Les chaînes du plaisir

Chapitre 1, Sophia

🎵LOVE. -ALVED🎵

Cela fait maintenant deux semaines que je suis dans ce manoir majestueux, du moins c'est ainsi qu'il paraît à première vue. Les tours imposantes et les fenêtres à vitraux laissent filtrer la lumière du soleil, créant des jeux d'ombres et de lumières dans les vastes salles aux parquets lustrés. Pourtant, derrière cette façade de grandeur et d'opulence se cachent des cauchemars que même les murs dorés ne peuvent contenir.

Les salons richement ornés de tapis et de meubles anciens témoignent du faste passé de ce lieu, mais aujourd'hui, ils sont le théâtre de sombres secrets et de péchés inavouables. Les miroirs ornés de dorures reflètent les visages hagards des invités, leurs yeux brûlants de désir et de luxure. Les cheminées monumentales crépitent, mais leur chaleur n'arrive pas à chasser le froid glacial qui règne dans ces murs hantés par le mal.

Dans les couloirs sombres et étroits, les ombres dansent au rythme des pas feutrés des invités, cachant les horreurs qui se déroulent dans l'obscurité. Les cris étouffés des victimes résonnent dans les recoins sombres, étouffés par les épais tapis qui recouvrent le sol. Les chambres à la décoration raffinée cachent les tourments des âmes perdues, condamnées à servir les désirs les plus vils des invités.

Et au cœur de ce cauchemar, il y a nous, les hôtesses forcées à satisfaire les fantasmes les plus sombres des invités. Nos corps meurtris et nos esprits brisés sont les témoins silencieux de l'horreur qui règne en ces lieux, de la dépravation qui consume tout sur son passage. Mais même dans les ténèbres les plus profondes, une lueur d'espoir brille encore dans nos cœurs meurtris, une lueur qui nous rappelle que même dans les pires moments, il y a toujours une chance de s'échapper, une chance de retrouver la lumière et la liberté que nous avons perdues. J'ai dû céder à plusieurs hommes de force depuis que je suis arrivée ici. Leurs mains avides et leurs regards lubriques me répugnent, mais souvent, je n'ai pas le choix. Ils m'attachent de force, et je me retrouve piégée dans un tourbillon de douleur et de dégoût. Je me sens sale, souillée par chaque contact, chaque caresse forcée.

Je ne me laisse pas faire, je lutte de toutes mes forces contre ces prédateurs déguisés en hommes distingués. Mais parfois, la peur et la douleur prennent le dessus, et je me retrouve à subir leur brutalité sans pouvoir m'échapper. Chaque nuit est un cauchemar sans fin, où je me bats pour préserver un semblant de dignité, même si je sais que c'est une illusion.

Je n'ai pas encore vu Adrian depuis la dernière fois. Son absence me laisse perplexe, et je me demande si mon esprit ne me joue pas des tours. Est-ce que c'était vraiment lui que j'ai vu ? Ou était-ce juste un mirage, une lueur d'espoir dans l'obscurité de cet enfer ?

Je me sens seule et désespérée, piégée dans ce cycle infernal de violence et de désespoir. Mais malgré tout, une lueur de détermination brûle encore en moi. Je refuse de me laisser briser par ce cauchemar, je refuse d'abandonner tout espoir de liberté. Un jour, je trouverai la force de m'échapper de ce piège, un jour je retrouverai ma dignité et ma liberté, coûte que coûte.

Et ce jour-là, Philippe et tous ses acolytes paieront pour leurs crimes, car je suis plus forte que ce qu'ils croient, et je suis prête à tout pour retrouver ma vie.

Je me tiens au milieu du salon, entourée des autres filles. L'atmosphère est lourde, remplie de silence et de regards perdus. Sarah s'approche de moi avec son habituel sourire réconfortant et me demande :

— Comment ça va ?

Je soupire, sentant le poids de notre situation peser sur mes épaules.

— Comme une fille qui a perdu toute dignité, réponds-je, la voix brisée.