Prologue

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17 ans plus tôt

La petite ne cessait de pleurer.

Amira eut beau lui chanter toutes les comptines qu'elle connaissait, lui promettre un énorme paquet de bonbons à la fin de la journée, lui donner des jouets et mettre son dessin animé préféré sur la télé de la boutique ;rien ne parvint à calmer la petite chouineuse.

C'était ainsi malheureusement : dès que l'on passait sa main dans les cheveux de Zahira, la petite se mettait à hurler et versait toutes les larmes de son corps comme si on l'avait menacé avec un pistolet sur la tempe.

Pourtant Amira s'était jurée de ne plus la prendre. Car elle faisait fuir tous les clients avec ses cris de bêtes agonisants ! Mais dès lors que son regard se posait sur la maman de la gamine, une veuve incapable d'aligner ne serait-ce que deux mots de français correctement et souffrant d'une énorme blessure à la jambe qui la rendait dépendante d'une canne ; une énorme compassion envahissait le cœur de la coiffeuse et elle changeait immedatement d'avis.
Et puis elle n'était pas méchante la petite Zahira....chiante à tresser.... mais bien loin d'être méchante.

Pour se donner du courage dans les moments où la petite était particulièrement pénible, Amira essayait de l'imaginer une fois sa coiffure terminée. Car elle était belle Zahira avec ses tresses qui tombaient sur son visage sombre comme l'ébène ! Cependant ce soir là, la coiffeuse n'eut pas le courage de s'abandonner à ce genre de jeu.

Elle était particulièrement énervée à cause de son mari Joël, qui chaque jours renforçait la volonté de la jeune femme de divorcer. Les cris de la petite n'arrangeaient rien à son humeur, et commençaient sérieusement à lui taper sur les nerfs.
Au bout d'un moment elle craqua, sortit de la boutique pour aller prendre l'air et abandonna la gamine toute seule sur son lieu de travail.

Délivrée de son bourreau, Zahira se rapprocha de la télé pour pouvoir visionner de plus près " les aventures de "Peppa Lion". Elle raffolait de ce dessin animé sur les animaux. Et alors qu'elle pensait enfin pouvoir le regarder en toute tranquillité, elle fut surprise par un énorme "Boom ! ".
Au début elle pensa que c'était tante Amira, qui ayant fini sa crise revenait dans la boutique pour pouvoir la torturer de nouveau. Elle l'appelait ainsi car c'était de cette manière que sa mère la surnommait. Puis après quelques minutes d'attentes, elle pensa à un client qui venait se faire coiffer car même à 23h ceux ci ne ressentaient aucune gène à venir déranger la jeune femme.
Mais lorsqu'elle se rendit compte que le bruit venait du toit, elle ne parut absolument pas effrayée.

Surprenant pour une gamine de six ans non ?

Mais Zahira faisait partie de ces rares enfants dont la curiosité était plus forte que la peur.
À peine savait-elle marcher que sa mère lui bourrait déjà le crâne de contes africains sur les esprits et les êtres surnaturels. Et contrairement à sa sœur Zafi, agée de 3 ans de plus qu'elle, Zahira avait toujours été persuadé que le monde dans lequel elle vivait regorgeait de mystères et d'êtres aux pouvoirs hors du commun dont il fallait prouver l'existence. Ainsi vous vous doutez bien qu'elle ne put se résigner à rester dans la boutique : elle monta sur le toit.

L'escalier qui y menait était fait de bois et grinçait à chacun de ses pas . Loin d'être effrayée par le fait d'être entendu, Zahira avait surtout peur de terroriser son nouvel ami l'esprit (car elle en était persuadée :s'en était un !). Elle ne voulait pas le faire fuir avec ses pas lourds comme ceux d'un éléphant.

Mais cette crainte s'apaisa dès lors qu'elle vu rouler dans les escaliers un collier avec un petit pendentif en forme de chat ... à la vue de cet objet la petite sourit :" L'esprit est toujours là"...

J'ai beaucoup apprécié écrire cette histoire, j'espère donc qu'elle vous plaira tout autant que moi ! Bonne lecture ! 🥰

Zahira et la 10ème vie volée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant