Devant L'objectif

CHAPITRE 12 - Jeudi 5 Octobre 2023

— JEUDI 08H00 —

Je me suis réveillé tôt ce matin-là, prêt à affronter une nouvelle journée chargée sur la paddock. Les premiers rayons du soleil éclairaient déjà les équipes affairées autour des voitures. L'atmosphère vibrante de l'excitation et de la préparation pour la journée à venir remplissait l'air.

J'aperçois Ella qui se dirige vers moi, et son sourire timide me fait chaud au cœur. Elle semble nerveuse, ce qui m'intrigue immédiatement.

L : Que fait ma photographe préférée si tôt sur la Paddock ?

J'ai essayé de détendre l'atmosphère avec une touche d'humour, mais son attitude réservée me met la puce à l'oreille.

E : Il faut que je te parle. M'a-t-elle dit, évitant mon regard.

Son ton m'inquiète, et je m'empresse de l'interroger sur son bien-être.

E : On peut aller ailleurs s'il te plaît. M'a-t-elle demandé, jetant un regard furtif en direction des caméras.

Nous avons trouvé un coin plus discret de la paddock, loin des regards indiscrets. C'est là qu'elle a pris une profonde inspiration, prête à se confier.

E : On s'était dit « plus de secrets » entre nous... Alors je dois te dire qu'hier on s'est embrassé avec Oscar. M'a-t-elle avoué avec une sincérité palpable.

Mon coeur rate un battement. Je suis coincé entre la surprise et la colère. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

Elle relève les yeux pour chercher ma réaction. Un sourire forcé fige mon visage alors que je tente de digérer ses paroles.

L : Tu fais ce que tu veux Ella, t'es une grande fille. Ai-je fini par répondre, essayant de masquer mes émotions derrière une façade de détachement.

Elle semble surprise, probablement déçue elle aussi par ma réponse mesurée.

E : Woua ! Je m'attendais pas à cette réaction. A-t-elle finalement réagi, levant les sourcils avec une pointe d'ironie perceptible dans sa voix.

L : Et tu t'attendais à quoi au juste Ella ? À ce que je saute de joie ? Ai-je répliqué, mon ton trahissant un mélange entre la colère et la jalousie refoulée.

Elle comprend immédiatement que je ne suis pas si détachée que ça à la situation.

L : Je sais vraiment pas ce qu'il t'arrive en ce moment... Mais t'es pas comme d'habitudes. Max ensuite le mec là, Arthur, et maintenant Oscar.

E : Je sais ! Je... Je sais...

Une vague de spontanéité me traverse et je ne contrôle plus la situation. Après avoir zieuté de gauche à droite afin de vérifier qu'il n'y a personne autour de nous. Je m'approche d'elle et colle mon front au siens. Elle recule légèrement, je sens un mélange de désir et de confusion dans l'air autour de nous.

Elle est plaquée contre le mur, ses yeux fermés, absorbant chaque sensation que je lui offre. Je place ma main sur sa joue, sentant la douceur de sa peau sous mes doigts, et je pose l'autre sur sa hanche, la maintenant près de moi. Son cœur bat vite, résonnant contre ma paume, et j'entends le souffle qu'elle retient.

L : Laisse-moi être là pour toi. Murmurai-je, mes paroles un écho doux dans notre espace intime.

Mais avant même qu'elle puisse répondre, mes propres mots me surprennent.

L : À chaque fois que tu te sentiras seule, laisse-moi te tenir compagnie... À chaque fois que tu auras besoin d'une étreinte, laisse-moi te prendre dans mes bras.