Chapitre 2

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Enchanted, Taylor Swift ( Speak Now Taylor's Version )

Jules

Un bruit strident me réveille en sursaut. Je me lève d'un bond, droit comme un bâton, ma couette atterrissant brusquement sur mon carrelage. Je détaille ma chambre en cherchant à repérer ce qu'il peut bien se passer.

Mes mains couvrent mes oreilles et essayent de diminuer ce vacarme assourdissant. C'est à ce moment-là que quelqu'un saute sur moi, me plaquant sur mon lit. Je me retrouve alors le visage étouffé dans ma taie d'oreiller.

— C'est qui ? me demande une voix grave, en posant ses mains sur mes yeux.

— Choa, c'est toi ? j'essaye d'articuler.

— Choa ? Je ne savais pas que j'avais changé de prénom.

— Tu m'étouffes ! lui dis-je en essayant de me libérer de son emprise.

— Fallait le dire avant, rigole-t-il en relâchant son étreinte.

— Noah ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Et aussi tôt ? C'est quoi cette alarme ? Éteins ça tout de suite ! lui assené-je en me mettant sur le dos et écrasant mon oreiller sur ma tête pour faire cesser cette cacophonie.

— Olala, trop de questions en une phrase ! Tu n'aimes pas cette fonction de mon réveil ? Moi, je l'adore ! déclare-t-il en l'éteignant.

— Il est 6 h du matin, tu débarques dans ma chambre et, en plus, tu me réveilles avec cette alarme fracassante !

— Une belle journée qui s'annonce en conclusion ! claironne-t-il en observant les étoiles fluorescentes collées sur mon plafond.

    Quand j'étais petit, le moment du coucher me terrifiait. De mon lit, je ne voyais que ces grandes ombres menaçantes qui bougeaient de façon anormale. L'angoisse m'amenait à certains moments à dormir sur le canapé du salon. C'est ma mère qui a eu l'idée de fixer ces étoiles sur mon plafond pour que je n'aie plus peur. Depuis, elles ne m'ont plus quitté et je ne pourrais plus m'en passer, cela enlèverait l'âme de mon refuge.

Émergeant de mes pensées, je me lève de mon lit, ouvre mon volet avec la commande électrique qui se trouve sur le mur à côté de ma fenêtre et me dirige ensuite vers ma commode pour enfiler un t-shirt.

— Bon, tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure, pourquoi tu es là ?

— J'ai plus le droit de venir chez toi maintenant ?

— Tu sais bien que si, comme le dit l'expression, mi casa es tu casa.

— Étant donné que je viens chez toi depuis qu'on est petit, on peut dire que c'est un peu comme ma deuxième maison. Bref, tu vas vite comprendre pourquoi je suis là, regarde le temps qu'il fait.

Appuyé contre ma commode, je me redresse pour m'approcher d'un pas lent de ma fenêtre et découvrir pleinement le ciel bleu et le soleil éclatant. Je me tourne alors vers Noah, un sourire naissant sur mes lèvres. Nos regards se croisent et je sais à cet instant-là que nous pensons la même chose.

— Alors, t'es partant ? me demande-t-il avec la même mine radieuse que moi.

— Évidemment que je suis partant !

*

    Arrivés au bord de mer, nous sortons nos planches ainsi que nos sacs du coffre de la voiture de Noah. Une légère brise vient rafraîchir nos peaux de la chaleur du soleil déjà présente. Nous nous dirigeons vers le stand du club nautique en essayant de passer sous l'ombre des palmiers pour avoir quelques secondes de fraîcheur.

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