Chapitre 2: Les préparatifs

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La boutique de Kan se trouvait au coin d'une rue animée, où les passants pouvaient admirer les étoffes colorées exposées dans la vitrine. En entrant, on était accueilli par le bruit des métiers à tisser qui battaient sans relâche, et par l'odeur de la laine et du lin. Les frères tisserands se tenaient derrière le comptoir, prêt à conseiller les clients sur la qualité et le prix de leurs produits. Ils avaient appris leur métier de leur père, qui leur avait transmis son savoir-faire et sa passion. Ils travaillaient avec soin et habileté, utilisant des techniques ancestrales et des motifs variés. La boutique de Kan était réputée dans toute la ville, et même au-delà, pour ses tissus de grande qualité et de bon goût. Tous les employés de Kan et ses frères avaient beaucoup de respect pour lui.

L'intérieur de la boutique de Kan était un lieu chaleureux et accueillant, où les étoffes aux couleurs vives contrastaient avec les murs de pierre et le sol de terre battue. Au fond de la pièce, on pouvait voir le métier à tisser horizontal, à deux vangs de lisses et à marches, qui occupait tout un pan de mur. Le tisserand était assis à même le sol, actionnant les pédales avec une cadence régulière. Il faisait passer la navette de droite à gauche, entrelaçant les fils de chaîne et de trame avec une habileté remarquable. Sur une table, à côté du métier, il y avait des bobines de fil de coton, de laine ou de lin, qu'il teignait lui-même avec des plantes ou des minéraux. Il utilisait des motifs traditionnels, hérités de ses ancêtres, mais aussi de son imagination. Sur les murs, il avait accroché des échantillons de ses réalisations, des serges, des toiles, des damas, des brocarts, qui attiraient le regard des clients. Il y avait aussi des coussins, des rideaux, des nappes, des couvertures, qu'il confectionnait sur commande. La boutique de tisserand était un lieu de vie, où l'on venait pour acheter, mais aussi pour discuter, échanger, admirer le travail de l'artisan.

Noah et Ayden, avaient vite comprit pourquoi la boutique n'était pas un lieu sûr. Tout type de personnes se retrouvait dans la boutique et la ville comptait bon nombre de gardes qui patrouillaient en civile. Au fond de la boutique se trouvait un rideau de porte en perle de bois qui séparait la boutique de la maison de Kan. Comme beaucoup de boutique à Deosteamos, la plupart des commerçants utilisaient leurs sous-sols comme magasin et vivaient à l'étage du dessus. Il fallait être particulièrement riche pour pouvoir s'acheter une autre galerie, tout en aillant une maison. L'état favorisait cependant ceux qui travaillaient pour lui, c'est pourquoi Noah et Ayden avaient vécu dans un certain luxe.

Après avoir franchi le rideau de la porte, ils se retrouvèrent dans un vestibule de pierre blanche dont une grande partie des murs étaient recouverts de tapis colorés qui animaient le hall. Sur la droite, Kan s'engagea dans un couloir qui les mena à une bibliothèque.

La bibliothèque était un endroit sombre et poussiéreux, où s'entassaient des caisses, des sacs et des chutes de tissus, ainsi que des machines à tisser qui ne servait pas aux publiques, mais à la confection des habits des membres de l'état. Au milieu du désordre, il y avait une étagère en chêne vers laquelle Kan se dirigea. Celle-ci était remplie de livres anciens et usés. Rien ne laissait deviner qu'il s'agissait en fait d'un mécanisme secret, qui menait à une pièce souterraine. Pour l'ouvrir, il fallait tout d'abord que Kan fasse analyser son empreinte sur l'une des couvertures d'un livre, celui-ci était intitulé : "Le secret de la crypte de Deosteamos". Tous les livres que Kan semblait posséder dans cette bibliothèque étaient des livres sur l'histoire de la ville, tous paraissaient plus anciens les uns que les autres. Ensuite, il fallut tirer sur le livre "Le mystère de la chambre rouge", qui actionnait un mécanisme caché. L'étagère s'écartait alors du mur, révélant un escalier en colimaçon. En descendant les marches, on arrivait dans une sorte d'armurerie, où étaient stockées des armes et des armures de toutes sortes : des daraa ou boubou du Sahara (robe longue et large) et des tagelmusts (voile de tissu pour homme qui couvre la tête et le visage), des melhfa (grande pièce de tissu pour femme qui enveloppe le corps et la tête) des couteaux, des fusils, des grenades, des herbes... C'était le repaire d'Orion, de Kan et d'autres qui préparaient leurs évasions depuis longtemps à la recherche de la vérité, qui luttaient contre l'état. Ils utilisaient la bibliothèque secrète comme moyen de dissimulation et de protection. Ils y accédaient par la boutique, qui servait de couverture. La bibliothèque secrète était leur sanctuaire, leur arsenal et leur espoir. Et nous étions leur nouvel espoir.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 29 ⏰

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