35 - L'Éclat de l'Espoir

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Nous nous tenons autour du corps de Romishi, enfin vaincue, mais la victoire a un goût amer. Canghui est étendue sur le sol, son corps pâle et inerte. Le souvenir de son sacrifice me hante, et la douleur de la perdre est insupportable. Nos amis nous rejoignent, épuisés mais déterminés. Le combat a été éprouvant, mais nous avons triomphé. Cependant, cette victoire a un prix terrifiant.

Le combat contre Romishi a été un tourbillon de fureur et de désespoir. Chaque mouvement semblait être notre dernier, chaque coup porté une tentative désespérée de renverser la situation. Enoriya se déchaînait avec sa claymore, créant des rafales de vent puissantes pour tenter de déstabiliser Romishi. Camiruji, avec son arc, envoyait des flèches imbibées de l'énergie de la nature, visant les points faibles de notre ennemi. Baputaro, avec son sabre, dansait autour de Romishi, utilisant l'eau pour créer des illusions et attaquer sous des angles inattendus.

Romishi, cependant, était implacable. Sa maîtrise des éléments surpassait la nôtre, et chaque attaque que nous lancions était contrée avec une précision effrayante. Elle semblait presque se nourrir de notre épuisement, gagnant en puissance à chaque seconde qui passait. À un moment, elle a créé un mur de flammes, forçant Enoriya à reculer, et a presque transpercé Camiruji avec une épée de glace. Mais nous tenions bon, refusant de céder malgré la fatigue qui pesait lourdement sur nos épaules.

Alors que je me tiens près de Canghui, une étrange chaleur m'envahit. Une aura dorée m'entoure, semblable à celle de Canghui. Je regarde mes mains, incrédule, puis vers mes amis qui me fixent avec stupeur. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je sens une puissance inouïe couler en moi. Je pose mes mains sur la blessure de Canghui, tentant désespérément de la guérir.
L'énergie qui m'entoure semble avoir des effets miraculeux. La plaie se referme lentement, le sang cesse de couler. En quelques minutes, la blessure disparaît complètement. Mais malgré cela, Canghui reste entre la vie et la mort. Elle a perdu trop de sang.
« Nous devons l'emmener à l'hôpital d'Etherea, » dis-je, ma voix brisée par l'émotion.
Sans attendre, je me lève, portant Canghui dans mes bras. L'énergie qui m'entoure semble me donner des ailes, et je m'élève dans les airs, volant à toute vitesse vers l'hôpital. Le monde autour de moi devient flou, seul l'objectif de sauver Canghui compte.
À l'hôpital, les médecins nous prennent immédiatement en charge. Je reste à son chevet autant que possible, regardant les machines qui surveillent son état, espérant chaque jour voir une amélioration. Les jours passent dans une brume de peur et d'incertitude. Nos amis essaient de reprendre le cours de leur vie, mais c'est difficile. Baputaro retourne à ses études de médecine, Enoriya continue ses études d'art, Camiruji s'entraîne sans relâche, et moi, je poursuis mes études de doublage de voix, mais mon cœur n'y est pas.

