2. Hugo - Cauchemar

50 10 6
                                    

Un verre qui se brise, un cri de douleur puis plus rien..

Je me réveilla en sursaut, de la sueur coulait sur mon front. Est-ce un cauchemar ou seulement la vraie vie? En ce moment je ne distinguais plus la différence...

Je décida de descendre à la cuisine pour voir ce qu'il se passait. Je passa dans le salon, il était sombre, seule la télévision éclairait la pièce, cinq bouteilles de bière se trouvaient sur la table basse. Papa.. Il avait recommencé à boire.. encore et encore il se laissait couler dans cette addiction.. Elle lui faisait du mal, mais pas seulement à lui.. Ma mère en souffrait beaucoup, mentalement comme physiquement...

Quand j'ouvris la porte de la cuisine, je vis ma mère sanglante, elle avait reçu un coup de poing et elle saignait en dessous de l'œil.. Ma mère, cette femme merveilleuse, qui endure en silence, qui se bat contre un monde trop fort pour elle...

Mon père était parti par la porte arrière, en la laissant seule dans la souffrance.. Je m'en voulais de ne pas être intervenu plus tôt..

Mon père était pour moi la vision de l'enfer, c'était le mal incarné. Il se transformait, sans le vouloir, en une personne moche et insensible..

J'allai chercher des pansements lorsque j'entendis un bruit sourd.. un coup de feu!

Je revins en courant et aperçus ma mère au sol et mon père qui s'enfuyait, une arme dans les mains.

Je n'arrivais pas à bouger, je devais dire quelque chose mais mes yeux n'arrivaient pas à se détacher de ceux de ma mère.

Pris de panique j'appella les urgences.

Je m'asseyais à côté de ma mère et la vit pleurer.. Ce n'était pas la première fois que je l'a vis pleurer mais cette fois ci, des larmes me coulaient aussi sur la joue..

Quelques minutes les urgences arrivèrent suivies de la police. Ils sortirent un brancard pour transporter ma mère et l'emmenèrent dans le camion.

La police s'approcha de moi et me questionna d'un air inquiet :

- Comment vas-tu gamin..? Ne t'inquiète pas pour ta mère, l'hôpital s'en occupe, elle a été touché à l'épaule, cela devrait aller.

- Je ne comprends plus rien.

- Eh petit ne t'inquiète pas pour elle! Si tu veux nous aider, peux-tu nous dire qui a tiré sur ta mère? Est ce que tu l'as vu?


"Que faire, dénoncer mon père ? Non, je ne pouvais pas, il restait un homme formidable..C'était juste..l'alcool. Est ce que maman aurait voulu le dire à la police?"

- Ça va gamin, me demanda la police, alors as tu vu quelque chose?

- Non, rien..

- Bon d'accord merci, tu souhaites accompagner ta maman à l'hôpital ?

- Oui j'y vais

Après être entré dans le camion, je repensa à ma discussion avec la police..

"Pourquoi je ne l'avais pas dénoncé? Il faut que je le fasse! Pour maman."

Après avoir passé la nuit à l'hôpital, je devais partir pour aller au lycée. Ma mère s'était réveillée et allait mieux mais il fallait qu'elle reste encore 2 nuits avec les infirmières.

Je pris le bus et arriva dans ma classe, fatigué, je m'endormis en cours de mathématiques. La prof me réveilla soudainement :

- Hugo! Dans le bureau du proviseur! Tout de suite!

Je me leva silencieusement sous le regard pesant de mes camarades et sortit de la salle.

Je me dirigea ers le bureau lorsque ma vue se brouilla, ma tête commença à tourner je tomba, je n'arrivais pas à me relever et puis plus rien, le noir

Lorsque j'ouvris les yeux Mm.Cara, l'infirmière se trouvait devant moi avec des yeux inquiets. Je me leva et lui demanda ce qu'il s'était passé, elle me regarda et m'expliqua qu'elle m'avait trouvé dans le couloir, allongé et inconscient. Elle m'autorisa à rentrer chez moi pour me reposer.

Arrivé devant chez moi, j'avais peur, peur de cette personne qui y habitait, mon père.. Après plusieurs minutes à regarder ma maison, je m'écroula devant la porte d'entrée.

A qui en parler? Pas d'amis, pas de famille... Il me manquait quelqu'un. Mais qui?

Je déposa mon sac devant le portail et marcha.. Je repensais à tout, je me sentais mal, une sorte de vide. les larmes commencent à couler, pourquoi moi?

Lors de mon retour à la maison il n'y avait personne. Je decida de retourner dans ma chambre et pris un morceau de papier, je marqua tout ce qui me rendait malheureux et je la déchira en mille morceaux. La pluie commença à tomber lorsque j'entendis mon père rentrer. Je descendis et le vis, une bouteille à la main, il s'approcha de moi et me pris par le col, il hurla :

- C'est de ta faute tout ça! Pourquoi es-tu là !Qu'est ce qu'il c'est passé dans ma tête quand j'ai dis que je voulais avoir un enfant! Tu gâches ma vie, tu ne sers à rien, sors de là! Sors! Je ne veux plus de toi!

Je sortais en courant,  je ne pleurais même pas, la seule chose que je ressentais c'était de la haine, du mépris envers cette personne. Je couru encore et encore jusqu'à arriver au commissariat de police et j'entra en furie.

J'hurla :

- C'est lui! C'est Simon Smith, père de famille et mari de ma mère Jessica Smith, c'est lui qui a tiré sur elle, c'est lui qui l'a blessé, c'est lui qui la frappe tous les jours et c'est lui qui a brisé la famille, c'est lui qui boit sans s'arrêter et enfin, c'est de sa faute si je suis là aujourd'hui et seulement de la sienne! Qu'il soit maudit, je le hais!

Plusieurs minutes plus tard je me retrouva dans une salle sombre et froide. Deux policiers étaient face à moi, un homme et une femme. Ils me parlaient, me posaient des questions, cela dura environ 1 heure. Vers la fin de l'interrogatoire il me parlaient des dernières procédures à mettre en place mais je n'écoutais plus j'étais absorbé par le souvenir de mon père avec le pistolet, cette image revenait sans cesse.

La seule chose que j'entendis était "famille d'accueil"

"Famille d'accueil"

"Famille d'accueil"

Maman..

Plus de maman..

Une autre

Une remplaçante

Apres être rentré chez moi je vis la police qui était déjà sur place. Tout résonnait dans ma tête...Le son des sirènes, la lumière bleu et rouge, mon père, menotté et entouré de deux policiers. Il me lança un dernier regard, il était ivre, n'éprouvait aucun sentiment, il était vide.

À suivre..

La lettreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant