V
Je vis au loin, des hommes, des hommes construire dans le champs de fleurs. Les oiseaux, les papillons, les fleurs disparurent dans l’obscurité. Ils s’enfuirent apeurés et sensibles à ce départ incompris. La perte de Dahlia chamboula mon esprit et mon corps, ce fut tel un grand amour disparaître dans le vide, les étoiles de son esprit ne brillèrent point dans ma perception du monde. Je vis ses dernières pétales tombant et caressant ma douce peau. La colère prit le dessus, je serrai mes poings, des larmes coulèrent, la main de monsieur Robert touchant mon épaule me rassurant et des paroles s’envolèrent et me dit d’un ton tendre :
« — Alain, as-tu oublié Rouge-gorge ? » Par cette question, mon esprit fut troublé, je repensai à Rouge-gorge, Dahlia prit une place trop importante, et j’oubliai le reste, je répondis d’une réaction honteuse :
« Monsieur Robert, je pleure, je pleure, je ne sais point où me mettre, Rouge-gorge, je t’en supplie, approche-toi là où ma voix te guide. » Rouge-gorge marcha tout doucement, vers moi, il ne dit aucun mot et dit d’une tendresse :
« — Alain, pleure donc, pleure de ces couchers de soleil, pleure de ces sourires, pleure de notre rencontre, pleure de l’absence d’autrui, pleure du champs de fleurs. Rappelle-toi de ces doux souvenirs, rappelle-toi de ces douleurs, rappelle-toi de ton voyage. Sèche donc tes larmes, Alain. » J’essuyai mes larmes et mes souvenirs, monsieur Robert me demanda de sécher mes larmes à nouveau, puis ajouta :
« — J’ai pleuré pour Marguerite, j’ai pleuré pour toi.
Pour moi ? Pourquoi as-tu pleuré ?
— Les pleurs sont le soleil qui radoucit les pensées, elles sont là pour te guider, lorsque tu es triste.
Les larmes sont nos amis ?
— Oui, ils sont présent pour te guider, vois tu tes larmes qui nourrissent l’herbe ?
Pourquoi l’herbe se nourrit-elle ?
— L’herbe se nourrit pour vivre, tel tes larmes qui nourrissent ton vécu,pour que tu puisses vivre. »
Rouge-gorge me demanda que nous allions voir les hommes constructeurs, je couru et je leur dis :
« Bonjour les hommes ! » Un homme à la couleur du désert, au cheveux de miel portant un casque de constructeur, je pense que ce n’était pas pour qu’il se blesse par leur bêtise et il porta une tenue de bâtiment et me répondit :
« — Bonjour petit !
Pourquoi détruisez-vous mes fleurs ?
— Les fleurs sont justes une décoration éphémère.
Les entendez-vous ? Elles souffrent, elles ont mal. » L’homme rit et dit :
« — Es-tu fou ? Petit ! Ce sont des fleurs, je les écrase.
L’empereur interstellaire avait raison.. Ils sont tous ainsi les hommes.
— Qui donc ?
Interstellaire, c’est l’empereur qui vit dans les cieux.
— Crois-tu une personne se proclamant empereur ?
Un peu.
— Maintenant dans deux jours, ce sera un lieu où des gens pourront travailler, dans une routine normal, dans un temps maussade, sans couleur pour éviter de les faire rêver.

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Alain l'unique étoile.
General FictionL'histoire du jeune Alain, 13 ans qui se lança à la découverte du monde. Durant son voyage, il rencontrera des espèces et comprendra sa particularité qui le rend si différent de l'Humain.