Chaque jour, nous venons à l'hôpital, espérant un miracle. La dépression s'installe, surtout en moi. Canghui était plus qu'une amie, elle était... quelque chose de plus. Mes pensées sont hantées par ce que nous avons partagé, et par ce que nous n'avons jamais eu l'occasion de dire.
Puis, un jour, alors que je suis seule dans la chambre, quelque chose se passe. Le cardioscope, qui n'affichait plus rien depuis longtemps, commence à émettre des signaux faibles mais réguliers. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Je n'ose y croire, mais l'espoir renaît en moi.
Je prends la main de Canghui, sentant une faible pulsation. « Canghui... tu es là, » murmurai-je, les larmes coulant sur mes joues. « Tu te bats encore. »
Je ne peux pas contenir ma joie, même si elle est mêlée de peur. Elle est en vie, mais toujours dans le coma. Les médecins sont appelés en urgence, ils confirment que son état s'améliore légèrement, mais elle est encore loin d'être hors de danger.
Je passe mes journées à son chevet, à lui parler, à lui raconter tout ce qui s'est passé. Je lui parle de nos amis, de leurs vies, de leurs efforts pour aller de l'avant. Je lui parle de mes sentiments, de ce que je ressens pour elle, même si elle ne peut pas m'entendre. C'est ma manière de lui dire tout ce que je n'ai jamais osé dire.
Le temps passe, et chaque jour apporte son lot de petits miracles. Ses signes vitaux se stabilisent, elle commence à montrer des signes de conscience. C'est un processus lent et douloureux, mais je ne perds pas espoir.
Nos amis viennent régulièrement, apportant leur soutien et leurs histoires. Ils essaient de me remonter le moral, et je fais de mon mieux pour rester forte pour Canghui. Nous formons une famille, unie par la douleur et l'espoir.
Un jour, alors que je suis assise à côté de son lit, je sens une pression sur ma main. Je regarde et vois les doigts de Canghui bouger légèrement. Mon cœur s'emballe. « Canghui, tu peux m'entendre ? » dis-je doucement.
Elle ne répond pas, mais c'est un signe. Un signe que notre bataille n'est pas terminée. Je sais que nous avons encore un long chemin à parcourir, mais tant qu'il y a de l'espoir, je ne lâcherai pas.
« Nous t'attendons, Canghui. Reviens-nous, » murmurai-je, déterminée. Nous avons traversé tant d'épreuves ensemble, et je sais que nous pouvons surmonter celle-ci aussi.
Les jours suivants sont remplis de petits progrès. Les médecins sont surpris par la rapidité avec laquelle Canghui semble récupérer. Ses signes vitaux sont plus stables, et elle commence à réagir légèrement aux stimuli. Je reste à son chevet, lui tenant la main, parlant doucement, espérant qu'elle m'entende.

Un après-midi, alors que le soleil se couche, nos amis viennent nous rendre visite. Camiruji apporte des fleurs, Enoriya une de ses nouvelles peintures, Baputaro une pile de livres qu'il pense que Canghui aimerait lire quand elle se réveillera. Nous passons la soirée ensemble, partageant des souvenirs, riant et pleurant.
« Tu sais, Canghui, » dis-je en serrant sa main, « tu manques à tout le monde. Mais surtout à moi. » Les autres acquiescent en silence, la gravité de la situation pesant lourdement sur nous tous.

Chaque jour, je m'émerveille de la force de Canghui. Même inconsciente, elle se bat, refusant de céder. Et chaque jour, je puise ma force dans sa détermination. Nous avons traversé tant de choses ensemble, et je suis prête à tout pour la revoir sourire à nouveau.
La vie continue, même si elle semble en suspens. Les semaines se transforment en mois, et bien que Canghui ne soit pas encore réveillée, son état continue de s'améliorer. Les médecins sont optimistes, et nous aussi. Nous savons que le chemin sera long, mais nous sommes prêts à le parcourir ensemble.

Un soir, alors que je suis seule avec elle, je me permets de rêver à l'avenir. « Quand tu te réveilleras, » dis-je doucement, « nous reprendrons notre vie là où nous l'avons laissée. Nous serons plus forts, plus unis. » Je caresse doucement sa joue, espérant qu'elle ressente ma présence.
Et puis, un matin, alors que je suis assise à côté de son lit, je remarque un léger mouvement de ses paupières. Mon cœur s'arrête presque. « Canghui ? » murmurai-je, l'espoir et la peur se mêlant dans ma voix.
Ses paupières papillonnent à nouveau, et je sens une lueur d'espoir grandir en moi. Elle n'est pas encore réveillée, mais c'est un signe, un autre petit miracle. Je sais que nous avons encore un long chemin à parcourir, mais avec chaque petit pas, nous nous rapprochons de la lumière au bout du tunnel.

Je serre sa main plus fort, déterminée à ne jamais la lâcher. Nous avons survécu à tant d'épreuves, et je sais que nous surmonterons celle-ci aussi. Pour l'instant, tout ce que je peux faire, c'est être là pour elle, attendre et espérer.

À suivre...

Les Sentinelles d'EthereaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant