Chapitre 4 - Colin

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Dans les vestiaires, vide heureusement, je fourre la tête dans mes mains en soupirant longuement. Je n'y crois pas ! On me fait une mauvaise blague ? Putain, mais quel couillon que je suis aussi. Comment n'ai-je pas pu reconnaître Leo, la petite sœur de mon meilleur ami ? Pour ma défense, je ne l'ai plus revu depuis qu'elle est partie en France et elle a énormément changé ! Certes, j'aurais dû l'écouter, ce n'est pas faux. L'adrénaline du match m'a fait dire des conneries. Fort heureusement, elle n'en a rien dit à Nat'. On ne joue peut-être pas dans la même cour, je suis plus grand et plus fort que lui, mais sans aucun doute si ça touche sa sœur, il se transforme en Hulk. Je ne parie pas grand-chose de moi s'il apprend comment j'ai traité sa petite sœur, la prunelle de ses yeux. Puis merde aussi, qui lui a permis d'être aussi sexy à cette nana ? Je m'en veux de penser ça, j'ai toujours envie d'elle. Je n'en ai pas le droit et pourtant... Elle n'a pas déserté mon esprit depuis hier soir. Encore moins depuis qu'elle a passé ses nerfs sur moi. Elle était encore plus belle ! Je ne sais même pas ce que j'ai compris de ses remontrances, tout ce à quoi je pensais, c'était la plaquer contre le bureau pour avaler ses lèvres pour la faire taire afin de la faire gémir à la place. Je suis dans la merde.

Je me laisse tomber sur un des bancs et plaque l'arrière de ma tête contre un des casiers. Elle va venir bosser ici. C'est tout ce qui tourne dans ma tête. La petite sœur de mon meilleur ami, celle que j'ai repoussée parce qu'elle était trop jeune, celle qui a peuplée mes rêves érotiques de cette nuit va venir taffer chez moi. J'ai la nette impression de me recevoir mon karma. Mon havre de paix va se transformer en enfer, c'est certain ! Je n'ai plus qu'à espérer que mon béguin pour la jeune femme disparaisse aussi vite qu'il est arrivé pour éviter de faire une connerie au risque qu'elle dévoile tout à son frère. Je pourrais dire adieu à notre amitié, je crois bien. Je ne peux pas le permettre. Nathan est ma constante depuis quinze ans. Il est une des seules personnes présentes dans ma vie. Je ne peux pas le perdre, c'est impensable.

Justement, quand on parle du loup, on en voit la queue. Il entre dans la pièce en me lançant un regard interrogatif. Je sais qu'il veut que je me confie, hors cette fois, je vais bel et bien me taire. Il s'installe à mes côtés en soupirant.

— Bon, qu'est-ce qui se passe Cole ? T'es bizarre depuis ce matin.

— Rien, j'ai juste mal dormi. T'inquiètes.

— Ce n'est pas rien à partir du moment où tu agis comme ça avec ma petite sœur. On aurait dit que tu ne voulais pas qu'elle soit là.

En effet, c'est le cas. Je ne peux juste pas lui dire. Il doit prendre mon silence pour une réponse parce qu'il se redresse.

— Ce n'est pas ça, n'est-ce pas ?

Qu'est-ce qu'il veut que je lui réponde ? Je ne peux décemment pas lui dire la vérité ! Il faut que je trouve un truc.

— Non, ça n'a rien avoir avec elle.

Pff', ce n'est pas bien de mentir. Trente ans et agir comme ça par pure lâcheté, ça ne vole pas haut.

— Alors quoi ? Il faut que je te sorte les vers du nez ou quoi ? Tu sais que je peux tout entendre. Accouche !

J'ouvre la bouche, mais il me coupe en lâchant un cri :

— Naaan mec ! Ne me dis pas que t'as engrossé une fille ?

Quoi ? Il n'est pas sérieux, j'espère ? Je ne m'y attendais tellement pas que j'éclate de rire.

