Lueur Obscur - Hyunjin Stray Kids-

16- Ivy

Ivy avait quitté la Corée derrière elle, un mélange d'émotions la tourmentant pendant le vol de retour vers la France. Le paysage familier à travers le hublot lui procurait à la fois un soulagement et un pincement au cœur. Retourner chez elle était un retour à la sécurité, mais aussi un retour à l'inconnu après tout ce qui s'était passé.

Le vol transatlantique avait été long et solitaire. Ivy avait passé la majeure partie du temps à réfléchir à ce qui s'était passé en Corée. La douleur de la trahison de ses amis était encore vive, comme une blessure à peine cicatrisée. Elle avait espéré que la distance physique apaiserait son cœur, mais elle savait que la guérison prendrait du temps.

Lorsqu'elle posa enfin le pied sur le sol français, elle fut accueillie par l'air frais du matin et le bruit familier de l'aéroport. Elle attrapa sa valise et se dirigea vers la sortie, où elle fut accueillie par Fred, un vieil ami qui l'attendait avec un sourire chaleureux.

"Ivy ! Je suis tellement content de te voir ! Comment s'est passé ton voyage ?" demanda-t-il en lui prenant la valise des mains.

Ivy lui offrit un faible sourire. "Salut, Fred. Le voyage était... difficile, mais je suis contente d'être de retour."

Fred remarqua immédiatement l'expression soucieuse sur le visage d'Ivy. "Quelque chose ne va pas, Ivy. Tu peux m'en parler, tu sais."

Ivy hésita un instant, se demandant par où commencer. "C'est compliqué, Fred. J'ai vécu beaucoup de choses en Corée. Beaucoup de bonnes choses, mais aussi... beaucoup de déceptions."

Fred l'écouta attentivement alors qu'ils marchaient vers la sortie de l'aéroport. Ivy lui raconta brièvement son travail avec le groupe de K-pop, les amitiés qu'elle avait crues solides et la façon dont tout s'était effondré si soudainement.

"Je me suis sentie trahie, Fred," avoua-t-elle avec un soupir. "Je pensais qu'ils étaient mes amis, mais ils ont cru les mensonges de quelqu'un d'autre. Et maintenant, je ne sais pas comment je vais surmonter ça."

Fred posa une main réconfortante sur son épaule. "Je suis désolé que tu aies dû traverser ça, Ivy. Mais je suis là pour toi. Si tu as besoin de parler, de te changer les idées, quoi que ce soit, je suis là."

Ils montèrent dans la voiture de Fred et se dirigèrent vers le petit appartement où Ivy vivait avant son départ pour la Corée. Le trajet fut empreint d'un silence respectueux, Ivy perdue dans ses pensées et Fred respectant son besoin de réflexion.

À l'appartement, Ivy s'installa avec un mélange de soulagement et de tristesse. Retourner dans cet espace familier était à la fois apaisant et déconcertant. Elle avait l'impression d'être une étrangère dans sa propre vie, les événements récents l'ayant changée d'une manière qu'elle ne comprenait pas encore pleinement.

Les jours suivants furent un mélange de solitude et de réflexion pour Ivy. Après avoir passé plusieurs matins à regarder la ville s'éveiller depuis la fenêtre de son appartement, elle décida de sortir et de se confronter à l'environnement familier qui l'entourait.

Elle arpentait les rues pavées de la ville, chacune chargée de souvenirs et de sentiments contrastés. Les cafés, les boutiques et les parcs qu'elle avait tant aimés semblaient à la fois accueillants et étrangers. Elle s'arrêtait parfois pour observer les passants, s'imaginant leur vie quotidienne qui se déroulait sans les complications qu'elle ressentait.

Un après-midi, Ivy décida de se rendre dans son café préféré, un petit coin de tranquillité où elle avait l'habitude de se réfugier pour travailler sur ses projets photographiques. Elle aimait l'atmosphère apaisante qui y régnait, l'odeur du café fraîchement moulu et le bourdonnement doux des conversations étouffées.

En entrant, elle fut accueillie par le barista qui lui adressa un sourire chaleureux. Elle commanda son café habituel et s'installa à une table près de la fenêtre, observant la vie urbaine qui se déroulait devant ses yeux. Pour la première fois depuis son retour en France, elle se sentit un peu à sa place, un peu en paix.

