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Gloire et popularité
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Mon deuxième plus beau souvenir fut lors de mon premier jour dans mon nouveau collège à Paris.

Je venais d'arriver dans la capitale et mon français n'était pas parfait.

Au début, je craignais que les élèves se moquent de moi.

J'avais entendu à New York que les Français étaient souvent considérés comme méchants et racistes.

Mes anciens camarades ne cessaient de me dire que les Français se moqueraient de mon accent.

À force de m'avertir de la prétendue méchanceté des Parisiens, mon excitation à l'idée de découvrir une nouvelle ville disparut.

Elle fut remplacée par de l'angoisse et du stress.

Nous étions venus à Paris pour des "affaires" que ma mère devait régler.

Le réseau dans lequel elle travaille, à l'insu de mon père, est un réseau mondial.

Ils commettent des cambriolages et des escroqueries aux quatre coins du monde.

Ma mère fut affectée à Paris.

Comme je vous le disais, mon père est un grand naïf.

Ma mère lui avait raconté qu'elle avait besoin de "nouveaux horizons et que la vie serait plus facile à Paris".

Mon père la crut sans poser de questions.

Mes sœurs, quant à elles, n'étaient pas dérangées.

Au contraire, elles pouvaient se vanter d'aller à Paris devant toute l'école.

C'est ainsi que mes camarades de classe ont commencé à me mettre en garde.

En réalité, mes sœurs étaient très sociables, peut-être même trop.

Moi, aux yeux des New-Yorkais, j'étais inintéressante.

Quoi que je fasse, je n'attirais l'attention de personne.

Je n'avais pas ce petit quelque chose qui poussait les gens à vouloir me connaître.

J'étais une fille ordinaire, sans aucune caractéristique distinctive.

Alors que mes sœurs étaient "spéciales".

À vrai dire, l'école savait que mes sœurs étaient sœurs, mais ignorait qu'elles étaient mes sœurs.

Je suis rentrée au primaire bien avant elles, et ma situation sociale n'était pas différente.

Mais quand mes sœurs sont arrivées à mon école, elles ont commencé à raconter des mensonges pour devenir "intéressantes".

Elles disaient venir de familles très riches et posséder des milliers de dollars.

Qu'elles étaient filles de propriétaires distingués et qu'elles connaissaient des célébrités comme :

Ariana Grande, Elon Musk, Will Smith, etc.

Bref, que des choses futiles et évidemment fausses.

Mon école, pourtant, les crut.

Ils les admiraient et voulaient tous être leurs amis.

Mes sœurs devinrent rapidement populaires et, comme je n'avais jamais parlé de famille riche ou de parents célèbres avant leur arrivée, je ne pouvais pas m'attribuer ce statut de sœur sans éveiller des soupçons.

Mais cela ne me dérangeait pas, je n'avais pas l'intention de mentir même si j'en avais la possibilité.

Ma rentrée dans mon collège à Paris était stressante.

J'avais travaillé mon français pendant toutes les vacances scolaires.

J'espérais me fondre dans la masse et rester la fille calme de NYC.

C'était mon père qui devait nous déposer dans nos écoles respectives.

Descendue de la voiture, je songeais à faire demi-tour et à rentrer avec mon père.

Mais à peine avais-je eu le temps de réfléchir à ma réponse que mon père avait repris la route, sans un au revoir, ni un baiser.

Je n'avais d'autre choix que de continuer mon chemin.

À l'entrée, je vis une rangée de casiers et un long, très long couloir.

Bizarrement, ces couloirs étaient vides.

Complètement déserts.

Je devais être en retard, songeai-je.

Un gentil concierge m'expliqua que pour le premier jour, chaque élève de sixième allait directement en classe pour rencontrer leurs professeurs.

Les Français ont des coutumes bizarres.

Sixième ?

Il m'indiqua ma classe et je fus la dernière à y entrer.

Mon entrée était stressante.

La professeure me demanda de me présenter et, malheureusement, je n'ai pas réussi à cacher mon fort accent.

_Je m'appelle Roxanne et je viens de Manhattan.

_Tu viens des USA ?, demanda un garçon au fond de la classe.

_Oui, de NYC.

_Tu parles anglais ?, enchaîna une autre élève.

Ensuite, les élèves ont commencé à poser des questions sur NYC et mes origines.

Je ne savais pas que les Français admiraient tant les Américains.

Nous avons fini par passer le cours à parler de moi et des USA.

Très vite, la rumeur s'est propagée qu'une New-Yorkaise tout droit venue de Manhattan était dans le collège.

Plusieurs personnes m'admiraient parce que je venais de la région des stars.

Je devins populaire et on me surnomma l'Américaine.

Beaucoup voulaient être mes amis et en savoir plus sur NYC.

On me posait des questions futiles comme :

« T'as déjà vu Rihanna dans la rue ? »

« Tous les Américains sont gros ? »

Et cetera...

Mon année scolaire se passa très bien, je n'étais plus la fille des coulisses.

Après tout ce que les Américains m'avaient dit, je pensais qu'il fallait que j'aie quelque chose que les autres n'ont pas pour accéder au sommet.

Et j'avais raison...

Il le faut bien.

Pour une fois dans ma vie j'eu l'attention des gens qui m'entouraient.

J'étais devenue ces personnes que j'admirais tant dans mon ancienne école à Manhattan.

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