Lueur Obscur - Hyunjin Stray Kids-

9- Rencontre

Après la fin de la tournée, Ivy rentra chez elle avec un mélange de soulagement et de tristesse dans le cœur. L'appartement qu'elle occupait semblait si vide après ces deux mois à vivre quasi tout le temps avec huit garçons pleins d'énergie. Fred était en Amérique pour affaires et leurs rares communications se limitaient à des échanges rapides, le décalage horaire rendant les longues conversations impossibles. Han tentait de lui donner des nouvelles, mais leur emploi du temps chargé et le décalage horaire rendaient les échanges sporadiques. Ivy, quant à elle, cherchait désespérément à se replonger dans son travail, ne voulant plus se laisser aller.

Elle réussit à décrocher quelques contrats pour photographier des concerts, des événements et même des mariages. Ces moments de travail lui apportaient une satisfaction temporaire, lui permettant de se plonger dans sa passion et de s'éloigner de ses pensées tourmentées. Lors de ces événements, Ivy s'efforçait de capturer la magie de chaque instant, de saisir les sourires, les larmes de joie, et les éclats de rire qui illuminaient les visages. Cependant, une fois les projecteurs éteints et la foule dispersée, la réalité revenait avec force.

Depuis quelques semaines, les contrats se faisaient rares. Le téléphone restait silencieux, et les e-mails de propositions de travail se faisaient de moins en moins. Ivy se retrouvait à rafraîchir frénétiquement sa boîte de réception, espérant une opportunité, mais elle se heurtait toujours au même silence écrasant. Ce vide professionnel la confrontait à ses pensées les plus sombres, celles qu'elle essayait désespérément de fuir. Elle n'avait plus rien à faire, pas un ami à qui parler, pas de travail, rien. Plusieurs fois, elle a même pensé à appeler ses parents pour avoir ne serait-ce qu'un semblait de liens sociaux avec quelqu'un mais elle s'y ait vite résilié, craignant la réaction de ces derniers. 

La dépression la guettait, une ombre silencieuse et oppressante. Chaque jour, il devenait de plus en plus difficile de sortir du lit, d'affronter la journée. Elle se sentait engloutie par une fatigue écrasante, une lassitude qui lui pesait sur les épaules. Les tâches quotidiennes, autrefois routinières, se transformaient en montagnes insurmontables. Faire les courses, ranger l'appartement, même simplement se préparer un repas devenait un effort monumental.

Ivy passait des heures à fixer les murs de son appartement, ses pensées tournant en boucle. Elle repensait sans cesse à sa vie, à ses choix, se demandant où elle avait échoué. Les souvenirs de la tournée avec Stray Kids revenaient souvent, apportant avec eux une douleur lancinante. Elle se demandait si elle avait pris la bonne décision en rentrant, si elle aurait dû se battre davantage pour son amour avec Hyunjin ou même juste trouver un moyen de suivre ses amis en Corée pour ne pas se retrouver seule, puis elle se ravisait comprenant qu'ils n'avaient plus besoin d'elle et que c'était mieux ainsi.

Ivy savait qu'elle devait trouver une solution, qu'elle ne pouvait pas continuer ainsi. Mais chaque tentative de se motiver se heurtait à une fatigue insurmontable, à une tristesse profonde qu'elle ne parvenait pas à surmonter. La photographe qui avait voyagé à travers le monde avec tant d'enthousiasme et de passion se retrouvait maintenant enfermée dans une prison de doutes et de regrets.

Chaque soir, La photographe allumait son ordinateur, espérant que le travail pourrait la distraire de ses pensées. Mais même son art, autrefois sa plus grande passion, semblait fade et sans vie. Elle parcourait ses anciennes photos, tentant de retrouver l'étincelle qui l'avait poussée à capturer la beauté du monde, mais tout ce qu'elle voyait, c'était une série d'images figées, dénuées de la magie qu'elle avait auparavant ressentie en les prenant.

Les rares fois où elle sortait, c'était par nécessité, et non par envie. Elle se cachait sous des vêtements amples, tentant de se fondre dans l'anonymat de la foule. Même aller chercher du pain, une tâche simple et quotidienne, devenait une épreuve. Chaque sortie lui rappelait combien elle se sentait déconnectée du monde, comme une étrangère dans sa propre vie.