Sortant son carnet de croquis et son appareil photo, Ivy se plongea dans son travail. Elle capturait les petits détails qui lui avaient tant manqué à Séoul : les jeux de lumière à travers les branches des arbres, les visages des passants perdus dans leurs pensées, les instants fugaces de beauté quotidienne qui semblaient souvent passer inaperçus.

Pendant des heures, elle se laissa absorber par sa passion, laissant son esprit vagabonder librement à travers les lentilles de l'objectif. Chaque clic de l'obturateur était un pas vers la guérison, un moyen de transformer la douleur en création. Elle retrouvait peu à peu cette connexion profonde avec son art, une part essentielle d'elle-même qu'elle avait presque perdue au cours des derniers mois tumultueux.

À la fin de l'après-midi, Ivy ferma son carnet avec satisfaction. Elle se sentait épuisée mais apaisée, comme si elle avait enfin trouvé un équilibre fragile après avoir traversé la tempête. Retrouver son café préféré avait été un pas important vers la reconstruction de son identité artistique et personnelle.

Pendant ce temps, le groupe de K-pop à Séoul était en plein tourment. L'absence d'Ivy pesait lourdement sur eux, chaque membre ressentant le poids de la culpabilité et du regret. Ils s'étaient réunis dans le studio où ils avaient passé tant de moments ensemble, mais cette fois-ci, l'ambiance était lourde de silence et de remords.

Ivy se tenait silencieuse devant la fenêtre de son appartement, son regard fixé sur les lumières de la ville qui scintillaient dans la nuit naissante. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, mélange de désirs contradictoires et d'incertitudes persistantes. À travers le verre froid, elle contemplait un horizon incertain, se demandant ce que l'avenir lui réservait après tout ce qui s'était passé.

Elle se demandait si elle pourrait jamais pardonner et oublier les mois de doutes et de douleur qu'elle avait endurés. Une partie d'elle-même aspirait à revoir ses amis, à entendre leurs excuses sincères et à retrouver la chaleur et la complicité qu'ils partageaient autrefois. Elle se voyait déjà dans leurs bras, les larmes coulant sur leurs joues, reconstruisant ce qui avait été brisé par la tromperie de Soyeon.

Mais une autre partie d'Ivy tremblait de peur, peur d'être blessée à nouveau, de découvrir que leur réconciliation ne serait qu'une illusion éphémère. Elle se souvenait des regards froids et des mots acérés qui avaient marqué ses derniers jours à Séoul, de la sensation d'être étrangère parmi ceux qu'elle avait considérés comme sa famille. Cette peur tenait Ivy en otage, l'empêchant de faire le premier pas vers la réconciliation qu'elle désirait au fond de son cœur.

Elle détourna les yeux de la fenêtre, son cœur lourd de conflits intérieurs. Des images de moments heureux avec ses amis surgissaient dans son esprit, mêlées à des souvenirs douloureux de trahison et de solitude. Elle caressa machinalement le pendentif autour de son cou, un cadeau précieux de Han, une relique de leur amitié autrefois indéfectible.

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Un jour, alors qu'ils flânaient ensemble dans les rues animées de Séoul après une journée bien remplie de séances photo et de répétitions, Han avait surpris Ivy en lui offrant un petit paquet enveloppé de papier soigneusement plié. À l'intérieur se trouvait un pendentif en argent orné d'une pierre bleue étincelante, qu'il avait choisi spécialement pour elle.

"C'est pour te rappeler que tu n'es jamais seule, peu importe où la vie te mène," lui avait-il dit avec un sourire sincère.

Ce geste avait scellé leur amitié d'une manière profonde et significative pour Ivy. Chaque fois qu'elle portait le pendentif, elle se sentait connectée à Han et à tout ce qu'ils avaient partagé, même lorsque les difficultés et les doutes semblaient assombrir leur chemin.

Revenant au présent, Ivy caressait machinalement le pendentif autour de son cou, une larme silencieuse roulant sur sa joue alors qu'elle se souvenait avec nostalgie des moments heureux qu'ils avaient vécus autrefois, avant que la trahison ne brise leur précieuse amitié.