chapitre cinquante trois.

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Point de vue Kilian Harris.




- Mais fermes les yeux Kilian ! Je n'arrive pas à me concentrer !

La voix autoritaire de ma petite sœur me fait doucement rire alors que je clos de nouveau les paupières, dissimulant mon rire comme je le peux.

- Tu préfères du rose ou du violet ?

- Je préfère que tu ranges le maquillage de maman avant qu'elle ne t'enferme à double tour pendant dix ans.

Le silence s'installe dans le salon et j'entrouvre une paupière avant d'éclater de rire quand mon œil se pose sur ma sœur, debout sur le canapé, les bras croisés sur sa poitrine et le visage fermé.

- Ok, va pour du violet, soupirais-je alors.

Ma sœur était tellement heureuse de me voir quelques jours à la maison qu'elle ne m'avait pas lâché. J'avais donc passé mes journées avec elle et, elle me forçait à la suivre dans toutes ses idées et ses plans foireux.

On avait, en deux jours, cassé le vase préféré de notre mère en jouant au football dans le salon, défiguré les poupées de ma sœur - ce qui fut sans doute mon activité préférée - et me voilà maintenant en train de jouer le pantin pour ma sœur qui teste sur moi le maquillage hors de prix de notre mère.

Nous allons nous faire tuer.

- Est-ce que tu veux du rouge à lèvre ? me demande ma sœur quand j'ouvre enfin les yeux.

- Je pense qu'on va s'arrêter ici, soufflais-je en observant mon reflet dans le petit miroir de ma sœur.

Je ne ressemble à rien. Si ce n'est à un coloriage sur lequel elle aurait dépassé de tous les côtés en mélangeant toutes les couleurs qui ne vont strictement pas ensemble.

- Tu vois, t'es même pas drôle. C'est pour ça que tu n'as pas de copine.

J'écarquille les yeux alors qu'elle me lance un regard fier, accompagné d'un sourire moqueur.

- Toi non plus, t'as pas de copain, d'abord.

- Oui, peut-être, mais moi j'ai encore des dents de lait, me nargue Phœbe en m'ôtant les mots de la bouche. Toi, t'es déjà vieux et t'as bientôt des cheveux blancs.

- Alors ça, c'est complètement faux.

- C'est complètement vrai.

Je lui lance un faux regard menaçant alors qu'elle me sourit de la manière la plus innocente du monde, en me montrant ses petites dents d'enfants ainsi que le trou visible entre celles-ci, à cause de la dent qu'elle a perdu il y'a deux jours.

J'allais lui dire de courir vite pour sauver sa vie, quand la porte de la maison s'ouvre doucement. Phœbe écarquille les yeux et me lance un regard de détresse, alors que mes lèvres s'étirent en un sourire amusé.

- J'en connais une qui va se faire punir, chantonnais-je en chuchotant alors que ma petite sœur s'empresse de rassembler le maquillage et de le jeter dans les boites prévues à cet effet.

Play with fire ( Tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant