Lilith est les chroniques de l'aube

L'Éveil

La nuit s'étendait paisiblement sur le village de Solara, ses rues silencieuses baignées par la lueur argentée de la lune. Dans une petite maison à la périphérie du village, Jonathan et Miriam attendaient avec une anticipation mêlée de nervosité l'arrivée imminente de leur premier enfant. La maison, construite en bois robuste et chaleureux, avait vu passer des générations de leur famille, et ses murs semblaient vibrer doucement sous le poids des traditions et des espoirs.

Miriam, une jeune femme au visage doux et aux yeux profonds comme des puits de sagesse, se tenait près de la fenêtre de leur chambre. Elle portait une robe de lin blanc, délicate comme une plume, qui épousait doucement ses formes arrondies par la grossesse. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascades soyeuses sur ses épaules, et ses mains reposaient tendrement sur son ventre, caressant doucement l'enfant qui grandissait en elle.

Jonathan, un homme solide et bienveillant aux cheveux bruns et aux épaules larges, était assis à ses côtés sur le lit. Ses yeux verts, d'habitude pétillants de joie et de détermination, étaient empreints ce soir-là d'une douce nervosité. Il regardait par la fenêtre, où la lune brillait comme un phare dans la nuit sombre.

"Regarde comme la lune est brillante ce soir," murmura-t-il, sa voix empreinte d'une émotion contenue.

Miriam acquiesça doucement, un sourire tendre étirant ses lèvres rosées. "Oui, Jonathan. La nuit est paisible, mais je sens une énergie particulière dans l'air. Comme si quelque chose de merveilleux était sur le point de se produire."

Un souffle léger de vent nocturne s'insinua par la fenêtre entrouverte, portant avec lui le parfum doux des fleurs sauvages qui poussaient autour de leur maison. Le silence de la nuit était presque tangible, seulement brisé par le doux murmure du vent dans les branches des arbres centenaires et le clapotis lointain de la rivière qui serpentait à travers la vallée.

À l'intérieur du ventre de Miriam, un frémissement léger, presque imperceptible au début, se fit sentir. Elle prit une profonde inspiration, sentant les premières contractions tirailler doucement son ventre. Une vague de calme et de détermination l'envahit alors qu'elle serrait légèrement la main de Jonathan.

"C'est le moment," dit-elle doucement, ses yeux fixés sur la lueur argentée de la lune à travers la fenêtre.

Jonathan se leva avec une hâte contenue, son esprit déjà en mouvement vers Ethel, la sage-femme respectée du village. Il descendit précipitamment l'escalier en bois qui craquait légèrement sous ses pas pressés, traversa la cuisine chaleureuse éclairée par une seule bougie vacillante, et ouvrit la porte principale de la maison avec une détermination calme.

Ethel, une femme aux cheveux argentés et à la démarche légère malgré son âge avancé, se tenait déjà sur le seuil, comme si elle avait anticipé leur appel avant même qu'il ne résonne dans l'air nocturne. Son visage ridé mais doux était éclairé par un sourire bienveillant et des yeux qui semblaient voir au-delà des apparences.

"Jonathan, Miriam," dit-elle d'une voix douce mais ferme. "Il est temps que la nature accomplisse son miracle."

Elle entra dans la maison avec une grâce mesurée, ses pas légers résonnant légèrement sur le sol de bois poli. Sa présence apportait une aura de calme et de confiance, comme si elle avait vu des centaines de naissances et avait été témoin de la magie de la vie maintes et maintes fois.

Jonathan conduisit Ethel à la chambre où Miriam l'attendait, son visage illuminé par un mélange de fébrilité et de résolution tranquille. Il resta près de sa femme, sa présence rassurante et protectrice, tandis qu'Ethel préparait ses instruments avec une habileté acquise au fil des années.

"La lune est de votre côté ce soir, Miriam," murmura Ethel avec une douceur maternelle en plaçant doucement ses mains expertes sur le ventre arrondi de Miriam. "Elle veille sur vous et sur votre enfant."

Les heures qui suivirent semblaient flotter dans une dimension à part, une bulle intemporelle où le temps s'étirait et se rétrécissait à la fois. Chaque souffle profond de Miriam, chaque murmure d'encouragement de Jonathan, chaque mouvement calculé d'Ethel était comme une note dans une symphonie d'anticipation et d'attente.

Enfin, avec les premières lueurs de l'aube qui filtraient à travers les volets entrebâillés, le cri puissant d'un nouveau-né remplit la chambre, un chant de vie qui résonnait dans l'air frais du matin.

Ethel enveloppa doucement le bébé dans une couverture douce, laissant un petit visage découvert, aux traits délicats et aux cheveux sombres qui semblaient capturer la lumière naissante du jour. Elle le plaça doucement dans les bras de Miriam, un sourire radieux éclairant son visage ridé.

"Félicitations," dit-elle avec une voix vibrante de bonheur partagé. "Vous avez une fille, et elle est aussi belle que la promesse de l'aube."

Miriam regarda l'enfant endormi dans ses bras, une cascade de cheveux sombres encadrant un visage paisible et serein. Une vague d'amour maternel déferla en elle, plus douce que la brise du matin qui caressait leurs joues.

"Lilith," murmura-t-elle avec une tendresse infinie, ses yeux brillant d'une émotion pure. "Notre fille s'appellera Lilith."

Jonathan s'approcha alors, ses yeux verts pétillant d'une fierté et d'une tendresse indescriptibles alors qu'il inclinait doucement la tête pour poser un baiser léger sur le front de sa fille.

"Lilith," répéta-t-il avec une douceur teintée d'émerveillement. "Bienvenue dans notre monde."

Les premiers rayons du soleil levant baignaient maintenant la chambre d'une lumière dorée, illuminant chaque coin d'une aura de nouvel espoir et de promesses. Dans ce moment suspendu entre la nuit et le jour, une nouvelle histoire commençait pour la famille de Miriam et Jonathan, et surtout pour la petite Lilith, qui avait apporté avec elle la promesse d'un destin extraordinaire.

Voici le premier chapitre  de Lilith et les Chroniques de l'Aube 😊
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