Chapitre 14 : Cœur battant

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Calliope

Sur le trajet pour aller à mon prochain cours, je croise Billy et sa bande de potes. Je lui adresse un signe de la main auquel il répond par un large sourire. Il salue ses amis et s'approche de moi, dégainant comme toujours ses dents d'une parfaite blancheur.

— Salut, B. (Il passe un bras autour de mes épaules et suit mes mouvements en marchant à côté de moi.) Ashley m'a dit que votre classe allait bientôt partir à Phoenix.

Je confirme d'un hochement de tête avant de m'arrêter devant les casiers.

— Nous partons dans deux jours, ajouté-je.

— Est-ce que j'ai le droit de dire que tu vas me manquer ? dit-il en s'appuyant sur les casiers, son regard pétillant ancré au mien.

Une chaleur s'empare de mes joues, tandis que je prends tout mon temps pour changer mes livres, espérant qu'il ne décèle pas la rougeur de mon visage.

— Tu peux, rétorqué-je en poussant un petit rire.

— Alors je t'annonce que tu vas me manquer, Calliope Bellini. Même un peu plus que ma frangine.

Je glousse en passant une main dans mes cheveux, sentant mon estomac se tordre d'embarras. Je ne m'habituerai jamais à ces marques d'attention qui me paraissent toujours aussi étranges, mais j'ai décidé de laisser Billy me draguer et de voir où cela mènera. Même si à l'origine, je ne voyais pas cela comme de la drague, les deux tentatives de baisers ratées m'ont fait réaliser que c'en était – ça et aussi le fait qu'Ashley ne cesse de me répéter que son frère m'apprécie énormément.

— Je te promets de ne pas lui dire, rétorqué-je avant de reprendre ma route.

Il me talonne, reposant son bras sur mes épaules comme un geste machinal visant à nous rapprocher un peu plus. Lorsque je croise Ashley qui se dirige au même point que moi, elle m'adresse un regard lourd de sous-entendus, un rictus malicieux sur les lèvres. Je me contente de lui sourire, me retenant de justesse de lever les yeux au ciel. Mon amie pénètre dans la salle de classe juste avant moi. Pour ma part, je me fige et adresse un regard à Billy dont le visage est à seulement quelques centimètres du mien.

— C'est ici que nos chemins se séparent, dit-il, une moue faussement triste sur les lèvres.

Du coin de l'œil, j'aperçois Maverick et Newton se diriger tout droit sur nous, ou plus exactement sur la porte qui se trouve à quelques mètres.

Depuis plus d'une semaine, mon voisin de table ne m'a pas adressé la parole ni même un regard. La dernière discussion que nous avons eue semble avoir mis un point définitif à notre querelle et surtout à son plaisir qu'il avait de me faire péter un câble. C'est pour cela que je suis étonnée de le voir m'épingler d'un regard sinistre aujourd'hui.

En revanche, je dois toujours faire face à son enfoiré de meilleur pote qui a, semble-t-il, changé de tactique pour me faire chier. Tout comme Newton, il a apparemment compris que la violence ne sert à rien, alors il se contente de m'adresser des sourires mielleux qui me filent la nausée et de me saluer comme si nous étions amis.

Mes yeux suivent les mouvements des deux membres de l'équipe de foot, si bien que j'ignore involontairement ce que Billy est en train de me dire.

— Cal ?

Son visage se matérialise devant mes yeux, me forçant à recouvrer mes esprits.

— Oui, pardon. Tu disais ?

Un léger sourire incurve le coin de ses lèvres. Il approche sa main de mon visage et capture mon menton entre ses doigts.

— On se voit demain ?

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