Chapitre 09 : Attention chat sournois !

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Edith entame alors la conversation :

- Il est séduisant ton patron, minaude Edith. Il est marié ? Je n'ai pas vu de bague à son doigt, mais ça ne signifie rien.

Je hausse les épaules.

- Ce ne sont pas mes oignons, réponds-je.

Elle hausse d'un sourcil.

- Ah oui ? Pourtant, tu l'as dévoré du regard durant tout le déjeuner. Tu l'aimes bien, non ?

- Euh... Je...

Je ne sais quoi dire. Est-ce que Christian me plaît ? Assurément. Est-ce que j'ai envie qu'une de nos clientes le sache ? Certainement pas ! Toutefois, je décide de mettre un peu d'eau dans mon vin et de noyer le poisson autant que je peux.

- Il est de ces hommes qui ne semblent pas vieillir au fil du temps et qui ont un charisme indéniable. Je mentirais si je dis qu'il n'a rien de spécial.

Bravo, Anaïs, tu as réussi haut la main !

Elle pose son postérieur sur le rebord du comptoir et pose ses mains sur ses cuisses nues.

- Est-ce que tu pourrais le convaincre de faire cette vente aux enchères ?

- Celle où l'on vendrait des êtres humains comme du bétail ? J'interroge avec sarcasme.

Elle balaie d'un revers de main ma remarque.

- Oh allons, tout le monde fait ça de nos jours. Et puis tout le monde y gagne.

Ça, je n'en suis pas certaine, surtout si on tombe sur elle...

- Je ne pense pas que Christian puisse faire partir des lots, d'autant plus qu'il s'agit du futur PDG lorsque M. Grant senior aura pris sa retraite.

- Justement, l'impact sera plus spectaculaire, sourit-elle.

Je marmonne rapidement, évitant de la contredire.

- Rien n'est encore décidé de toute manière.

Elle sautille du lavabo, se remettant sur ses deux longues jambes interminables et réajuste sa robe échancrée à la cuisse, avec élégance.

- Eh bien, j'espère avoir de vos nouvelles très bientôt.

- Oui, bien sûr...

Dans 150 ans, ce serait le pied !

Elle s'éloigne, balançant ses hanches de droite à gauche dans des gestes presque hypnotiques.

Putain, je dois l'avouer, la nature a été généreuse avec elle. Je rêverais d'avoir une peau aussi brillante, de belles formes exactement là où il faut et pas toute cette peau d'orange et ce bide rebondit.  

***

- Assieds-toi, Anaïs. Alors qu'as-tu pensé de ce déjeuner, m'invite à me confier Christian dans son bureau.

Je fixe, un instant Kieran, assis sur la méridienne vert sapin, les bras posés de part et d'autre du dossier, une jambe sur le genou. Je m'assieds sur un fauteuil en face, le dos bien droit. J'ai une énorme envie de grimacer devant le comportement nonchalant de mon colocataire, mais j'évite devant son oncle.

- Rick est sympathique. Il semble beaucoup apprécier la compagnie féminine et j'ai noté que la nourriture et le vin de qualité aussi.

- Que penses-tu de leur idée de mettre des hommes et des femmes aux enchères ?

Je le fixe un instant, ne sachant comment partager mon opinion sans froisser mon supérieur. S'il pense que c'est une bonne idée et que je le contredis, je crains sa réaction.

Le squatteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant