Le maître ( Russian Mafia ) : Dans les bras de Sergueï Azarov

Chapitre 38

Avec sa main ensanglantée, Sergueï ouvrit la porte de la villa et confronta le regard de Nikolaï qui attendait dans le salon.

Son ami demeura impassible, mais le chef de la mafia savait que son visage n'avait plus rien d'humain. Le sang perlait jusqu'à sa gorge et sa chemise blanche ensanglantée témoignait de l'horreur qui s'était produite il y a des heures maintenant.

- Comment va-t-elle ?

- Tamara est à l'étage avec elle, répondit Nikolaï en se levant. Elle dort toujours.

Et elle dormait depuis deux jours maintenant. En effet, après s'être violemment cognée la tête, Sergueï l'avait conduit à l'hôpital pour qu'elle puisse recevoir tous les soins nécessaires. Après un scanner et plusieurs analyses indiquant qu'elle se portait bien, la jeune femme avait été soigné à la tempe et à la lèvre.

Ensuite, Sergueï avait ordonné au médecin de lui donner un médicament afin qu'elle puisse dormir le plus longtemps possible. Cela lui avait permis de faire ce qu'il avait promis de faire et de prendre son temps. Neuf heures...il avait passé neuf heures à torturer Derek, soit le nombre d'heures où il avait été séparé d'elle.

Il pouvait encore entendre les hurlements de cet homme et les savourait.

- Tu devrais faire un tour dans la salle de bains avant, lui conseilla NikolaÏ en allant se servir un verre.

Sergueï se gratta la tempe en reniflant.

- J'aurai dû prendre plus de temps pour l'ouvrir en deux.

- Alena a besoin de toi, elle n'a pas besoin du boucher, mais de toi, répliqua son ami avec sérieux. Tu as fait ce que tu devais faire et tu as mis plus de neuf heures à le faire. C'est terminé, il est mort.

Le mafieux hocha vaguement la tête, les traits toujours durcis par la rage qui ne voulait plus le quitter.

- Ce n'est pas fini, sa sœur est toujours en vie.

- Parce qu'elle a le droit de savoir, elle a le droit de comprendre comment sa sœur, son propre sang, s'est associé à cet homme et a voulu prendre sa place. Elle a le droit à des réponses Sergueï et elle t'en voudra toute sa vie si tu la prives de ce droit.

Les oreilles bourdonnantes, Sergueï se passa les mains sur le visage en se penchant en avant.

- Je sais que tu veux la venger, mais elle a besoin de toi maintenant.

- Tu as raison, murmura-t-il en ôtant ses mains tachées de sang de son visage.

Sergueï récupéra le verre qu'il lui tendait et le but d'une seule gorgée puis disparut à l'étage pour se laver. En sortant de la douche, et alors qu'il avait espéré que cet instant lui aurait permis de se calmer, rien ne semblait fonctionner.

Chaque fois qu'il fermait les yeux, les images d'elle assise sur cette chaise et blessée le hantaient et l'empêchaient de se libérer de cette douleur lancinante et insupportable.

Une fois changé, il se dirigea vers la chambre et ouvrit la porte sans s'attendre à la voir éveillée, le visage tourné vers Tamara qui lui parlait doucement.

Son cœur s'accéléra violemment et il resta immobile au seuil de l'entrée sans savoir quoi faire.

Tamara ne lui laissa pas le choix lorsqu'elle se leva et quitta la chambre sans un mot, mais le visage accompagné d'un mince sourire rassurant.

Elle referma la porte derrière elle et malgré ça, il ne trouvait toujours pas la force d'avancer.

La jeune femme le regardait, la respiration lourde et ses yeux brillaient.