— Mais t'es dingue mec ? dis-je en m'étouffant. Tu sais que je me protège toujours et les filles qu'on nous envoie prennent toute la pilule ! J'ai juste mal dormi, mes cauchemars sont revenus, ce n'est rien.

— Arrête de dire que ce n'est rien, maugrée mon ami.

Je m'en veux instantanément de lui avoir mentir. Il va s'inquiéter pour rien. C'est pourquoi je lui lance un sourire.

— Je vais bien, je manque juste de sommeil.

— Ok bah rattrape-le parce que Leo commence demain matin. Hors de question que tu la traites, comme tu viens de le faire.

S'il savait.

Il quitte la pièce sans attendre de réponse de ma part. Je le suis, me prenant de plein fouet le regard de Leo qui me fixe déjà. Un sourire de vainqueur étire ses lèvres, une envie irrépressible de la renverser sur son bureau me prend de nouveau. Je ne peux pas rester en sa compagnie, ce n'est plus possible ! Je grogne en quittant le club, claquant la massive porte derrière moi, laissant mes derniers élèves en plan. Il faut que je me défoule, que je baise pour me la retirer de la tête ! Nous sommes peut-être tous les deux majeurs maintenant, mais elle me reste interdite. Je ne peux pas avoir des pensées de ce genre envers elle !

— Qu'est-ce que tu fais là ? m'interroge le cinquantenaire me précédent dans son bureau. On avait rendez-vous, demain, non ?

— Moi aussi, je suis content de te voir, Scott. Je n'avais rien à faire, éludé-je en haussant les épaules.

Je prends place dans un des fauteuils face à son bureau. J'observe autour de moi, les meubles luxueux, la vue qu'il a sur Toronto, et je me fais la même réflexion que je me fais depuis des années : ça paye bien d'être manager dans la boxe quand tes boxeurs sont des champions.

— Toi ? Rien à faire ? Alors que tu as un club à faire tourner, à d'autre, ricane mon manager en s'installant face à moi.

Je le fixe quelques secondes puis, étant percé un jour, j'acquiesce.

— Une fille.

Scott hausse un sourcil, étonné et je peux le comprendre. C'est la première fois en plus de cinq ans que j'insinue que j'ai des problèmes avec une nana. Pour autant, il ne me chambre pas et saisie une pochette qu'il me tend.

— Il faut qu'on parle de ce match qui aura lieu dans deux mois.

Le grand sourire qu'il me lance et les sommes d'argent que je vois jouer dans ses prunelles, me fait comprendre que ce n'est pas un petit match. C'est un gros. J'ouvre donc prudemment la pochette. J'écarquille les yeux et relève d'un coup la tête vers lui.

— Sérieux ? C'est enfin l'heure ?

Scott ne me répond pas, il hoche simplement la tête et je me reconcentre sur la photo que j'ai entre les mains. Ce n'est pas n'importe quel boxeur, c'est LE boxeur. Celui qui m'a donné envie de faire ce taf, celui que je rêve de battre un jour.

— Je te laisse digérer l'info, m'annonce Scott. On a assez travaillé sur lui, je sais que t'es prêt, mais je veux quand même que tu t'entraînes encore plus et on se revoit dans un mois pour faire le point.

Encore tout penaud, je le laisse m'escorter à la porte.

— N'oubliez pas le photoshoot pour la sponso avec Boxing Apparrel vendredi aprèm.

— Ouais, t'inquiètes, on a déjà prévu de fermer le club.


« Le docteur robert Bruce Banner, alias Hulk, est un super-héros évoluant dans l'univers Marvel de la maison d'édition Marvel Comics » -Wikipédia


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Hello ! Comment allez-vous ? J'espère que ce chapitre vous a plu. Et comme il est assez court, je publie le chapitre 5 mercredi :)

FIGHT FOR HER (SOUS CONTRAT D'ÉDITION) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant