chapitre cinquante quatre.

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Le point de vue changera au cours du chapitre.










Point de vue Kilian Harris.







Le soleil se couche au dessus de nos têtes alors que je roule sur la route maintenant déserte, Nora à mes côtés, admirant le paysage vert qui s'offre à nous.

Depuis notre nuit à la belle étoile la semaine dernière, nous ne cessions d'enchaîner des soirées isolés de tous, perdus dans la nature, à dormir n'importe où et à nous mettre dans des plans plus bourbiers les uns que les autres.

Le dernier plan foireux remonte à deux jours en arrière. Jules avait réservé des chambres d'hôtel en périphérie de New-York. Mais, au moment de nous y rendre, il s'est rendu compte qu'il avait réservé un hôtel du même nom. À sept heures d'ici.

C'est de cette manière que nous nous sommes retrouvés à dormir dans nos voitures, sur les sièges arrières, dans les coffres et même dans l'herbe pour certains. C'était une catastrophe.

Mais c'était tellement drôle.

Dans un silence assourdissant, je conduis alors afin de rentrer de l'une de nos énièmes soirées sur l'une des énièmes plages de la ville, les mains serrées autour du volant, alors que je sens le regard insistant de Nora peser sur ma personne.

Depuis une semaine maintenant, je sais qu'elle remarque quelque chose d'inhabituel dans mon comportement. Quelque chose que je n'avais pas envie de lui dire. Quelque chose que j'espérais qu'elle ne remarque pas.

Mais pourquoi est-ce qu'elle a une putain de facilité à lire en moi ?

Son regard ne me quitte pas, comme si elle me harcelait silencieusement de questions et, je crois que cette situation est bien plus pesante que n'importe quel mot qu'elle pourrait bien pouvoir prononcer à voix haute.

Alors, quand je vois une opportunité se présenter, je stationne sans délicatesse la voiture sur le bord de la route, au beau milieu de nul part.

Nora fronce aussitôt les sourcils.

- Qu'est-ce que tu fais ? Et ne me fais pas le coup de la panne, ça ne marche pas.

Je lève les yeux au ciel en lui lançant un regard blasé, avant de laisser retomber ma tête contre l'appuie tête de mon siège, sous son regard interrogateur et inquiet.

- Il faut qu'on parle, soufflais-je finalement.

- En général, quand quelqu'un dit il faut qu'on parle, c'est très mauvais signe.

Je lui lance un nouveau regard qui fait aussitôt disparaître le minuscule sourire de ses lèvres, puis, elle m'incite finalement à continuer tout en demeurant la plus silencieuse possible.

- Je ... j'inspire une grande bouffée d'air tout en fixant mon regard sur la route qui s'étend en face de nous. L'Université de Charlotte m'a contacté la semaine dernière.

J'aperçois du coin de l'œil Nora se redresser légèrement, puis, quand j'ose enfin poser les yeux sur elle, je ne vois que ses sourcils froncés et sa bouche entrouverte.

Play with fire ( Tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant