Chapitre 4

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Il est parti.
Je me lève d'un bond,je regarde autour de moi. Il n'est nulle part.
Je cours vérifier à l'extérieur,il n y est pas non plus. Ni les arbres,ni la pelouse,ne pouraient me dire où le trouver. Je retourne à l'intérieur déçue.
J'aurai aimé qu'il me dise au revoir, ou au moins son prénom avant de partir . Malgré tout, je sais que je n'ai pas le droit de lui en vouloir, il a assez fait pour moi .
Je baisse mes yeux vers la place où il a dormi,je me sens un peu triste.
Je décide de m'en aller aussi.
Quand je me baisse pour prendre mon sac,je vois un bout de papier à côté. Je le prend et le lis.

" J'ai partir plus tôt,désolée Miss.

PS: Tu es plutôt jolie "

Owww il me trouve jolie! Non,je suis sûre qu'il a juste dit ça pour contre carrer avec le faite qu'il soit parti. Mais je ne peux pas nier que ça me fait plaisir, ce serait mentir.
J'espère que je n'ai pas bavé en dormant, ou pire ronfler ,et puis j'ai vraiment besoin d'une douche ,surtout mes cheveux.
Je met mon sac le sourire aux lèvres,puis sort de la cabane.
Le soleil brille,je regarde ma montre,il est 11heure.
Je me met en route ,bien que la faim se fait de plus en plus sentir.
Je n'ai pas du mal à retrouver mon chemin.
Quand je sors du parc et arrive sur la rue principale,je hèle un taxi . Celui se gare à une dixaine de pas devant moi. Je m'avance vers lui .
Le chauffeur est un homme d'une trentaine d'année je dirai,il m'a l'air d'un latino. Mais ce qui le rend particulier, c'est sa longue barbe qui lui descend jusqu'au torse. Je me moque de lui intérieurement.

-"Vous connaissez le cabinet médical d'un cardiologue ?" lui demande je.

-" Mais il y a plein des cabinet de cardiologues mademoiselle " me répond -t-il.

Je reformule ma question.
-Euh vous connaissez celui du docteur Taylor?"

-"Non désolé " me répond- t-il.

Qu'est ce que je pensais,bien sur que ce ne sera pas facile à trouver .

-"OK,merci quand même " dit je en commençant à m'éloigner.

-" On peut toujours essayer de le trouver" ajoute le chauffeur.

Je me retourne vers lui,ma lueur d'espoir revient.

-"Comment ? Lui demande je.

-" On va demander dans n'importe quel hôpital,ils doivent bien avoir une idée de l'endroit là bas . " me repond-t-il.

Cette réponse me redonne le sourire,je monte sur le siège arrière et il demarre.

...

Je suis assise dans la salle d'attente.

Après avoir fait le tour de deux hôpitaux, on a fini par nous donner l'adresse de celui qu'on cherchait . Tous ces aller retour m'ont coûté la moitié de ma fortune,mais n'ont pas servi à rien.
Je suis très stressée, mais qui ne le serai pas avant de rencontrer pour la première fois son père .
C'est comme être enfin proche de cette lumière au fond du tunnel,bien qu'on l'a tant espérer ,avoir peur de l'atteindre.
Je repasse encore et encore dans ma tête le discours que j'ai prevu de lui adressé depuis des années.
C'est enfin arrivé, le moment où il va pouvoir me répondre, je ne sais même pas si je suis contente qu'il soit arrivé.
J'ai entendu dire une fois que certaines choses doivent rester un mystère, est ce le cas de ce que je cherche à connaitre ?
La réceptionniste m'a regardée d'une drôle de façon avant de me dire de m'asseoir. Je me demande pourquoi. Peut être à cause de mes cheveux je suppose.
Devant moi,une petite fille est dans les bras de son père. Elle pourrai avoir 10 ans,la pauvre est malade.
Je le vois à sa peau très pâle, sa maigreur presque horrifiante.
La pauvre a à peine la peau sur les os.
Mais j'en arrive à envier sa place. J'aurai peut être donner quelque années de ma vie pour avoir un père qui m'aime. J'aimerai bien savoir ce que ça fait...
Peut importe,aujourd'hui,je ne suis pas venu pour ça,aujourd'hui je suis venue pour lui montrer que malgré ces paroles qu'il m'a dites il y a huit ans,j'ai survécu . Que je vais continuer à me battre pour réussir ma vie,je n'ai pas eu besoin ni n'aurai jamais besoin de son aide. Mais surtout il doit me dire pourquoi,pourquoi il s'est senti obligé de me blesser.

