3

11 3 0
                                    

Il ne pouvait exprimer ce qu'il ressentait : les émotions s'entrechoquaient en lui et un tout tas de questions défilaient dans sa tête.
Quand ? Comment ?Pourquoi ?Mais surtout qu'est-ce qu'elle foutait dans sa chambre d'hôte ?

La jeune femme se saisit d'une des lampes positionnée sur une table de chevet.

" N'approchez pas où je la balance sur vous !", menaça-t- elle le visage rempli d'angoisse.

Il la regarda avec stupéfaction : n'était-ce pas lui qui était censé prononcer cette phrase ? Dans cette situation n'était-ce pas elle l'agresseuse qui avait violé son intimité en s'introduisant dans sa chambre ?  Alors pourquoi avait-il  l'impression que les rôles s'inversaient ?

Il passa sa main dans ses cheveux, c'était une vieille habitude qu'il avait depuis l'école primaire mais qui selon lui l'aidait à y voir plus clair.

Bon la situation lui échappait très clairement, cependant une chose était sûr il devait éviter toute tentative de confrontation avec elle. Elle était armée après tout. Certes son arme n'était pas la plus redoutable au monde mais elle pouvait s'avérer très dangereuse si elle était correctement utilisée ! Ainsi il décida d'adopter le comportement qui lui parut le plus adapté dans la situation: la fuite.

Il s'enfonça dans le couloir de la maison d'hôte à la recherche d'un téléphone portable : Vite ! Vite ! Il devait prévenir la police !

Zahira resta quelques instants sans bouger, son regard était perdu dans le vide.

Elle finit cependant par reprendre ses esprits.  Et contrairement à ce qu'on pourrait penser la première  chose qui lui vint à l'esprit ne fut pas de se demander comment elle était arrivée là mais plutôt pourquoi ?
Oui pourquoi ?  Parmi tous les endroits sur Terre pourquoi avait-il fallu qu'elle atterrisse ici ? Chez lui ?

Honnêtement elle avait envie de disparaître.
Prendre une pelle, creuser un trou, s'enfoncer dedans et ne plus jamais remettre les pieds sur Terre, voilà quel était son souhait actuellement. Elle finit néanmoins par se ressaisir : elle devait quitter cette maison avant que les flics ne débarquent pour la saisir.

Elle emprunta alors le même couloir qu'Oscar, à la recherche de la porte de sortie. Elle était tellement à fond dans sa course qu'elle ne fit pas attention au savon qui traînait par terre près de la porte de la salle de bain.

Elle glissa dessus et tomba la tête la première.

X

La bosse qui était apparue sur le front de Zahira était énorme. Tellement grosse qu'on aurait dit qu'une montagne avait poussé sur son visage. Mais loin d'être occupée par son état, la jeune femme était beaucoup plus concentrée sur les deux hommes qui ne cessaient de la regarder :

D'un côté il y avait Oscar, l'aigri, qui toujours en serviette de bain était assis sur le fauteuil à sa droite et la foudroyait du regard.  Si tuer avec les yeux aurait été possible Zahira ne doutait nullement du fait qu'elle serait déjà morte à cette heure-ci.
Puis d'un autre côté il y avait le beau Caleb, qui agenouillé devant elle, était en train de passer une poche de glace sur la bosse de cette dernière. Zahira ne pouvait deviner ce qui se passait dans sa tête, son visage reflétait à la fois la compassion et le questionnement, beaucoup de questionnement.

Le silence dans la salle était pesant. Extrêmement pesant.
Il finit néanmoins par être brisé : Oscar donna un coup de point sur l'accoudoir de son fauteuil.

"Bon sang Caleb je peux savoir à quoi tu joues ?! Comment peux-tu être en train de chouchouter la stalkeuse qui s'est introduit chez nous au lieu d'appeler la police ?! Ça ne tourne donc pas rond dans ta tête ?!

Mais le jeune homme ne prêta aucunement attention aux paroles de son coéquipier, ce qui étonna drôlement Zahira. Oui, comment pouvait-il être aussi serein et à l'aise en sa présence alors qu'elle s'était introduit chez eux ? Elle même commençait à douter du fait de ne pas être une stalkeuse après tout ce qui s'était passé durant la journée,  alors pourquoi cet homme était-il si calme ?!

Il finit néanmoins par parler :

- Elle lui ressemble énormément non ?, commenta-t-il.

Cette fois-ci Zahira ne put cacher son trouble, Oscar leva un sourcil.

- Mais qu'est-ce que tu racontes...

Il lui coupa la parole.

- Transforme-toi , ordonna-t-il, que je puisse vérifier quelques choses. Les yeux d'Oscar s'écarquillèrent à l'écoute de ces paroles. Il se mit à bégayer :

- Tu... tu...  veux que je ... je me transforme...de...devant elle ?

Caleb leva les yeux au ciel.

- Oscar souhaites-tu vraiment que je m'égosille en répétant une phrase que j'ai prononcé il n'y a même pas une minutes?! , le ton de sa voix était glacial et son regard assez menaçant pour que le jeune homme prenne peur.
Il s'exécuta immédiatement.

À cet instant précis le collier qui était sur le cou d'Oscar se mit à briller,  fortement briller. Le petit pendentif en forme de chat sur sa chaise se mit à voltiger au dessus de sa tête. Puis plus rien. Tout s'arrêta subitement.

Une lumière aveuglante jaillit soudainement du bijoux.

Lorsque Zahira ouvrit de nouveau les yeux, le jeune blond d'un mètre soixante-dix qui lui faisait face avait disparu pour laisser place à un adorable chaton au pelage roux et aux yeux noisettes.
La jeune femme ne put retenir un cri.

Caleb s'approcha alors de l'animal, qu'il saisit délicatement. Celui-ci commença à se débattre dès lors qu'il comprit que le jeune homme cherchait à l'emmener vers  Zahira. Il n'était qu'à quelques centimètres l'un de l'autre lorsque qu'une petite flamme bleu se dessina au creux de la main de la jeune femme tandis qu'une autre apparue au dessus de la tête du chaton.

Caleb poussa un cri de joie :

" J'y crois pas j'avais raison !

- Raison par rapport à quoi ?! , hurla Zahira terrorisée.

- C'est toi, dit-il. C'est toi la gardienne des neuf vies !".

X

Caleb revint dans le salon avec une tasse de thé à la main et un pled sous le bras.  Il tendit les deux objets à Zahira qui le remercia avec un sourire timide. Derrière lui se tenait Oscar, de nouveau humain et enfin habillé ! Le jeune homme, tête baissée se précipita vers le fauteuil où il était installé un peu plus tôt. Caleb se positionna quant à lui sur la table basse, juste en face du canapé sur lequel se tenait Zahira.  Il la questionna :

"As-tu déjà entendu parler de la vieille légende qui raconte que les chats ont neuf vies ?

Zahira fit oui de la tête.

- Tant mieux, poursuivit-il un sourire aux lèvres.  Car j'ai l'honneur de t'annoncer qu'il ne s'agit pas que d'une simple légende : les chats ont réellement neuf vies...Enfin pas tous  les chats, seuls ceux du clan Raïmour, le clan auquel j'appartiens avec Oscar..."

Zahira et la 10ème vie volée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant