Généticien Primordiaux - Le Dernier Projet [Réécriture]

Prologue

Ô Très-Haut, daignez accorder votre clémence à mon égard pour cet acte, tout comme j'ai tenté de faire preuve de magnanimité envers ceux qui m'ont offensé.

Que votre divine grâce s'accomplisse plutôt que la mienne, et qu'en accord avec votre Sainte volonté, vous m'accordiez la force et le courage nécessaires pour surmonter cet acte.

Allemagne, 1938

Humanité

Un terme qui, en ces temps de conflit, semble dépourvu de toute signification.

Un vocable auquel je ne parviens plus à m'identifier.

Ne suis-je point devenue une abomination, une arme de destruction massive ?

Faire le bien pour ma patrie, telle est ma proclamation. Je suis un instrument divin, l'élite suprême, choisi pour accomplir la volonté du Pére : Hitler.

<< — Waffe heben !

Je lève mon arme, la pointe vers ces âmes méprisables devant moi, le viseur activé, attendant l'ordre funeste. Ils se tiennent en rangs serrés, tandis que nous, implacables, les dominons de notre présence. Sous le voile de la nuit, je me tiens là, immobile, détenant le pouvoir de vie ou de mort sur leurs existences éphémères et misérables. Leur sort est scellé, et je suis l'instrument de leur jugement.

Des Judens, Jüdische, des Kinder.

Je ne vacille point, convaincu de ma juste cause. Pour la patrie, telle est notre devise sacrée. Pour sauver la nation. Je suis son instrument de sa volonté, prêt à sacrifier tout pour l'honneur et la gloire de notre terre bien-aimée.

— Feuer ! >>

Pan

En une seule balle, j'en occis cinq d'un coup, tels des bêtes menées à l'abattoir. Ils s'effondrent lourdement sur le sol, la terre elle-même semblant gémir sous leur poids. Le sang jaillit, éclaboussant mon visage et mes vêtements, comme pour me marquer de leur fin tragique.

Je devrais être empli de fierté, je devrais m'en réjouir.

Mais avec le temps, cela devient une sombre routine. L'indifférence s'installe, telle une ombre pesante sur mon âme. Le seul souci est de les ensevelir... mais à force, la terre elle-même semble refuser de les accueillir, saturée par tant de vies éteintes.

Alors, nous les brûlons, car nul n'est là pour les pleurer. Certains s'en réjouissent... mais pas moi. Le feu consume leurs corps, et avec eux, une part de leurs histoires. Tandis que les flammes dansent, je demeure impassible, seul témoin de cette tragédie silencieuse.

Un de moins, un de plus, qu'importe ?

En vérité, ils chuteront tous.

Que ce soit ici ou dans les camps de la mort, leur sort est déjà scellé.

En cette école, l'entraînement vise à forger des leaders, des Schutzstaffel prêts au sacrifice ultime. Devenir des guerriers d'élite, la garde personnelle d'Hitler, l'ordre noir sacré.

Notre devise : Meine Ehre heißt Treue*

Notre mission est de démasquer les dissidents et ceux qui s'opposent au régime, en particulier ceux qui portent atteinte à la personne de notre Père.

Je contemple ma sœur, Nihilia, elle aussi indifférente. Après tant de temps, nous sommes devenus des instruments de guerre. Jadis, ô combien cela lui causait de la douleur de verser le sang. Mais à présent, ce n'est plus le cas.

Moi aussi, cela me causait de la douleur. Cependant, nous étions créés et façonnés pour cela.

Façonné dans l'adversité,
Intérieurement brisé,
Recréé selon les préceptes du parti.

Possédais-je encore une âme ?
Je ne saurais le dire.

Que, selon votre désir et non le mien, vous puissiez guérir les cœurs en pleurs et abriter sous vos ailes sacrées leurs chagrins.

Veuillez pardonner ces sombres pensées, et qu'en accord avec votre saint désir, vous puissiez protéger les cœurs affligés.

Ô Seigneur, moi je ne suis rien. Pardonnez-moi...

Mon honneur s'appelle fidélité*, devise S.S