Les escaliers semblent interminables et mon cœur s'emballe. J'ouvre ma porte et la ferme aussitôt. Elle claque, elle a claqué si fort, j'espère ne pas avoir réveillé les voisins.Tout mon appartement est plongé dans le noir, et la seule source de lumière est le faible éclat du réverbère au bout de la ruelle. Le sol m'aspire par le plancher, je me sens défaillir, presque sans métrise de mes sens. De la sueur se colle à mon front et j'essaie de me ressaisir en passant mes mains sur mon visage. Ma tête tourne et tourne encore, je m'effondre sur le sol tentant de reprendre mes esprits.
Une sonnerie me sors de ma transe, pas celle de mon réveil, mais celle du téléphone.
J'essaie de me lever sans succès, elle devrait finir par s'arrêter.
Les secondes passent et elle ne s'arrête pas, devenant de plus en plus forte, menaçante, agressive. Il faut que je me lève, pour mettre fin à ce cauchemar.
Je prend le combiné entre mes mains tremblante et mon corps se fige pour de bon.
- Salut ma chérie! Je ne suis pas à la maison, mais si tu veux me laisse un message tu n'as qu'à commencer à parler après le son de la cloche.
Ma respiration s'accélère. Une voix robotique résonne dans le téléphone, une voix que je connais que trop bien mais qui semble tellement différente...
- Qui est à l'appareil? Tentai-je d'articuler.
- Allo? C'est maman...Tu es là? Es-tu rentrée à la maison?
Long silence puis forte respiration.
- Allo? Il y a quelqu'un à la maison?
La voix est de plus en plus claire, de plus en plus vraie alors que la panique commence à réellement monter. Mon souffle se fait court et rapide, je perds pieds, je ne suis pas dans la réalité, ce n'est pas possible...
- Je ne sais pas qui vous êtes mais ce n'est pas drôle! Laissez-moi tranquille!...
Silence, puis le bruit d'une lourde respiration.
- Je sais que tu ne me connais pas, mais moi je te connais...Et j'ai un message à te donner...
Des larmes commencent à couler sur mon visage et je reprends peu à peu pieds face à la réalité. La voix s'apprêtait à reparler mais une main vint reposer brutalement le combiné sur son socle me faisant sursauter. Mon corps est toujours aussi pétrifier mais mes yeux arrivent à se dévier pour observer la main qui se trouve sur la mienne.
Elle est légèrement plus grande, plus masculine, le poignet habillé d'une manche de costume. J'arrive finalement à me retourner et découvre le garçon au café noir, l'air grave et inquiet. Sans réfléchir je me précipite dans ses bras et il me sert fort contre lui, comme si il avait peur que je m'évapore. Mes larmes se lâchent finalement et deviennent des sanglots bruyants et abondants.
- Chut c'est fini maintenant je suis là...
Sa voix résonne partout en moi, il me sert de plus en plus fort, j'ai du mal à reprendre mon souffle.
- Il faudra te tenir prête, Zoé, nous partirons bientôt.
Je relève la tête, pour essayer de chercher une quelconque explications à ses dernières phrases, mais tout ce que je vois sont ses yeux maintenant brillant et larmoyant, me regardant avec regret et pitié.
J'essaie de me défaire de son étreinte et quand j'y parviens, le noir.
Juste du noir.
Puis plus rien.
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Café noir- Fanfiction Cinq Hargreeves
FanfictionDallas,1963. Une jeune fille vient de perdre sa mère et le seul repère qu'elle n'aie jamais eu. Seule face à elle-meme, elle tente difficilement de continuer à faire vivre son monde, quand l'arrivée de ce curieux garçon va tout faire changer. Parfoi...