1. L'anniversaire de Ginny.

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Assise, Hermione Granger fixait les quatre murs nus de son petit bureau. Elle soupira et jeta un regard impatient à sa montre.

'Encore cinq minutes,' se dit-elle. 'Il a intérêt à être à l'heure pour que je puisse sortir d'ici.'

Il avait un rendez-vous fixe tous les lundis après-midi à cinq heures moins le quart. Il n'était jamais en retard, et ne restait jamais plus que les quinze minutes prévues, mais aujourd'hui plus qu'un autre jour elle l'attendait impatiemment. Elle regarda sa montre une fois de plus. Jamais son travail ne lui semblait plus routinier et ennuyeux qu'en fin de journée – même si travailler dans le Département des Indemnisations de Guerre à Gringott n'avait jamais été précisément excitant. Oh, qui est-ce qu'elle croyait tromper ? Elle était le Département des Indemnisations de Guerre ; il n'y avait qu'elle et ce petit bureau qu'elle occupait. Ça se tenait, supposait-elle, que sa vie se réduise à ça. Après tout, elle recevait également des chèques mensuels du Ministère pour ses efforts, alors qui était mieux placé pour prendre en charge les comptes pour tout le monde ?

Elle fut tirée de ses pensées par le bruit de pas qui s'arrêtèrent juste à sa porte. La porte était toujours ouverte, sauf pendant ses rendez-vous, et il savait qu'il pouvait entrer. Pourtant, chaque semaine il s'arrêtait à la porte jusqu'à ce qu'elle l'invite à entrer.

« Bonjour, Professeur Snape, » lança Hermione sans tourner la tête. « Entrez, je vous en prie. »

Elle l'entendit entrer et fermer la porte, et elle se tourna pour le regarder. Il avait vieilli depuis le temps où il était son professeur, à la fois à cause du temps écoulé et des épreuves qu'il avait traversées, mais il demeurait cependant très semblable à celui qu'il avait été. Ses cheveux noirs lui tombaient toujours sur les épaules, même si maintenant on y voyait des traces de gris. Il s'habillait toujours en noir de la tête aux pieds, et son visage affichait toujours le même air rogue. Il était tel qu'elle se le rappelait de ses cours de Potions.

« Je vous ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça, Miss Granger, » se plaignit-il en prenant place sur la chaise qui faisait face à son bureau. « Il y a des années que je ne suis plus professeur. »

« Eh bien, tant que vous ne me donnerez pas l'autorisation de vous appeler par votre prénom, Monsieur, je ne vois pas quel autre nom je pourrais vous donner, alors il faudra bien que vous vous y fassiez. » Il y avait eu un temps où elle n'aurait pas osé lui parler de façon si directe, mais ça faisait trois ans maintenant qu'elle le voyait toutes les semaines, et elle savait exactement ce qu'elle pouvait et ne pouvait pas dire. Comme elle s'y était attendue, il ne fit pas de commentaire, et elle ouvrit le dossier qu'elle tenait devant elle.

« Je présume que vous venez faire votre retrait habituel ? » demanda-t-elle d'un ton professionnel. Il hocha la tête, et elle sortit du dossier un morceau de parchemin.

« Signez ici, » dit-elle, lui passant plume et parchemin. Il signa rapidement, et elle lui tendit une petite bourse de velours ornée du sceau de Gringott. « Vingt gallions. »

Il ramassa la bourse et se leva, lui adressant un signe de tête. « Bonne soirée, Miss Granger. »

« A la semaine prochaine, Professeur, » répondit Hermione. Avant qu'elle n'ait fini sa phrase, il était déjà sorti. Elle sourit toute seule et secoua la tête. Il y avait des choses qui ne changeraient jamais, et Severus Snape était l'une d'entre elles.

D'accord, plus personne ne l'accusait d'être un Mangemort maintenant ; pas après que les souvenirs de Dumbledore aient si clairement montré qu'il avait lui-même donné ordre à Snape de le tuer afin de préserver son statut d'espion. Mais l'homme était toujours aussi hargneux et inamical qu'il l'avait toujours été.

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