PROLOGUE

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- Papa, je t'en prie ! Arrête ...

La lueur malsaine dans ses yeux trahissait des intentions bien plus sombres que ce qu'il nous laissait voir... Les ombres qu'on pouvait distinguer sur le mur, reflétées par la lumière des lampadaires de la ville, étaient empreintes de violence et de brutalité. Cela faisait des mois qu'il nous faisait subir cela.

Mais ce jour-là, ce soir-là, c'était différent.

Il m'avait enfermé à double tour dans ma chambre. J'entendais ma mère crier dans la cuisine, j'avais peur.

Puis, plus rien. Aucun cri, aucun gémissement, aucun signe de vie. Le temps semblait s'être arrêté, laissant surement ma mère reprendre son souffle avant que tout ne recommence.

- Papa laisse-moi sortir s'il te plait... criais-je en tambourinant de toutes mes forces sur ma porte.

Mais personne ne me répondit. Je sentais l'air frais sur ma peau et des frissons glacés envahirent mon corps. Peut-être était-ce la faute de ma fenêtre ouverte mais j'avais envie de m'échapper, de courir, de m'enfuir, de ne plus jamais revenir. Mais pour aller où ? Et sans ma mère ? Et si mon père me retrouvait ? Cette idée ne me paraissait pas la meilleure mais je tremblais de froid, de faim mais surtout de peur. Je ne pouvais aller nulle part, la famille de ma mère n'habitait pas à Milan et je ne connaissais pas celle de mon père.

- PAPA ! braillais-je encore une fois en frappant toujours plus fort au point de me faire mal

- VAFFANCULO LERIA ! VA DORMIR !!

Je pouvais l'entendre derrière ma porte. Les larmes me montèrent aux yeux une fois de plus, subissant encore toute cette violence alors que je n'avais que 14 ans. Des années et des années à attendre qu'il se calme mais cela ne faisait qu'empirer.

J'étais jalouse de ces filles qui avaient un papa aimant, une famille normale. Je les voyais ensemble au parc, rigolant ensemble et goutant à des glaces avec des parfums différents. C'étaient les seules fois de la semaine où je pouvais sortir pour aller faire les courses mais toujours accompagnée de mon père. Il faisait semblant d'être aimable devant les gens mais je savais qu'au fond de moi, il était tout le contraire. Je le haïssais pour ça et je le haïrais toujours.

Pour sortir, il m'obligeait à mettre un pull même sous 30°C, puisque j'étais marquée de bleus et d'éraflures par ses soins. Je ne ressentais que de la haine envers lui, mais je ne pouvais rien faire. Je subissais chaque jour et chaque nuit. Ces marques physiques étaient le reflet de la douleur intérieure et des cicatrices émotionnelles qu'il laissait en moi.

Je me suis allongée dans mon lit, sale et habillée, espérant trouver le sommeil. Mais même lorsque le sommeil venait à moi, je ne pouvais pas dormir tranquillement, il revenait dans mes cauchemars à chaque fois. Les mêmes cauchemars, des violences répétées, me laissant les mêmes séquelles, émotionnelles et physiques.

Les premiers rayons du soleil caressaient mon visage, apportant avec eux un semblant de renouveau, mais mon âme demeurait encore troublée par les cris, depuis le silence de la veille. C'est ainsi que je me suis réveillée ce matin-là, semblable aux autres. J’étais prête à affronter encore une nouvelle journée, cette journée qui allait changer ma vie, dont je n'étais pas prête à oublier.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 11 ⏰

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