"Concours pour les 70 abos"

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( concours de Chaton_Givre_26 ) 

  Un cadeau offert par d'eux


     Cela faisait maintenant une semaine que ces deux étrangers qui se prétendent être mes frères  étaient arrivés au grand-duché, et ceci me rendait plus que sceptique

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     Cela faisait maintenant une semaine que ces deux étrangers qui se prétendent être mes frères  étaient arrivés au grand-duché, et ceci me rendait plus que sceptique. Je les observai tout le temps de loin, cachée derrière un arbuste ou un mur. J'avais beau les prendre de haut, ils me fascinaient au plus au point, particulièrement parce que l'un ne souriait jamais tandis que l'autre le faisait perpétuellement.   

    Ni les domestiques de la résidence, ni le Grand-duc et la Grande-duchesse n'en avait déjà fait référence, et pour cause, je me rendis bien assez tôt que leur présence était à la limite du tabou.

  Je me rappelle de ce jour où après avoir fini mes leçons matinales, ma gouvernante m'avait permise de me rendre au jardin. Accompagnée donc de Nana, ma nourrice, je sortis  prendre l'air frais, une ombrelle à la main. Je pensais que la promenade serait aussi paisible que ce que je pensais, mais je changeai vite d'avis. 

  Au milieu des arbustes de roses et de rhododendrons était adossé contre un arbre l'un des deux jumeaux , plus précisément le cadet, Sod.

  Malgré ses quatorze ans, ce qui faisait de lui mon ainé de cinq ans, il avait l'apparence d'un enfant de cinq ans. Ses longs cheveux noirs  attachés simplement en une queue-de-cheval basse et ses vêtements  complètement différents de ceux que portait habituellement notre famille   lui donnaient une aura presque mystique. Son sourire habituel sur le visage, les yeux clos, il caressait pensivement un chat touffu aux poils blanc.  Il y avait également une petite mésange bleue endormie sur son épaule  et un papillon jaune sur le bout du nez.

  Doucement, il ouvrit ses yeux à moitié ce qui me laissa voir, malgré la distance,  sous ses longs cils noirs le rouge pâle de ses iris. Le papillon se détacha aussitôt de son nez et s'envola au loin, ce qui laissa mon ainé le suivre des yeux d'un air rêveur. Il  baissa la tête et cessa alors de caresser le chat qui émit un miaulement avant de frotter sa tête contre le dos de sa main.

   - Bonjour, Aude, lança-t-il alors.

  J'écarquillai les yeux de surprise avant d'adopter un air méprisant et ne répondis pas. C'était la première fois que j'entendais la voix de mon frère. Elle était plus douce et plus grave que ce que je pensais, ce qui me crispa quelques instants. Il leva alors la tête ce qui me permis de le regarder dans les yeux la première fois et me fit reculer. 

    Son regard n'était pas celui d'un adolescent de quatorze ans et encore moins d'un enfant de cinq ans. Son regard était tout et rien à la fois. J'avais l'impression qu'il avait vu la vie comme il avait vu la mort. J'avais l'impression qu'il connaissait tout de moi comme il me connaissait. J'avais l'impression qu'il était MOI.

   C'était si perturbant que je lâchai mon ombrelle et m'enfuis. Je ne fis pas attention aux cris de Nana, je souhaitais juste m'éloigner le plus possible de Sod sans lui jeter un coup d'oeil en arrière. Et durant toute ma course jusqu'à ma chambre j'avais eu l'impression que son rire méprisant résonnait dans mon pauvre crâne

    Je n'avais pas croisé Sod ou Sec de la journée après cet incident, comme s'ils m'évitaient où quelque chose du genre. La seule  chose qui était en lien avec  eux que j'ai pu voir du reste de la journée était le chat blanc et touffu qui était sur les genoux de Sod. Il s'était glissé dans ma chambre en escaladant jusqu'à mon balcon. Je me rendis compte de sa présence lorsqu'il se mit à miauler.  Et donc, comme l'avait fait mon frère je le pris sur mes genoux et me mis à le caresser.

  Le lendemain, je me rendis encore une fois dans les jardins de la résidence, cette fois-ci seule. Alors que je marchai en rêvassant je vis la Grande-duchesse, ma mère. Il était rare que je l'aperçoive. Les domestiques ainsi que Nana nous disaient à moi et ma petite soeur qu'à cause de sa santé fragile elle restait à l'intérieur et ne pouvait que rarement sortir dehors. Et telle les enfants que nous étions nous les crûmes.

  Je me dirigeai donc vers elle pour la saluer et peut-être avoir un peu de son attention. Je me figeai aussitôt, serrai les poings jusqu'à que mes ongles percent la peau de mes paumes et observai, les sourcils froncés, la scène qui se passait devant moi.

  Mère souriait malgré son visage fatigué et légèrement amaigri en regardant Sod avec tendresse et vie tout en caressant la tête de Sec qui tenait le chat dans ses bras . C'était la première fois que je voyais cette expression chez elle. Habituellement, lorsque elle était présente, son regard était vide et sa bouche figée en une grimace neutre.

  Je ne savais comment définir exactement ce que je ressentais en voyant qu'elle exprimait son amour pour la première fois à quelqu'un. Et le fait qu'elle le fasse envers mes deux frères qui été évités de tous renforçait ce sentiment intense.

    Sec tourna alors ses iris noires et étroites vers moi mais je me cachai rapidement derrière un buisson, retenant mes larmes,  avant de disparaitre.

  Le soir même, le chat blanc refit son apparition. Comme hier, je le pris dans mes bras et me mis à la caresser. Je m'aperçus alors qu'il avait quelque chose autour du cou. Je le pris avant de me rendre compte que c'était un bout de papier, que je déroulai et lus.

  " Bonsoir, Aude, désolés pour le malaise que nous causons en toi, ce n'est pas notre but. Nous espérons tout de même entretenir une bonne relation fraternelle. Le chat que tu as actuellement sur les genoux est une femelle, elle s'appelle Nuntius. Elle semble t'aimer, ce qui est une bonne chose vu qu'elle est attirée par la pureté. Nous espérons que tu passes une bonne nuit en sa compagnie

  Sec et Sod"

  Et sur l'écriture fine et élégante de la lettre reposait un oeillet, tout juste cueilli, ma fleur préférée. Ne sachant que faire, tiraillée entre la méfiance et l'incompréhension, je serrai la tige de la fleur entre mes doigts et fermai les yeux. Je pense que c'est à partir de ce moment-là que mon coeur a commencé à s'ouvrir pour découvrir la vérité.

  Mais ceci est une autre histoire, Ambre.



RANTBOOK (⁠◍⁠•⁠ᴗ⁠•⁠◍⁠)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant