CHAPITRE 86 : Neige

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Recommandation musicale de l'autrice originale : (True Love Waits - Radiohead)




Alors que le soleil se couchait derrière les arbres, la lumière rouge chaude de la baguette d'Ominis nous trouva blottis ensemble à l'arrière du rocher, ma tête reposant sur les genoux de Sébastien.

Il fredonnait doucement pour moi, passant ses doigts dans mes cheveux et calmant mon cœur qui battait à toute vitesse. Ma respiration s'était stabilisée et le poids de mes paupières s'était bientôt refermé.

"Bonjour ? Êtes-vous décents ?" chuchota Ominis depuis la lisière des arbres.

"Descends, mon vieux. As-tu besoin d'aide ?" Sébastien gardait sa voix basse et ses doigts dans mes cheveux.

"Je vais bien, merci."

"Très bien. Sois silencieux si tu peux - je crois qu'elle dort." Je pouvais entendre un petit sourire dans sa voix.

"Oh !"

Des rochers bougèrent et crissèrent à ma gauche et, quelques instants plus tard, la chaleur d'un autre corps s'assit à côté du mien. Je gardai les yeux fermés et laissai mes muscles se détendre un peu plus - entourée par les deux personnes qui comptaient le plus pour moi.

Les deux garçons parlaient juste au-dessus d'un doux murmure.

"Qu'est-ce que tu as là ?" La poitrine de Sébastien se souleva contre ma tête.

"Eh bien, je... je pensais que ce serait un bon moyen de se détendre..."

"Ominis, est-ce du whisky pur feu ?"

Il resta silencieux un moment. "...non."

Sébastien ricana, le son grave vibrant dans mes oreilles.

"Comme c'est rebelle de ta part."

"Je fais de mon mieux."

Gardant les yeux fermés, j'écoutai le cliquetis du verre et sentis Sébastien boire silencieusement avant de frissonner faiblement.

"Oof. Sale truc. Pas de potion de vérité cette fois ?" Il ricana.

Ominis répliqua rapidement d'un ton acerbe "Certainement pas".

"Oh, allez. Ce n'était pas si mauvais - bien que je veuille étrangler ce garçon Aster pour avoir ignoré toutes les limites du consentement."

Ominis resta silencieux et Sébastien changea de sujet.

Ils continuèrent à boire et à discuter des quelques banalités de leur vie et j'étais plus que contente de rester en leur compagnie silencieuse. Les larmes que Sébastien n'avait pas embrassées étaient maintenant sèches et raides sur mes joues. L'air frais s'enroulait autour de ma peau et je frissonnai contre ses genoux.

Sébastien me serra plus fort contre sa poitrine et plaça sa robe pour couvrir mon corps.

"Elle était incroyable aujourd'hui, n'est-ce pas ?" Ominis parla entre deux gorgées.

"Qui ?"

"Ta Atley."

Un moment.

"Elle l'a toujours été."

"Bien sûr. Ce n'est pas ce que je voulais dire-"

"Je sais Ominis."

Comment est-il possible d'entendre des sourires ?

Sébastien soupira.

"Je souhaite juste qu'elle ait plus confiance en elle."

Ominis bougea. "Elle a juste besoin de temps. Elle a traversé beaucoup de choses Sébastien - tu devrais le savoir mieux que quiconque."

Le pouce de Sébastien passa sur le dos de mon épaule.

"Je sais... Je... avec Anne-"

"Anne Pallow est une jeune femme forte qui ne voudrait pas que tu mettes la pression sur ta petite amie pour quelque chose qu'elle n'est pas encore prête à faire."

Il y eut une longue pause et je craignais que Sébastien ne soit contrarié.

Tout le silence du monde n'aurait pu me préparer à la façon dont il semblait brisé lorsqu'il parla à nouveau, à peine capable de sortir les mots.

"J'ai peur Ominis..."

La terre bougea et la chaleur du corps d'Ominis se pressa contre ma jambe. Je pouvais sentir le poids de sa main atteindre mon bras pour trouver celle de Sébastien et la tapoter deux fois.

"...Moi aussi Sébastien..." Ominis s'étouffa sur son nom mais se racla la gorge et continua. "Anne mérite le monde mais n'a reçu qu'un fragment de lumière d'étoile. Cela ne signifie pas que nous ne devrions pas profiter de sa lumière tant qu'elle brille encore."

Sébastien força un rire, la douleur traçant les contours de ses mots. "Tu passes trop de temps avec Anne - elle te transforme en poète, cher Ominis."

"Je suis très sérieux Sébastien... Anne mérite une cure plus que quiconque dans ce monde - mais Atley mérite plus que d'être utilisée seulement comme une possibilité."

"Je ne ferais jamais-"

"Tu es mon plus vieil ami Sébastien... c'est mon devoir de te connaître mieux que tu ne te connais toi-même... Continue tes recherches si tu penses que cela peut encore être utile, mais ne te sers pas d'Atley pour ton profit, et ne te laisse pas consumer par cela. Anne a besoin de son frère, pas d'un fantôme."

Sébastien resta silencieux mais je pouvais sentir le changement dans sa respiration.

"Je ne peux pas vivre avec moi-même si elle - si je ne peux pas la sauver, Ominis..."

"Tu mérites le bonheur autant qu'Anne. J'espère que tu le sais -

et je ne t'ai jamais vu aussi heureux que lorsque tu es avec Atley Sébastien. Ne gâche pas cela."

De petits points froids parsemèrent ma joue et j'ouvris les yeux, inquiète que Sébastien pleure.

Au lieu de cela, je fus accueillie par la lueur froide de la lune se réfractant sur de petits flocons de cristal blancs flottant doucement dans l'air nocturne. Au loin, je pouvais juste distinguer la chute de neige régulière et silencieuse contre la silhouette du château et le clapotis frais de l'eau juste en dessous. Des éclats brillants descendaient jusqu'au bord de l'eau et sur notre peau - s'attardant un moment de plus avant de se dissoudre dans nos cœurs.

Sébastien toussa un rire triste. "Oh Ominis... Il neige."

Ominis fredonna. "Anne sera tellement heureuse."



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Me and the Devil : Sebastian Pallow (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant