One Piece Mont d'Or X OC

Partie 21

Lorsque Mont D'Or ouvrait ses yeux, il se trouvait à nouveau dans une cellule sombre, seul. Il ne pouvait se relever à cause de sa blessure et n'eut d'autre choix que de rester assis contre l'un des quatre murs qui l'entourait, souffrant et perdu. L'amiral Borsalino les avaient-ils capturés de nouveau ? S'apprêtant à sombrer dans un énième coma, il parvenait à entendre un échange de voix de l'autre côté des barreaux, celui d'un homme et d'une femme. Leur résonance se faisait plus grande alors qu'ils approchaient la cellule, et le ministre constatait avec effroi qu'il s'agissait de sa fiancée et du commodore qui les avait piégés plus tôt dans la ville. Il regardait le poignet de la jeune femme qui ne montrait plus le bracelet piégé, et sentait son cœur s'effondrer alors qu'elle serrait ses bras autour de Wynce :

- Da-Dalian... Pourquoi...

Le regard de Dalian était évasif, presque vide, ce qui ne lui ressemblait pas du tout ; dans une nouvelle tentative de se lever, sa blessure s'ouvrait davantage, lui arrachant un cri de douleur sec. Le commodore attrapait la taille de la femme qu'il avait volée au ministre et la tirait un peu plus vers lui :

- Nous assisterons à l'exécution de ce pirate bientôt. Il y paiera tous ses crimes.

Il encourageait Dalian à le suivre et disparaître dans la pénombre de l'endroit, et elle jetait un dernier regard au pirate avant de le suivre, sous les supplications inaudibles de celui-ci :

- Dalian, attends ! Ne me laisse pas, je... DALIAN !

Un grand tourbillon noir le hâpait alors qu'il plongeait dans le coeur de celui-ci, et une mélodie familière résonnait autour, un morceau de violon qui avait pour effet soudain de l'aider à se relaxer. Il se souvenait alors de ce morceau qu'il avait joué en duo avec Dalian dans la salle du trône pour l'impressionner, et il sentait que l'on tirait son corps vers un autre endroit, sans pouvoir réagir ou voir ce qui se passait. Peut-être était-il traîné sur la plateforme d'exécution où il allait vivre ses derniers instants. Les visages de Mama et des ses frères et sœurs défilaient alors devant lui, et le dernier qui lui apparaissait était celui de cette femme qui était tombée dans ses bras tout droit du ciel, et qui avait fait battre son cœur si vite tant de fois.

"Tiens ? Ministre Mont D'Or ! Que faites-vous ici ?"

Le timbre féminin qui l'avait appelé n'était pas celui de la jeune femme. Devant ses yeux ébahis apparaissait l'apprentie de Streussen, qui avait donné ses grands et fascinants yeux verts à Dalian.

- Tu es... Magnolia ? Est-ce que je suis...

- Pas encore, l'interrompait-elle. Mais ne t'avise pas de laisser ma fille toute seule ! Ton heure n'est pas venue.

Elle s'agenouillait auprès de lui, un large sourire au lèvres :

- Merci, de m'avoir accordé une place au cimetière de Mama. Je sais que tu as fait beaucoup de concessions auprès d'elle pour obtenir une réponse positive. Je ne pouvais pas demander un beau-fils mieux que toi !

Elle lui tendait ensuite sa main :

- Je sais que tu va prendre soin de ma précieuse petite perle. De tes frères et sœurs, tu es sûrement le plus cultivé et passionné, et elle y sera bien plus sensible que tu ne puisses le croire. Allez, lève-toi ! Elle t'attends avec mon Mari de l'autre côté.

Hésitant, il attrapait le bras qu'on lui tendait, se relevant sans douleur cette fois :

- Berrie, il...

- Dis lui que j'apprécie beaucoup qu'il vienne me visiter tous les jours au cimetière. Nous nous reverrons !

L'image de Magnolia disparaissait petit à petit dans un écran de fumée, et Mont D'Or sortait brusquement de son long coma, découvrant qu'il se trouvait dans sa chambre, suivi d'un bruit sourd à côté de lui. Il découvrait une chaise renversée au sol et deux pieds derrière orientés vers le plafond. Surpris, il regardait son futur beau-père se relever maladroit, mais très content de le voir réveillé :

- Loué sois le ciel, vous vous êtes enfin réveillé, Ministre Mont D'Or ! Nous étions tous tellement inquiets !

Il déplaçait sa chaise dans le bon sens avant de d'y rasseoir, dépoussiérant son costume d'une coupe toujours impeccable :

- Voilà une bonne semaine que vous étiez inconscient. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons gardé les affaires de Cheese Island en ordre avec Dalian !

Le ministre plaquait une main sur son crâne, contenant le mal de tête qui l'avait subitement pris :

- Dalian... Ou est-elle ?

Le pianiste se dépêchait d'appeler une servante pour lui demander une tasse de thé avant de lui répondre :

- Elle à beaucoup veillé sur vous et se repose dans sa suite. Je la préviendrai de votre éveil dès qu'elle se sera suffisamment reposée, cela vous va ?

Il hochait la tête en retour, ce souvenant subitement de cet étrange échange qu'il avait eu avec Magnolia durant son coma. Il hésitait un moment, mais décidait d'en parler après tout :

- Berrie, cela va te paraître très étrange, mais...

Il se ravissait juste après :

- Non, oublie ce que je viens de te dire.

- Mais je vous écoute, Ministre Mont D'Or ! Vous pouvez tout me dire. Avez-vous besoin de quelque chose ?

- Pendant ce long sommeil, j'ai... J'ai vu Magnolia.

Surpris, Berrie lui faisait signe de continuer :

- Vous avez vu ma femme ? Que vous a-t-elle dis ?

- Elle à appelé Dalian sa "précieuse petite perle". Et... Elle vous remercie de la voir au cimetière tous les jours.

Sans voix, Berrie fixait le ministre, une larme roulant sur sa joue. Sentant Mont D'Or gêné de l'avoir mis dans cet état, il lui adressait un geste de la main :

- C'est bien ainsi que Magnolia appelait notre fille. Je vous crois, Ministre. N'en parlons pas à Dalian pour le moment, ce sujet est toujours assez sensible pour elle en ce moment.

Il remerciait la servante qui leur avait apporté le thé, et versait une tasse à Mont D'Or en tâchant de rester positif :

- Les ministres Galette et Opéra sont venus vous visiter tous les jours. Je pense qu'ils vous tiendrons informés de la situation au château avec Mama. Elle prépare avec impatience votre Mariage !

- Mama sait-elle ce que le groupe de Marine avec lequel elle avait passé un accord l'ont trahie ?

Berrie affirmait d'un signe de tête :

- Nous ne lui avons pas dit pour votre blessure grave, mais elle est informée de la trahison des Marines. Cela l'a beaucoup énervée, et nous avons taché de la distraire au mieux afin qu'elle ne fasse aucune esclandre avec l'amiral Borsalino.

Le ministre ne s'étonnait pas de la réaction de Mama, et avalait une gorgée de son thé sur le reste des informations que lui apportait son beau-père. Il se soulageait que Dalian ne soit pas partie avec Wynce, et intérieurement, maudissait le commodore pour l'intérêt qu'il avait montré envers elle. Il trouverait un moyen d'avoir sa peau un jour, sans doute...