Chapitre 21

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Seth, Rio

J'atteins le sommet de cette falaise, Mey n'est pas encore là. Je tiens son billet de retour dans ma main droite, le serrant tellement fort qu'il est maintenant froissé.

Merci, petite souris tu n'aurais pas pu choisir un meilleur endroit que celui-ci. Le bruit des vagues tapant contre la roche en bas de la falaise, m'apaisent. Mais mon cœur bat la chamade, il sait qu'il va revoir sa promise mais certains amour sont impossible et puis j'ai promis. Je disparaitrai, je ne blesserai plus personne dans ce bas monde.

Mey arrive peu de temps après, je ne l'aurai pas reconnue. Elle est maigre, beaucoup trop maigre mais le short qu'elle porte laisse apercevoir la cicatrice que je lui ai infligé quelques mois en arrière. Quand elle était mon ennemie, que je ne l'acceptais pas. Une époque où je la méprisais mais maintenant elle fait vibrer mon âme.

"Voilà, telle est la transgression d'Amour

Car mes peines d'amour pèsent lourd sur mon cœur

Et tu vas les grandir en les pressant encore

Avec les tiennes ; car cet amour que tu me montres

Ajoute plus de peine encore à mon trop de peines."

Roméo et Juliette. Seth et Mey.

Nous y voilà.

Je m'approche d'elle doucement, les oiseaux ont cessé leurs chant. Les vagues nous ont laissé un moment de répit.

-Seth, Dit-elle mon prénom prenant tout son sens entre ses lèvres, je te déteste.

Cela ne me brise pas, cela me réconforte.

-Moi aussi. Dis-je soutenant son regard. Tu as gagné, La Famille est brisée. Red est mort. Mon cœur est à toi et il est également brisé. Alors tu as eu ce que tu voulais.

Je lui tiens son billet d'avion, ses lèvres se transforme en un mince trait.

-Rentre et rejoins ton père, il a besoin de toi Mey.

Elle prend le billet d'avion et l'analyse comme si je la piégeais. Non, mon amour, il n'y a aucun piège, aucun jeu.

-Et toi ? Dit-elle timidement.

Moi, mon sort est scellé depuis maintenant un moment. Ne t'inquiète pas, petite souris, le chat ne gagne pas toujours la partie.

Je vois qu'elle est surprise, elle ne s'attendait pas à ce que je sache sa supercherie. Elle voulait continuer ce jeu malsain que nous avions instauré des que nos regards s'étaient croisés sous ce pont.

Je m'éloigne d'elle, ne sachant pas comment lui dire, je vais lui montrer.

Je m'approche du bout de la falaise, elle détourne légèrement le regard comme si elle savait ce qui allait arriver par la suite.

Maintenant je suis a deux doigt de me jeter dans le vide car ma poitrine est vide à son tour, plus rien ne me provoque cette adrénaline qui me comblait a une époque, qui me permettait de rester en vie.

Je sais qu'elle se tient pas loin. Je regarde le vide , il n'y a que de l'eau en dessous de ce gouffre, apparemment la noyade serait une mort douloureuse et j'ai besoin de ressentir a nouveau quelque chose.

Elle me regarde, elle ne m'en empêchera pas.

Je me retourne pour m'adresser à celle que j'ai réussi à aimer en si peu de temps, quand je pensais que cela ne m'arriverait pas.

-Pars Mey.

Mais elle ne bouge pas, je suis trop loin pour apercevoir ses yeux mais j'ai envie de croire que le soleil reflète sur une de ses larmes salées qu'elle a laissé couler, pour moi.

Je fais un pas en arrière, je ne suis plus très loin.

Silence.

-Tu m'as complètement changé et maintenant que je serai prêt à donner ma vie pour toi , à être de ton côté, je ne pourrais pas. J'ai promis à ton père de disparaitre de ta vie.

Je n'ai plus rien à perde en me montrant faible et amoureux. Je recule à nouveau d'un pas.

Silence à nouveau.

Je recule encore d'un pas. Je le sens , je ne suis plus très loin, je vais tomber.

-Mey, pars. Éloigne-toi de l'enfer, trouve ta voie et fais tout ce que tu souhaites.

Elle s'est rapprochée sans que je ne m'en rende compte. C'est la plus belle femme que j'aie connue mais elle ne dit toujours rien.

Je prends une grande bouffée d'air frais, je sais c'est mon dernier pas.

Mon cœur est meurtri, mon âme me maudit et je l'entends.

Elle hurle, sa voix est brisée et je peux entendre que son cœur aussi.

-Tout ce que je souhaite, c'est toi. Je t'aime.

Je le franchis.

C'était trop tard, j'étais déjà en train de chuter et j'allais bientôt m'écraser dans l'eau comme sur du béton. Je n'allais pas lutter.

Alors je lui accorde une dernière pensée. Moi aussi je t'aime, petite souris.

Au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant