Moussaillon [BxB]

23: Subreptice

"Occupe-toi du reste.

-Oui capitaine."

Une fois en pleine mer et les ordres donnés, John est enfin disposé à m'accorder du temps. Il me fait signe de le suivre jusqu'à sa cabine.
Je prend une grande inspiration en entrant et il referme la porte à clef derrière moi.
Il jette son tricorne sur le bureau et passe une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre et me fixe comme s'il attendait quelque chose de ma part.

"Qu'est-ce que tu attends ? Déshabille toi."

Je suis prit d'un léger sursaut et reste bouche bée. Il soupire en déboutonnant sa propre chemise, impatient.

"Il est trop tard pour regretter Matty.

-J-je ne regrette pas ! Ne me prenez pas pour un sot je sais ce qui m'attendais en acceptant de vous suivre.

-Alors pourquoi me faire perdre mon temps ? Mets-toi au travail.

-C'est que..."

Je rougis en baissant la tête, l'estomac noué et honteux d'avoir été si naïf. Me mettre au "travail" ? Voilà qui me remet les idées en place.

"J'espérai une approche un peu plus...romantique."

Il pouffe en ôtant ses bottes après s'être débarrassé de sa chemise.

"Tu es un pirate maintenant, oublie ce genre d'inepties."

Je me pince les lèvres et mes yeux s'humidifient jusqu'à ce que je vois trouble. Il doit me trouver ridicule d'avoir eu de telles attentes...mais j'ai vraiment cru qu'il y avait quelque chose de spécial entre nous...
Je commence à retirer un bouton de ma chemise et quand je relève les yeux vers lui je le vois de dos se rhabiller.

"Que faites-vous ?

-Je ne suis plus d'humeur.

-Quoi..? Mais pourquoi ?"

Il replie ses manchettes en s'approchant de moi et pose une main sur ma joue, caressant ma pommette du pouce.

"Je ne trouve pas de plaisir à le faire avec quelqu'un qui n'en a pas envie.

-J'en ai envie.

-Alors ce sont des larmes de joie ?"

Je me tais et baisse les yeux en serrant les poings. Il va m'abandonner...c'est sûr, si je ne lui sers à rien je n'ai pas ma place à ses côtés...

"J'en ai vraiment envie.

-Ce n'est pas l'impression que tu me donnes.

-Laissez-moi vous le prouver."

Je prend mon courage à deux mains et me penche en avant sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il se laisse faire mais je le sens encore ennuyé. Il en faut plus.
Je déboutonne sa chemise et m'arrête à la moitié, envoûté par cette vue incroyable sur son corps encore luisant de son exposition à la chaleur du soleil et de l'exercice.
Je tend une main et frôle son pectoraux. Je me met à rougir incontrôlablement et la retire aussitôt.