Chapitre 1

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   Le réveil sonna, brisant le silence pesant de la chambre. Mathilde ouvrit les yeux avec difficulté, sentant déjà la fatigue peser sur ses épaules. Chaque journée ressemblait à la précédente : une lutte constante contre le monde extérieur et ses propres démons intérieurs. Elle se leva péniblement de son lit, jetant un regard désabusé sur la pile de livres et de mangas qui envahissaient sa table de chevet. Ces univers imaginaires étaient son seul échappatoire, son unique répétition dans une vie qui semblait ne jamais lui accorder de pause.

   Mathilde, une adolescente de seize ans, vivait une existence que beaucoup qualifieraient de difficile. Ses parents avaient divorcé il y a deux ans, et depuis, plus rien n'allait. Sa mère avait quitté la maison, laissant Mathilde avec son père, un homme devenu alcoolique après la séparation. Chaque soir, il n'avait plus que son chagrin et ses frustrations dans l'alcool, et chaque matin, Mathilde devait affronter une nouvelle journée d'école, où le harcèlement était devenu son quotidien.

   Elle se prépara en silence, enfila son uniforme scolaire et descendit les escaliers. Le salon était en désordre, des bouteilles vides jonchant le sol, et l'odeur âcre de l'alcool planait dans l'air. Son père dormait sur le canapé, des ronflements rauques s'échappant de sa bouche découverte. Elle évita soigneusement de faire du bruit, ne souhaitant pas le réveiller. Il était encore plus menaçant lorsqu'il se réveillait après une nuit de beuverie.

   Elle sortit de la maison en renvoyant doucement la porte derrière elle, comme si elle pouvait enfermer ses problèmes à l'intérieur. Le trajet jusqu'à l'école était une marche morose, rythmée par les pensées sombres qui tournaient en boucle dans sa tête. Mathilde aimait le calme de ces quelques minutes, où personne ne pouvait l'atteindre, où elle était simplement elle-même.

   À l'école, c'était une autre histoire. Dès qu'elle franchissait les portes de l'établissement, les regards se tournaient vers elle, des murmures se faisaient entendre, et les moqueries commençaient. Aujourd'hui ne faisait pas exception. En entrant dans sa classe, elle sentit immédiatement les regards pesants de ses camarades.

- Tiens, voilà Mathilde, la solitaire, lance une voix moqueuse derrière elle.

   Elle serra les dents, essayant d'ignorer les rires étouffés et les commentaires malveillants. Chaque mot était une piqûre de plus dans son cœur déjà meurtri. Les cours s'enchaînaient, mais sa concentration était ailleurs. Elle imaginait des mondes où elle pourrait être quelqu'un d'autre, quelqu'un de fort et respecté. Ses pensées vagabondaient souvent vers les héros de ses mangas préférés, en particulier ceux de « My Hero Academia ». Elle rêvait d'avoir un Alter, une capacité spéciale qui la rendrait unique et puissante.

   La pause déjeuner était l'un des pires moments de la journée. Mathilde s'asseyait toujours seule à une table, espérant manger rapidement pour éviter d'attirer l'attention. Mais aujourd'hui, elle n'a pas cette chance.

- Hé, Mathilde, pourquoi ne t'assieds-tu pas avec nous ? Oh, c'est vrai, personne ne veut de toi, dit un garçon passant près de sa table, accompagné de rires moqueurs.

   Elle baissa les yeux, souhaitant disparaître. Elle se concentra sur son plateau, jouant nerveusement avec sa fourchette. Elle sentait les regards pesants et les murmures persistants de ses camarades. Mathilde se répétait intérieurement qu'il fallait tenir bon, qu'il ne restait que quelques heures avant de pouvoir retrouver son sanctuaire, sa chambre et ses mangas.

   Le reste de la journée se déroula de la même manière, les railleries et les humiliations s'accumulèrent, comme une montagne de douleur. Les cours étaient difficiles à suivre avec cette atmosphère hostile et Mathilde avait de plus en plus de mal à se concentrer. Chaque heure passée à l'école semblait une éternité.

   Lorsque la cloche sonna enfin la fin des cours, Mathilde se précipita dehors, aspirant à retrouver la relative tranquillité de sa maison. Mais en rentrant, elle se souvint que cette tranquillité était illusoire. Elle ouvrit la porte et trouva son père éveillé, une bouteille à la main et un regard noir dirigé vers elle.

- Où étais-tu ? gronda-t-il, sa voix rauque et menaçante.

   Mathilde savait que répondre ne ferait qu'empirer les choses. Elle tenta de contourner le salon pour rejoindre sa chambre, mais son père l'attrapa violemment par le bras.

- Je te parle ! hurla-t-il, son haleine fétide sentant l'alcool.

- J'étais à l'école, papa, murmura-t-elle, les yeux fixés sur le sol.

   Il la relâche brusquement, la faisant trébucher. Mathilde se redressa et se précipita vers sa chambre, refermant la porte derrière elle. Elle s'effleura sur son lit, des larmes coulant silencieusement sur ses joues. La maison qui aurait dû être son refuge était devenue une prison. Elle se tourna vers sa table de chevet, où s'entassaient ses précieux mangas. Mathilde les caressa du bout des doigts, trouvant un certain réconfort dans leur présence. Elle saisit un tome de "My Hero Academia" et se laissa emporter par l'histoire, oubliant temporairement ses soucis. Chaque page tournée était une évasion, un moment de répétition dans une vie parsemée d'obstacles.

   La nuit tomba rapidement, enveloppant sa chambre d'une douce obscurité. Mathilde se glissa sous les couvertures, les yeux lourds de fatigue. Elle fixa le plafond, écoutant le silence de la nuit, cherchant des réponses à des questions qu'elle n'osait même pas formuler.

   Avant de s'endormir, une pensée traversa son esprit, une pensée qu'elle répétait chaque soir comme une prière silencieuse.

- J'aimerais tellement vivre dans un autre monde, un monde comme celui de My Hero Academia, murmura-t-elle avant de fermer les yeux.

   Avec cette dernière pensée, elle s'abandonna au sommeil, espérant qu'un jour, son souhait pourrait devenir réalité. 

Tomura x reader (Junko)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant