mafia ) : Dans les bras de Sergueï Azarov

Chapitre 33

Sergueï tapotait son pouce sur le volant en fixant l'entrée de l'église.

Il était impatient qu'elle apparaisse enfin et il espérait qu'elle reviendrait à lui avec le cœur plus léger.

Ils avaient passé quatre jours merveilleux et il n'arrêtait plus de penser à ce qu'elle lui avait dit le soir où l'orage avait éclaté, rendant sa déclaration plus intense et plus inoubliable. Sergueï avait été incapable de lui répondre, figé dans cet instant et dans l'incapacité de lui donner une réponse à la hauteur de ce qu'elle lui avait dit.

Une part de lui s'en voulait amèrement, mais l'autre prenait acte de ce qu'elle lui avait dit.

" Ça n'aurait pas l'air sincère "

Sergueï était sincère, et depuis le début il l'avait toujours été, mais il était conscient qu'il manquait un fragment et probablement le plus important.

Le problème c'est qu'il n'avait jamais fait ça et il ignorait comment décrire ce qu'il ressentait. De toute sa vie, il n'avait jamais été confronté à des émotions parce qu'il n'en avait pas. Son cœur saignait mais pas de la même façon que les autres êtres humains. Sans pitié, impitoyable, Sergueï ne laissait jamais aucune émotion l'envahir même la plus infime, mais c'était différent depuis que son regard s'était porté sur elle.

Tout était différent.

Comment interpréter cela ?

Qu'est-ce que cela signifiait ?

Il avait fait d'elle sa femme et chaque fibre de son être voulait cette femme. Il ne se passait pas une seule seconde sans qu'il s'imagine la perdre ou qu'elle veuille partir comme Tamara l'avait fait.

Ses pensées se coupèrent brutalement et il inspira profondément pour tempérer le tumulte qui commençait à prendre forme.

Agacé de ne pas savoir ce qu'elle était en train de découvrir, Sergueï se retenait de toutes ses forces pour ne pas sortir de la voiture et entrer dans cette église.

Il ne voulait pas gâcher son moment, mais une partie de lui brûlait de la rejoindre.

Au moment où il songea à le faire, la porte de l'église s'ouvrit sur elle.

Aussitôt il ouvrit la portière et descendit de la voiture pour lui apporter son soutien.

La jeune femme croisa son regard et de loin, son regard paraissait perdu et désorienté avant qu'un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Elle tira de manière convulsive sur les manches de sa chemise tout en marchant jusqu'à la voiture.

Une partie de lui voulait lui laisser du temps, mais une autre brûlait de savoir si elle était plus sereine ou au contraire plus écorchée par ce qu'elle venait de découvrir.

Elle monta dans la voiture et plongea son regard dans le sien avant de se jeter à son cou pour l'enlacer.

- Doucement, murmura-t-il en caressant ses cheveux. Dis-moi comment ça s'est passé.

Elle s'écarta de lui et secoua de la tête en se mordant la lèvre.

- Elle a été très chaleureuse, dit-elle les yeux dans le vague. D'une gentillesse extraordinaire et elle m'a dit que ma mère m'avait déposé à l'église Saint-Thomas parce qu'elle n'avait pas le choix. De ce que j'ai cru comprendre, elle était tout aussi jeune que moi et elle s'appelle Meredith Layce.

Sergueï cessa peu à peu de lui caresser les cheveux et la dévisagea en silence.

- Elle ne sait pas si elle est morte, mais l'homme avec lequel elle m'a eu l'est.