Chapitre XVI

13 2 0
                                    

Cela faisait déjà un jour que la petite famille était dans leur nouvelle maison. Ils étaient secoués par les derniers évènements et attendaient plus que tout des nouvelles de Violette. 

Ils n'osaient pas sortir du logement, persuadés que des gens de la secte les reconnaitrait. Cependant, il fallait bien sortir pour se nourrir, et savoir ce qu'il se trouve autour d'eux. Il fallait qu'ils apprennent de nouveau à vivre

Katia se posait pleins de questions, tout se bousculait dans sa tête contre son gré. 

"Comment cet homme avait-il fait pour trouver une maison aussi vite ? Qui était-il ? Qui allait payer le loyer ? Et les factures ? Combien de temps allaient-ils attendre ici ? Et si quelqu'un les signalait à la résidence ? Et si, et si, et si.... "

Elle cogna sa tête contre la table du salon, soupira et chercha le regard de sa mère, de Célestin et de sa petite sœur, tentant de savoir si, eux aussi partageaient les mêmes inquiétudes qu'elle. Ils étaient tous aussi autour de la table, installés, regardant vers le bas. 

- Bon, les filles, il faut combattre nos peurs, ça ne sert à rien de se morfondre ici ! Sortons ! S'écria Célestin, d'un air assuré. 

- Je ne suis pas d'accord avec toi, mes filles restent avec moi. Toi, si tu veux sortir, fais-le, moi je ne m'y tenterais pas. Réfuta Flora, l'air agacée. 

L'ambiance était très tendue, la mère de Katia était tombée dans la paranoïa. Elle ne voulait pas sortir. Elle était probablement effrayée par le monde extérieur. 

- Pardon ? tu penses que MOI j'ai envie de rester enfermée ? Oh non tu te trompes, même si je suis tout autant inquiète que toi, je veux sortir, je veux sentir l'air du vent me prendre au nez. J'ai envie de ressentir cette liberté qu'on nous a tant volée. Je veux courir dans les champs jusqu'à que mes poumons n'en peuvent plus, tomber dans la rivière fraîche et sentir des frissons parcourir mon corps.
Je ne veux plus vivre dans la terreur, je veux vivre librement, sans peurs ni pleurs. Je veux être heureuse et croquer la vie à pleine dents. Tu crois que c'est la bonne solution de se cacher ? Réfléchis bien, lutte contre tes peurs, sinon, tant pis, tu vivras malheureuse, dans l'obscurité et l'humidité de tes pleurs. Sur ce, je pars avec Célestin et Lysana dehors. 

La jeune fille attrapa le bras de sa sœur et de son ami, ne laissant pas Flora répliquer et sortirent de la maison. 

Les trois jeunes fermèrent leurs paupières, savourant le doux air frais qui s'abattait sur leurs visages. Célestin caressa la joue de Katia, qui rougit instantanément. Lysana sourit aux deux amoureux et fit un clin d'œil à sa sœur.

Ils suivirent le petit chemin de terre entre deux champs et marchèrent de longues minutes. C'était calme, le seul bruit qu'on entendait était le frôlement des blés. La petite Lys avait un grand sourire aux lèvres, admirant de gauche à droite le paysage. Elle était devant les plus grands. 

Célestin, lui, admirait tout autre chose. Son regard admiratif ne laissait pas indifférente Katia. Elle le regardait furtivement, un petit sourire en coin. Leurs mains se frôlèrent, elle sentit comme une brûlure et retira sa main, les joues rougeâtres. 

Quelques minutes après, ils trouvèrent un petit village, ayant probablement une vingtaine de maisons. Il y avait une petite boulangerie ainsi qu'une petite épicerie. Passant devant les vitrines, ils sentirent la bonne odeur du pain, réveillant leurs faim. Triste, Katia se rendit bien vite compte qu'ils n'avaient pas un sous. Le boulanger vit les trois jeunes et sortit avec une baguette de pain. 

- Vous êtes nouveaux, n'est-ce-pas ? Je m'appelle Gornic, je vous souhaite la bienvenue, Acceptez donc mon cadeau. Se présenta-t-il. 

- Merci beaucoup pour votre accueil, si vous avez besoin d'aide un jour, n'hésitez surtout pas de nous demander, nous habitons dans une forêt, pas loin d'ici. Exprima Célestin.

- Je n'hésiterais pas alors, merci à toi, petit bonhomme. 

Le jeune homme rougit face au surnom, gêné et Lysana se moqua de lui quelques secondes après. 

Ils partagèrent la baguette, laissant un bout à Flora et continuèrent de visiter. Les heures passèrent et ils décidèrent de rentrer, pour éviter les affolements de la mère. 

Au coucher du soleil, le groupe arriva à la maison et Flora courut dans les bras de Lysana. Elle avait l'air honteuse de ce qu'il s'était passé ce midi et fit un petit sourire à l'ainée. Elle ouvrit ses bras pour l'accueillir et des larmes coulèrent du long de ses joues et s'excusa pour n'avoir pas compris les désirs de ses filles. 


Lune De SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant