Traque Ardente - T3 (En Réécriture)

Chapitre 28

Chapitre 28

Jane

— Adams ! hurle ma mère en ouvrant la porte de ma chambre avec fracas.

Je lève la tête vers elle en déglutissant. J'étais tranquillement installée sur mon lit à gratter quelques notes sur mon acoustique, lorsque la furie a décidé de débarquer sans que je ne sache pourquoi. Le regard assassin qu'elle m'offre m'informe que je vais passer un sale quart d'heure... Et c'est peu dire.

— Oui maman ? questionnai-je faiblement avant de grimacer.

Elle reclaque la porte derrière elle avant de réduire promptement la distance entre nous. Je me liquéfie sur place, je n'ose même plus cligner des yeux par peur des représailles.

— Ton directeur, monsieur Miller m'a appelé !

— Oh... Et que nous vaut ce plaisir ?

Je la vois fulminer face à mon manque de sérieux, j'en conclue qu'elle n'a pas envie de rigoler. Je me ravise aussitôt en gardant mon sarcasme pour moi.

— Figure toi qu'il vient de m'apprendre que ma chère fille, ici présente, sèche tous ses cours depuis une semaine, grommelle-t-elle. Où est-ce que tu vas te pavaner ? Hein ? Et tu sais la meilleure ? J'ai aussi appris que tu as cassé le nez d'une de tes camarades ! Mais qu'est-ce qui te prend ?!

Ok, je suis foutue.

— Euh... Je...

Mon père choisit de débarquer pile au même moment. Sauvée par le gong... Quand il est là, il parvient à tempérer ma mère, ce qui m'évite souvent de sacrées punitions. Espérons que cette fois il assure ma plaidoirie, parce que je ne suis pas sûre de réussir à m'en tirer toute seule. Je lance un regard désemparé à ce dernier qui cherche à comprendre ce qui se passe.

— Ta fille a séché toute la semaine. Son directeur vient de m'appeler pour me le signaler ! Et en plus de ça, elle a frappé une autre élève ! anticipe ma mère.

— Jane ? gronde-t-il, surpris.

Bon j'avoue que ce n'était pas malin de ma part de coller mon poing dans la gueule à Whitney en cours de sport, alors que j'ai gratté toute la semaine, mais elle l'a bien mérité. Cette poufiasse a eu le malheur de critiquer mon physique en appuyant exactement sur mes complexes. C'est précisément à cause de ce genre de personnes que je suis tombée dans l'anorexie puis les crises d'hyperphagie il y a trois ans. Sauf qu'il y a trois ans, je n'avais pas le courage nécessaire pour me défendre, là est toute la différence. Whitney a payé pour toutes ces pétasses que j'aurai dû gifler il y a bien longtemps.

— Elle l'a mérité.

— Vas-y continue, insiste ma mère les bras croisés.

— Whitney s'est foutue de ma gueule en me dénigrant physiquement, répondis-je de manière impassible. Vous m'avez toujours dit de ne pas me laisser faire, donc je ne me suis pas laissée faire.

Mon père et ma mère s'échangent un regard compatissant. Eux aussi savent très bien par quoi je suis passée, ils ont assisté à ma chute libre en étant impuissants. Et je sais que c'est un sujet sensible à remettre sur le tapis. Ce n'est pas pour ça qu'il vont me punir, c'est certain, mais plutôt pour mes heures de cours manquées.

— Avec qui t'étais ? s'empresse de continuer ma mère pour changer de sujet, comme je le pensais. Ne me dis pas que tu étais avec cet espèce de taré tatoué de partout sinon je...