-"C'est à vous Monsieur" dit une infirmière à l'homme qui porte sa petite fille . Une rousse qui a un air aimable.

Il se lève ,sa fille toujours dans ses bras,et entre dans la salle de consultation. Je le regarde disparaître derrière cette porte.
Il n y a plus personne dans la salle d'attente,donc après ce sera à moi.
Je depose le pot de yaourt vide que je viens de finir sur la table,et commence à me tourner les pouces.
L'homme resort quinze minutes plus tard. Je vois l'infirmière se diriger vers moi.

-"c'est à vous mademoiselle, vous avez de la chance d'ailleurs,il n y a pas beaucoup de patients aujourd'hui, vu que n'avez pas de rendez vous" me dit elle.

Je lui sourit poliment en me levant,et me dirigeant vers la salle de consultation .
Arrivée devant la porte,la main sur la poignet,je m'arrête ,immobile.
Je doute à présent.
Mon coeur bat à tout rompre ,je sens mes jambes trembler.
Je ferme mon poignet gauche pour me donner de la force. Je baisse la tête et essaie de respirer calmement pour me calmer.
Et ce que quand je le verrai,j'apprendrai quelque chose sur moi? Saurai-je pourquoi j'aime tant lire?
Saurai-je pourquoi je suis allergique aux amandes alors que ma mère non?
Saurai-je pourquoi dès le plus jeune âge j'ai mis des lunettes pour lire?
Saurai d'où me viennent toutes ces manies que ma mère n'a pas?
Me reconnaîtra-t-il dès qu'il me verra ?
Me croira-t-il quand je dirai que je suis sa fille?

Tout s'embrouille et se mélange dans ma tête,j'ai beau pretendre le contraire,je sais que si il me rejette je ne m'en remettrai pas,ça me consumera...
Mais qu'est ce que je raconte,je ne suis pas venue ici pour qu'il m'aime! Enfin je crois...
Je lache la poignet et recule.
Quand je lève la tête,l'infirmiere me regarde étonnée, l'air de dire "ça va?".

-"Pouvez vous m'indiquer les toilettes s'il vous plait ? " lui dit je.

-"Bien sur,dans ce couloir au fond à gauche" dit elle en me pointant un couloir .

Je m'y dirige . Je marche d'un pas lent. Je sens comme si tout force m'a été retirée. Avez vous déjà été stressés au point de vous sentir très faible? comme si vous avez couru un km? Alors que vous êtes assis .
C'est mon cas à cet instant.
Je ne peux même pas mettre ça sur le compte de la faim vu que j'ai manger .
Arrivée aux toilettes, je m'appuie contre le mur, les jambes mis fléchies , les mains sur mes genou, la tête penchée.
J'essaye de me calmer. Quand j'y arrive à moitié ,je vais vers le mirroir .
Je fixe mon reflet.
Que pensera t'il quand il me verra?

Croyez moi,quand on vous à abandonné, vous vous souciez des fois plus de ce que celui qui est parti pense de vous,moins de celui qui est resté.
On croit que tout se résume à ça. Mais avec du recule,on y voit plus clair,mais c'est comme une marque indélébile.
J'essaie de me convaicre que je ne suis pas ici pour voir si on se ressemble,ou me soucier de ce qu'il pense de moi.
Au final je suis ici pour essayer de lui faire mal au coeur comme il l'a fait avec moi,et pour voir si il est capable de me dire ces paroles en face aussi.
Je defait ma natte et la refait plus soigneusement.
Je me rince le visage et l'essuie.

-"C'est pour ça que tu as fait tout ça,tu dois aller jusqu'au bout" pense je. Je me remotive.

Je sors des toilettes et me dirige à nouveau vers la salle de consultation,mais d'un pas décidé cette fois.
Si c'est un volcan endormi que je vais réveiller, qu'il en soit ainsi.
Je prend la poignet dans ma main,la tourne,et entre.

L'abandon d'un enfant est un sujet délicat, j'ai essayer d'en exprimer toutes les nuances,passage incessants de la colère à la tristesse.

Écrit en écoutant Si seulement je pouvais lui manquer de Calogero et yalla de Calogero.

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