Ebat politique - jordan bardella x gabriel attal

II

Chemise? Simple t-shirt? Jean skinny? Baggy? Décontracté? Elégant? 

Gabriel ne savait pas quoi mettre. Il était seulement dix heures du matin et était enfin venu le fameux samedi, date de rendez-vous fixée par le charmant Jordan de Grindr, et Gabriel était nerveux au plus haut point : il ne savait pas à quoi s'attendre, et ça le stressait énormément.

Il ne savait pas combien de temps ça allait durer, comment ça allait se passer, comment Jordan allait réagir, et Gabriel n'aimait pas ne pas savoir. C'était bien la première fois qu'il n'avait pas ses bases, auparavant, il ressentait, d'une façon ou d'une autre, les choses dans leurs grandes lignes : il savait se mettre dans les chaussures de quelqu'un, d'appréhender une situation, il savait prédire ce qu'un tel allait dire ou comment un tel allait réagir, mais dans cette situation-là, le jeune brun était perdu sur tous les points. Jordan était un parfait inconnu. Il est normal de ne pas savoir comment est une personne nous étant inconnue, mais Gabriel, de nature extraverti, avait cet avantage d'être facilement au contact de l'autre, il était donc déstabilisé du fait de ne pas avoir la main sur la situation.

Il faisait chaud ce samedi-là, alors Gabriel opta pour un ensemble en lin beige qu'il posa délicatement sur la bordure de son lit en attendant l'heure de rendez-vous. Pendant ce temps, il décida de s'avancer dans son travail scolaire, étant appliqué dans ses études. Néanmoins, il eut beaucoup de mal à se concentrer durant ces longues heures de travail, il ne pensait qu'à une chose : le rendez-vous avec Jordan cet après-midi.

A trois heures, Gabriel commença à se préparer, enfin, à s'habiller, il se préparait en réalité depuis midi, il stressait trop. Il avait pris une longue douche chaude, mis maintes et maintes crèmes sur son visage et sur son cou, avait longuement hésité sur quel parfum pouvait le plus plaire à Jordan ou encore s'épiler les sourcils et se raser. Il voulait charmer le charmeur, lui taper dans l'oeil. Il s'était même brossé les dents presque trois fois, de peur que son haleine soit repoussante.

L'heure de rendez-vous approchait dangereusement et il devait faire une demi-heure de transport à travers la capitale, il partit alors de chez soi pour se rendre au café Verlet. Son stress augmentait à chaque pas qu'il faisait. Dans le métro, son stress ne faisait que grandir. A chaque annonce de station, Gabriel avait les mains de plus en plus moites et il n'arrêtait pas de les essuyer sur ses cuisses, en vain. 

Il arriva enfin à la station finale et son cœur sortait de sa poitrine, il n'avait jamais été aussi stressé de toute sa vie. Il sortit du métro et se dirigea vers le café en titubant presque tellement ses jambes étaient engourdies par l'anxiété.

"Ressaisis toi, Gab!" se disait-il en boucle ; il avait si peur de faire mauvaise impression que ses mains tremblaient tant que des passants le regardaient d'un regard inquiet. 

Il était quinze heures cinquante-huit, et Gabriel était enfin là, devant le café. Il scruta la terrasse du café pour trouver Jordan, mais visiblement, il n'était pas encore là. Le jeune homme s'installa alors à une table dehors, le temps d'attendre le fameux Jordan, puis il prit en main la carte des boissons pour voir ce que le café proposait. Il se demanda ce qu'allait prendre Jordan.

"Tu réfléchis trop, Gab, patiente... ça ira" pensait-il en tapotant du pied. 

Soudain, lorsqu'il releva sa tête de la carte, il le vit au loin. Son cœur rata un battement. Jordan semblait être au téléphone et arborait une chemise rayée de blanc et de marron, avec un short beige. Il portait à ses yeux des lunettes de soleil et souriait, dévoilant des dents éclatantes. Gabriel rougit.

Plus Jordan se rapprochait de la terrasse, plus le cœur de Gabriel ne suivait plus. Mentalement, il était dans tous ses états, physiquement, il essayait de paraître détendu. Il n'avait pas le temps d'y penser que Jordan était apparu devant lui, mais ce dernier avait encore son téléphone collé à son oreille.