De toute façon je vais mourir.

Désaccord

"STOP."

Le comte Transi venait de s'interposer, le plus simplement du monde, entre les deux Limiers et leurs serviteurs, pour qu'un combat n'éclate pas au milieu de sa fête probablement. La jeune duchesse fit un signe de la main à son majordome, qui s'arrêta instantanément, une milliseconde après que le comte Transi ai ordonné d'arrêter le combat. Le jeune comte Phantomhive lui, resta sur ses gardes, pendant que Sébastian se plaçait derrière lui.

"Ce n'est pas très correct d'attaquer mes invités duchesse..."

"Je vous demanderai de bien vouloir me pardonner.", répondit Lily avec un sourire énigmatique sur les lèvres.

"Pff, je suppose que c'est vous qui avez engagé le combat comte.", soupira Aloïs.

Le Limier se défendit en disant que "la duchesse" connaissait bien trop d'information sur eux.

"Mais voyons, c'est normal de chercher des choses sur nos coéquipiers, j'aurai fais la même chose à sa place!", répondit le comte Transi. "Bien, je propose que nous recommencions tout depuis le début! Je suis le comte Aloïs Transi, je suis un limier de la Reine!"

Ciel le regarda avec stupéfaction, avant de grommeler quelques phrases incompréhensibles.

"Pardon, tu peux répéter s'il te plait, nous n'avons pas entendu.", ricana Transi.

"Je suis Ciel Phantomhive, je suis un limier de la Reine, spécialisé dans les enquêtes et les exécutions.", dit-il avec humeur.

La jeune fille fit un pas en avant, se courba légèrement et afficha un sourire indéchiffrable.

"Je m'appelle Lily Allen, je suis une duchesse, limier au service de sa majesté, spécialisée dans les enquêtes... Et dans l'espionnage!", énonça-t-elle en relevant la tête avec un regard froid et vide.

"L'ange immortel" avait parfaitement dosé le son de sa voix et l'expression de son visage pour créer un effet lugubre, et vu la tête des garçons, ça avait marché. Une longue pause de plusieurs dizaines de secondes s'installa, avant que la jeune fille ne reprenne son sourire mystérieux.

"Et comme tout espion qui se respecte, j'ai recueilli beaucoup d'information sur vous..."

"Oh, que c'est amusant, que sais-tu sur moi?", demanda l'hôte en tapant dans ses mains tel un enfant.

"Je sais de quel village vous venez, quel était le nom de votre frère, ce que le comte Transi vous à fait, etc. Enfin... Je n'ai pas vraiment eu besoin de chercher pour le comte, il parlait sans cesse de vous, même en ayant les conduites les plus déplacées."

Aloïs la regardait fixement, se retenant manifestement de vomir, ou de pleurer, et Ciel paraissait épuisé et horrifié.

"E-et moi?"

"Je connais la date de l'incendie, toute la partie de l'enlèvement, et le secret de votre majordome."

"Comment..."

"C'est plutôt simple de deviner que nos trois majordomes sont des démons, vous avez vu leurs yeux?"

Les deux comtes restaient stupéfiés face à la jeune duchesse, qui trouvait apparemment la situation tordante, retenant la commissure de ses lèvres pour s'empêcher de sourire.

Comment avait-elle fait pour avoir autant d'informations fiables en si peu de temps? 

Comment s'y prenait-elle pour contrôler ses expressions faciales aussi facilement?

Comment pouvait-elle leur glacer le sang tout en restant magnifique?

Ils avaient tellement de questions, que celles-ci se bousculaient dans leur cerveaux, ne trouvant pas de réponse adéquates à leurs interrogations. La jeune fille avait réussi en moins d'une heure à les mettre hors jeu. Si elle avait voulu, et que Sébastian n'était pas encore revenu auprès de son maitre, elle aurait pu à elle seule, avec ses capacités physiques et mentales, à immobiliser Ciel complétement.

"Sur ce, je suis épuisée, je vais donc prendre congé, et rentrer chez moi me reposer."

Lily s'inclina, et passa devant les deux comtes, avec sont majordome, et sa robe à froufrous. Elle rentra rapidement à son grand manoir, vide et froid, essayant de trouver le sommeil, sans succès. Pourquoi fallait-il qu'elle ait un passé si traumatisant? Qu'à cela ne tienne, elle pouvait prendre un dossier à examiner. Oui, c'était parfait, elle pourrait s'aérer un peu l'esprit en faisant autre chose. Oui, c'était ça, réfléchir lui permettrait de ne plus penser à leurs mains répugnantes... La duchesse s'installa, peu convaincu par ses réflexions, à son bureau en bois ciré, attrapant au hasard une feuille sur la pile de dossier gribouillé d'informations plus ou moins utiles.

"Affaire Weston... Date prévue... Lieue... Conseil... Ordre... Cette affaire semble parfaite pour me changer les idées.", marmonna la jeune fille.

Elle prit son porte-plume, avec sa lueur violette légèrement irisée, et écrivit une lettre pour entrer au début de l'année suivante dans la prestigieuse école. Le plus gros problème restait le statut de l'école; ils avaient des attentes extrêmement dures, mais surtout, c'était un établissement entièrement masculin?

"Voilà enfin un défi à la hauteur..."

⩫     ⩫     ⩫

Aloïs resta sur le balcon plusieurs minutes avec Ciel, ne se sortant toujours pas de l'image de la jeune fille. Elle avait découvert leurs secrets les mieux gardés, en moins de deux mois! Même s'il le cachait, il avait très bien vu le saut de la duchesse quand Sébastian avait tenté de l'attraper. Elle qui paraissait si délicate, si fragile, pourrait tuer un ministre sans aucune hésitation, de ses mains. Si Ciel agissait dans le monde de l'ombre, et lui de la lumière, la jeune duchesse se trouvait entre les deux, se trouvant dans des réceptions avec énormément de monde, elle serait capable de tuer la moitié des personnes présentes, sans être soupçonnée.

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Ciel resta sur le balcon également, mais pas pour la même raison que son hôte. Il ne parvenait plus à aligner deux pensées cohérentes dans sa tête, et ne voyait que cette jeune duchesse.

Au tout début de leur rencontre, elle avait paru si frêle! Et elle avait enlevé son masque pour en mettre un autre, en une fraction de secondes. Durant cette même fraction de seconde, Lily avait parlé du feu comte Transi, et une expression de haine et de mépris avait inondée son visage, basculant vers de la peur et de la tristesse, avant de redevenir neutre.

Mais au milieu de toutes ces pensées, questions, remarques... La seule chose qui frappa finalement les deux comtes fut la beauté extraordinaire de la nouvelle impitoyable Limier de la Reine.