Chapitre 4

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“Plus tard ça sera trop tard, notre vie c’est maintenant.”

Jacques Prévert 

Nous sommes au hangar depuis dix heures. Il est quatorze heures quand Shay, Brett et Jinx rentrent dans le bureau, où je suis cloîtrée depuis des heures à faire de la comptabilité. 

— Tout est nickel, notre comptable fait du bon boulot. 

Brett s’assoit en face de moi, Jinx se met juste à côté de lui, pendant que Shay s’affale sur le canapé au fond de la pièce. 

— Super. Et c’est quand qu'on va chez ton ex pour récupérer tes affaires ?

Je ne m’attendais pas à cette question de la part de Brett, pire encore, je redoute la suite de cette journée qui me soûle déjà. 

— Je t’ai déjà dit que je récupère tout petit à petit. 

— Et bah envoie un message à James pour lui dire que nous arrivons.

Je n’ai pas le temps de répliquer que les trois clowns de service sortent du bureau. J’attrape mon téléphone et je les suis. 

— Brett, tu ne peux pas tout décider dans ma vie. Tiens-toi à ce que je t’ai dit. 

— On en reparle demain. De toute façon, que tu sois d’accord ou pas, on y va. J’ai pas besoin de toi, tu sais. 

Je soupire d'énervement. Je vois que je n’ai pas le choix apparemment. Je les suis jusqu’au 4X4. Je m’empresse de prendre le siège à côté de mon frère. Jinx me fait un doigt d’honneur pour me montrer qu’elle convoitait cette place, mais j’en ai rien à foutre. Je n’ai absolument pas envie d’être derrière. Je prends mon téléphone et envoie un message à James en lui disant que j’arrive avec mon frère et des amis pour récupérer mes affaires. Je m’attends à ce qu’il gueule encore une fois de plus. 

La route passe beaucoup trop vite à mon goût, alors qu’il y avait une heure de trajet. Pourtant, nous arrivons déjà devant la maison de James. Celui-ci nous attend devant la porte d’entrée. 

Brett descend en premier donc je me précipite pour éviter le moindre scandale. 

— Donc c’est définitif, tu pars ? proclame James alors que je viens à peine de sortir de la voiture. 

— Alors déjà bonjour, intervient Brett. 

Oh putain… ça va commencer alors qu’on vient seulement d’arriver. De toute façon, c’était sûr connaissant James. C’est « monsieur tout doit tourner autour de lui ». Un ado de treize ans dans le corps d’un trentenaire. 

— C’est qui eux ?  

— Ce sont mes mecs. Tu nous laisses entrer ? 

Il circule de la porte pour laisser Brett et Shay rentrer, mais il n’hésite pas de rétorquer : 

— Par contre, ils restent en bas. Je ne les veux pas à l'étage. 

Je fais un geste de tête pour que Brett n’en rajoute pas. Je laisse donc les garçons en bas et je monte à l'étage. Bien sûr, l’autre connard est sur mes talons. Je n’hésite pas à aller directement dans la chambre et à fermer la porte. Vu qu’il va vouloir “discuter”, je n’ai pas envie que mon frère entende tout ce qui se dit. 

— Donc tu pars comme ça ? C’est lequel Elyo ? Qu’on règle nos problèmes entre hommes. 

Qu’est-ce que je disais… Je suis en train de mettre mes affaires dans mes sacs et lui, il gueule. Mais je fais ce que je sais faire de mieux : je l’ignore, ne répondant pas à ses phrases sans aucun sens, tout comme son raisonnement d’ailleurs. 

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