Chapitre 20

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Seth, Quelques semaines avant

Je crame une cigarette dans ma chambre, les nerfs bouillants. Les enfoirés, ils avaient tout prévu et cette salope m'a bien eu. De base, je voulais juste la baiser, rien de plus, mais elle a allumé un feu en moi que même des pompiers ne pourraient éteindre.

— Seth ? Thot rentre dans ma chambre sans même toquer.

— Qu'est-ce que tu me veux ? Je recrache la fumée sur son visage.

Le blondinet ricane arrogamment à mon geste et balaie la fumée avec sa main. Crétin.

— Père demande à te voir. Dit-il en tournant les talons pour repartir et me laisser seul.

Voilà cinq jours que je suis revenu du Brésil, cinq jours que je veux tuer mon père, mon frère, et tout autre être vivant pouvant respirer. Je sors de ma chambre en passant par la salle d'entraînement. Des images de Mey me reviennent, elle sur cette table, gémissant mon prénom.

"Peut-être que moi aussi je commence à t'aimer."

Ce n'est plus un peut-être mais bien un je t'aime. Mais je te déteste tellement parallèlement. J'aurais dû garder en tête que tu étais la fille de Léon et que tu étais une petite fouineuse. Mais tu m'as pris mon cœur, Mey, et si je ne te tue pas, c'est moi que je tuerai.

Je cherche une arme dans l'armoire et la cache à ma ceinture. La haine me fait voir noir, je me dirige déterminé vers le bureau de Red. En ouvrant la porte, Red est assis avec un autre homme, Hiro se tenant à sa droite pour ne pas changer. L'atmosphère est pesante, oppressive, me torturant.

— Père ? Dis-je lentement comme si chaque mot pesait encore plus que d'habitude.

— Seth, mon fils, mon successeur. Viens que je te présente un ancien ami. Il pointe le vieil homme du doigt et m'indique un siège vide.

Je prends place, le pistolet appuyant sur ma hanche et sûrement une goutte de sueur au front.

L'homme à a peu près le même âge que Red, mais sa santé n'a pas l'air si vigoureuse. Ses cheveux son grisâtre et des rides sont installé sur son visage, ses mains sont moites quand il empoigne les miennes.

-Léon, l'homme devant moi murmure mais mon corps se glace.

Le traitre est devant moi et surtout c'est le père de Mey, que j'ai donner à un taré de brésilien. Putain, je ne sais même pas ce que je dois ressentir.

En remarquant de plus près je remarque des bleues sur certaines parties de ses bras et son visage. J'ai envie de lui dire que je suis désolé, que je ne savais pas pour sa fille. Que les plans étaient de Red mais aucun mot ne sort.

« -Mon fils, tu sais ce qui arrive au gens qui essaie de s'enfuir ? Ils le regrettent à vie. »

Mon père m'avait toujours intimidé mais les mensonges, les secrets et sa perversion me répugne. Pendant quelques jours, au côté de Mey, j'ai aimé qui j'étais. Cette vie ne me convient plus, c'est une évidence.

Mey, tu m'as changé et mon être tout entier t'appartient mais pardonne moi mon âme est noire.

Red ne porte pas d'arme, Hiro non plus. Personne ne se douterai que l'ennemi est là mais il est bien présent, car c'est moi leurs ennemies maintenant.

Je sors le M1911, coller à ma peau par la sueur. La scène est au ralenti de mon point de vue mais la vérité c'est que deux seconde plus tard les corps sans vies de Red et Hiro se vidaient de leurs sang.

Léon ne cille même pas, je me demande combien d'homme il a abattu et si son petit lotus le sait.

Mey, elle revient toujours dans mes pensées même quand je viens d'abattre mon père à bout portant. Qu'est-ce-que tu m'as jeté comme sort, petite souris ?

Je ne ressens aucune émotion, finalement je n'ai pas dû changer autant que ce que je pensais.

-Alors mon garçon, qu'est-ce qu'il te prend ? Il me demande ça comme si j'étais un enfant de quatre qui ferai une crise de colère pour un jouet.

-Je pourrais vous tuer aussi. Mon ton est menaçant mais cet homme est de marbre.

-Mais tu ne le feras pas, il en a l'air bien convaincu, maintenant dit moi où se trouve ma fille.

-Je suis désolé Léon mais elle est loin d'ici. Je regarde par terre, une tache rouge se fondant dans la moquette.

-Tu sais, mon garçon. Commence-t-il. Mey est une fille intelligente à l'âge de quatre ans, elle récitait l'alphabet à l'envers alors qu'elle n'était jamais allée à l'école.

Je souris et rigole timidement, imaginer Mey petite me fond le cœur, me le radoucit.

-Ton père a sûrement dû te raconter des mensonges sur moi, il n'a jamais accepté que je le laisse pour quelqu'un d'autre. Mais il y avait cette femme et j'étais tomber amoureux, pourtant j'étais comme toi. Je pensais que je n'avais pas de cœur, que je ne méritais aucune femme.

Je m'assois, de loin la scène est sinistre. Mon arme à la main, deux corps mort et un homme âgé racontant des souvenir d'autrefois. Mais, je m'en fiche, la haine et la douleur que je ressens depuis des années à l'air de s'en aller.

-Puis, elle a eu Mey, mais peu après son accouchement on me l'a retirée. La seule femme que j'avais pu aimer, la seule que je chérissais. Je n'étais pas prêt à être père mais c'était un bout de ma femme, elle se ressemble tellement. Ton père me l'a prise, il l'a torturé et violé. Tu veux savoir pourquoi ?

Est-ce-que je veux vraiment savoir ? Et puis est-ce-que c'est la vérité ?

-L'amour. Dit-il en murmurant. L'amour, Seth, c'est ce qui pousse les gens à faire le meilleur comme le pire.

-Mon père amoureux ? Je ricane avec de la peine à y croire. Vous dites n'importe quoi, jamais il n'aimerait une femme. Elles sont des fardeaux à ses yeux.

-Pas d'une femme, de moi.

Et un silence s'installe, je veux croire au mensonges mais Léon n'a pas l'air de mentir.

-Si tu aimes ma fille, disparait de sa vie. Nous ne sommes pas des hommes pour des femmes tel qu'elles. Sa voix est autoritaire, me faisant frissonner.

-Je disparaitrai après l'avoir sorti de l'enfer où elle se trouve, et vous la retrouverez saine et sauve. Je vous le promets.

Il ne dit rien, son regard s'adoucissant sûrement en pensant à sa fille.

Je le comprends, elle est comme de la guimauve. Ma haine envers elle, envers ses mensonges disparait peu à peu. 

Au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant