36 - À la Lisière de la Vie et de la Mort

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Je suis assise à côté de Canghui, toujours inerte sur son lit d'hôpital. Les jours passent et mon inquiétude ne fait qu'augmenter. Les autres viennent régulièrement nous rendre visite, mais ils repartent souvent la mine déconfite. La pâleur de Canghui, sa peau froide, tout semble indiquer qu'elle est au seuil de la mort. Les médecins passent vérifier son état, mais leurs regards se font de plus en plus préoccupés.

Camiruji, Baputaro, et Enoriya tentent de me rassurer autant qu'ils le peuvent. Ils sont présents, compatissants, mais je vois bien qu'ils commencent aussi à perdre espoir. Chaque fois que je regarde Canghui, une boule d'angoisse m'étreint le cœur. Le son monotone des machines, le parfum aseptisé de l'hôpital, tout devient insupportable.
Un soir, alors que nous sommes tous réunis dans la chambre, un médecin s'approche de nous, son visage grave. "Nous avons fait tout notre possible." annonce-t-il, sa voix empreinte de compassion. "Il est peut-être temps de la laisser partir."
Les mots résonnent en moi comme un coup de tonnerre. Je me lève brusquement, les larmes aux yeux. "Non ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Elle est toujours là, je le sais !"
Les autres essaient de me calmer, mais je suis inconsolable. Je m'effondre sur le lit de Canghui, pleurant toutes les larmes de mon corps. "Canghui, s'il te plaît, reviens avec nous..."
Les médecins discutent entre eux, mais je n'écoute plus. Tout ce qui compte, c'est Canghui. Je reste à ses côtés, refusant de la laisser seule, même un instant. Mes amis finissent par sortir de la chambre, me laissant seule avec elle. Je prends sa main froide dans la mienne, priant pour un miracle.

Les heures passent, et je m'endors finalement, épuisée par mes pleurs. Quand je me réveille, il fait encore nuit. La chambre est plongée dans une pénombre silencieuse, seulement perturbée par le bip régulier des machines.
Je me penche vers Canghui, observant son visage paisible. "Je resterai avec toi jusqu'à la fin." murmuré-je, mes larmes recommençant à couler. "Je ne te laisserai jamais tomber."
Soudain, une larme glisse de ma joue et tombe sur la main de Canghui. Je sens un léger mouvement sous mes doigts. Mon cœur s'emballe. "Canghui ?"
Ses paupières tremblent, puis s'ouvrent lentement. Ses yeux rouges se posent sur moi, et je vois une lueur de reconnaissance. "Maekyuri..." murmure-t-elle d'une voix faible.
"Canghui !" Je la serre dans mes bras, pleurant de joie et de soulagement. "Tu es revenue !"
Elle semble encore confuse et affaiblie, mais elle est vivante. Je me précipite hors de la chambre pour appeler les médecins. Ils arrivent rapidement, examinant Canghui avec une attention renouvelée.
"Elle est revenue à elle." dit l'un d'eux, visiblement surpris. "Nous devons la stabiliser immédiatement."
Ils m'éloignent de la chambre, me demandant d'attendre à l'extérieur. Les minutes passent comme des heures. Je suis bientôt rejointe par Camiruji, Baputaro, et Enoriya, qui sont accourus dès qu'ils ont entendu la nouvelle.
"Qu'est-ce qui se passe ?" demande Baputaro, son visage blême.
"Elle s'est réveillée." réponds-je, ma voix tremblante d'émotion. "Les médecins s'occupent d'elle maintenant."
Nous attendons tous ensemble, l'atmosphère chargée d'espoir et d'appréhension. Après ce qui semble être une éternité, les médecins sortent enfin de la chambre.

"Elle va mieux." annonce le chef des médecins. "Elle a encore besoin de repos, mais elle est hors de danger pour l'instant."
Je laisse échapper un soupir de soulagement, mes jambes tremblantes sous l'émotion. "Merci... Merci infiniment."

Nous entrons dans la chambre pour voir Canghui. Elle dort profondément, mais il y a une sérénité nouvelle sur son visage. Les machines indiquent des signes vitaux stables, et son teint a retrouvé un peu de couleur.
Je m'assois à côté de son lit, prenant doucement sa main dans la mienne. "Tu vas t'en sortir, Canghui." murmuré-je. "Nous sommes tous là pour toi."

...

Canghui

Je suis désolée de vous avoir entraînés dans tout cela. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous serez dans mes bras actuellement. J'aurai tout donné pour le faire mais mon corps refuse.
Mais je reviendrai bientôt, plus forte que jamais.

A suivre...

Les Sentinelles d'EthereaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant