"Concours pour les 100 abonnés"

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Hum... Je pense que j'ai brûlé mes cookies.

Je mis des gants, me baissai et retirai la plaque du four avant de froncer les sourcils en constatant l'état de mes biscuits.

En posant la plaque sur le plan de travail, je tournai la tête vers l'horloge avant de sourire avec sarcasme.

Il est sept heure cinquante. J'ai bien envie de les laisser dormir pour voir leurs têtes quand ils constateront leur retard.

Je secouai la tête, abandonnant ce manque de raison en retirant mes gants que je posai à côté de mes défunts cookies. Je pris une bouteille d'eau au passage avant de me diriger vers l'escalier.

En arrivant en haut, je me dirigeai vers la chambre de Méli et m'engouffrai dedans, constatant ainsi, au vu de la position gymnastique dans laquelle elle était qu'elle était loin d'être prête pour l'école.

Je dévissai alors le bouchon de ma Volvic avant de la verser sur elle.

En sentant l'eau sur son visage, elle se releva d'un bond, dans un cri étouffé. En voyant que je la regardai avec un sourire moqueur elle me demanda:

- Pourquoi t'as fais ça, Manmi?

"Manmi" était la fusion entre "Mamie" et "Maman". En effet, Méli ne savait pas comment m'appeler. Maman ou Mami, telle était la question. Elle avait donc décidé de fusionner ces deux mots.

- Tu commences à quelle heure, aujourd'hui ? demandai-je à la place, pour toute réponse.

- Huit heure, pourquoi ?

D'un mouvement du menton, je lui indiquai l'horloge au dessus de son bureau.

Comprennant ce que je voulais dire elle lâcha un hoquet de surpris avant d'hurler:

- J'suis en retard!

Je la laissai donc en pleine crise d'hystérie et me dirigeai vers ma chambre pour voir si Charaf, mon époux, était réveillé.

En marchant vers elle, je jetai un regard triste à la bouteille en plastique que je tenais dans ma main.

J'aurais dû en prendre une deuxième pour lui...

Je poussai la porte avant de retirer la couette du lit. Je haussai les sourcils en voyant quil n'était pas présent dedans.

Hum... Il s'est sûrement réveillé plutôt qu'il ne m'avait dit. Soit il est parano, soit il est prévoyant.

Avec un claquement de langue, je sortis de la chambre avant de faillir tomber. En effet, Méli venait de passer. Et lorsqu'elle était en retard, elle ne se rendait pas forcément compte de ce qu'elle faisait.

Notamment, qu'elle a faillit me tuer en courant vers la salle de bain, tellement elle était concentrée sur son retard.

- Ton petit déj' est dans la cuisine! lui lançai-je d'une voix haute avant de descendre.

Mais avant que je n'atteigne la dernière marche, l'éclair qu'était ma fille, me devança avant de sortir dehors en claquant la porte sans oublier un fort "À CE SOIR, LES GENS !".

Je secouai la tête en ricanant pour moi-même avant de m'installer à la table de la cuisine tout en croquant l'un de mes cookies défunts.

Je parcourus des yeux le livre que j'avais laissé sur cette table sans pour autant être concentrée.

Il me semble que les enfants de Émir vont venir dormir ici ce soir.

En pensant ceci, je me rendis compte qu'il était temps pour moi aussi de partir travailler.

Je laissai donc avec regret l'ouvrage avant de me lever et de prendre mon manteau, sans oublier mes clés.

Comme à mon habitude, tout les mardis à huit heure environ, j'inspectai la boîte aux lettres. C'était une vieille habitude qui datait de mon enfance.

Je ne m'étais pas dit à ce moment-là que des éléments de cette enfance dont je parlais allaient remonter jusqu'à moi aujourd'hui.

Lorsque j'ouvris la boîte aux lettres et survolai des yeux les enveloppes, l'une d'entre elles retint mon attention. Je rangeais donc les autres, et l'inspectai de tout les points de vues. C'était une enveloppe tout à fait banale mis à part que son odeur était étrange. Elle n'avait pas l'odeur habituelle de papier d'une lettre mais sentait très fort l'huile essentielle d'hibiscus.

Je retins une grimace et cherchai l'adresse de l'envoyeur des yeux mais ne trouvai rien.

J'avais un mauvais pressentiment.

Je fourrai dans ma poche la lettre avec cette impression en tête et décidai d'en parler à Charaf le soir, une fois les enfants au lit.

-----***-----

Tout se passa donc comme prévue. J'avais fini ma journée de travail, et après manger, mes petits enfants et Méli se sont endormis. Il ne restait que moi et Charaf assis à la table de la cuisine.

Il tentait de me montrer les achats qu'il avait fait à la brocante durant la journée avec un enthousiasme adorable et admirable. Mais je dû tout de suite l'interrompre:

- Charaf.

Ses grands yeux bruns et innocents se posèrent sur les miens avec étonnement.

- Qu'y a-t-il, Ihmi? Tu n'as pas l'habitude de m'interrompre lorsque je parle, j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas?

Je ricanai avant de lui tapoter l'épaule et de lui signaler:

- Ne t'inquiètes pas ce n'est aucunement ta faute. J'ai juste besoin de te montrer quelques chose.

Son visage se fit grave. Chose inhabituelle sur cette bouille souriante. Je sortis donc de la poche de mon tablier l'étrange lettre.

Son nez se retroussa tout de suite de dégoût. Non pas qu'il n'aimait pas l'odeur en elle-même mais qu'elle nous évoquait tous les deux des mauvais souvenirs.

Il savait donc où je voulais en venir.

- Ça fait maintenant plus de quarante ans, c'est impossible que ce à quoi l'on pense existe encore .

- Moi je pense au contraire que quelqu'un s'en occupait dans l'ombre et l'as confié à quelqu'un d'autre.

- Si c'est le cas, me répondit-il avec un soupir, je crains que Méli ne soit mêlée à nos anciens problèmes. Puisque c'est... La descendante directe de ta meilleure amie Maïta.

- En effet, murmurai-je.

Pour vérifier nos impressions, Charaf ouvris l'enveloppe avec nervosité.

Tandis qu'il en sortait la lettre, je me plaçai derrière lui pour lire par dessus son épaule:

Cher pétal,

Nous t'invitons toi et ton abeille à rejoindre le jardin.

Nous te confions la date maximale de votre venue.

Si avant le 24 vous n'êtes pas là,

Je crains que votre présence sur terre en pâtira.

Bien à vous,

D.E


RANTBOOK (⁠◍⁠•⁠ᴗ⁠•⁠◍⁠)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant